Hervé, Marie-Joseph   LENCOU-BARÊME

Date de naissance :

24 janvier 1912

Lieu de naissance :

Saïgon (500 ) Cochinchine

Lieu de décès :

(100) A Rufisque (Sénégal) à bord du Commandant Duboc

Cause du décès :

Tué en opération

Ralliement :

21 août 1940 - France libre - Londres 400 ( Grande-Bretagne )

Engagement dans les FNFL :

27 octobre 1943 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

5940FN40

Affectations :

Maison de repos de Beaconsfield, Détaché écoutes radiophoniques

Grade atteint pendant la guerre :

Maître radio

N° membre AFL :

5.974

21 août 1940

Ralliement France libre - Londres 400 ( Grande-Bretagne )

29 août 1940   à   23 septembre 1940

Commandant Duboc ( Aviso dragueur )

23 septembre 1940   à   23 septembre 1940

Opération : Menace (tentative de ralliement de Dakar à la France libre par une force navale anglo-gaulliste) : blessé à jambe gauche par des éclats d'obus

1940

Hospitalisé

27 octobre 1943

Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne ) (pour compter du 21 août 1940)

6 juin 1944

Maison de convalescence de Beaconsfield

1 novembre 1944   à   21 décembre 1944

Caserne Surcouf (Londres)

Hervé Lencou-Barême rallia la France libre le 21 août 1940 à l'Olympia, hall d'exposition situé à Hammersmith au sud-ouest de Londres et transformé en dépôt et centre de tri pour les ralliés en juillet 1940. Il ne signa son engagement que le 27 octobre 1943 à la caserne Surcouf à Londres, mais avec la précision suivante :


« Le présent acte d'engagement est une formalité de régularisation. En fait, Lencou-Barême appartient aux FNFL depuis le 21-8-40, date à laquelle il a rallié à Londres au dépôt de l'Olympia. »


Après son ralliement, Hervé Lencou-Barême fut affecté le 29 août 1940 au Commandant Duboc, aviso dragueur saisi par les Anglais le 3 juillet 1940 à Plymouth (opération Catapult) puis armé par les FNFL.


Le bâtiment participa à l'opération Menace (tentative de ralliement de Dakar à la France libre par une force navale anglo-gaulliste). Deux embarcations, sous le commandement du capitaine de frégate Thierry d'Argenlieu furent mises à l'eau par l'aviso Savorgnan de Brazza pour tenter de parlementer avec Pierre Boisson, haut commissaire vichyste de l'Afrique française. Mais les émissaires de la France libre furent repoussés par le chef de la police portuaire et essuyèrent des coups de mitrailleuse. D'Argenlieu et un officier furent blessés. Des échanges de tir commencèrent.


Constatant l'impossibilité d'une entrée directe à Dakar, les Gaullistes tentèrent dans l'après-midi un débarquement de fusiliers marins à Rufisque. Le Commandant Duboc essuya des tirs de la batterie du phare de Diokoul qu'il avait mission de neutraliser.  La quatrième salve fit trois morts [1] et quatre blessés, dont l'aspirant Francis Leboucher, touché à la jambe droite et Hervé Lencou-Barême, que le quartier-maître Robert Hérault voit tomber à côté de lui à la mitrailleuse double de tribord. Mais Lencou-Barême est « si gravement blessé aux jambes par un éclat qu'[il ne peut] le sortir de là tellement il souffre quand on le touche » [2].


L'aspirant Leboucher relate son évacuation et celle de Lencou-Barême sur l'aviso Savorgnan de Brazza puis sur le transport de troupes Westernland :


« J'ai été descendu à l'arrière dans une cabine et dès que nous sommes hors de vue de la côte, le Commandant vient me rendre visite, me fait verser un grand verre de rhum, qu'il boit en grande partie en parlant avec le médecin. Ils décident de nous transborder, le maître radio et moi, sur le Brazza pourvu d'une salle d'opération. Ceci est fait, non sans douleur à l'aide du canot de bord, et nous nous retrouvons un peu abrutis dans ledit endroit. Laissés seuls quelques minutes nous voyons tout préparé : sur une table des instruments chirurgicaux dont une scie à découper qui nous laisse présager les intentions du médecin. Heureusement le maître infirmier suggère qu'étant donné la proximité des transports de troupes possédant ambulances et chirurgiens, nous soyons envoyés sur l'un d'eux, ceci est fait. A la nuit tombante je me retrouve suspendu au bout du filin d'un mât de charge, ballotté par la houle, ayant la même sensation que ces pauvres bêtes que l'on embarque les pattes pendantes au-dessus du vide : mais nos jambes sont sauvées. » [3]


Hospitalisé pour une fracture de la jambe gauche (invalidité de 60 %), Hervé Lencou-Barême fut ensuite rapatrié de Lagos (Nigeria) en Grande-Bretagne à bord du cargo Abosso. Arrivé à Liverpool le 18 décembre 1940, il fut apparemment envoyé à la maison de convalescence de Beaconsfield, qu'il ne quitta  qu'en juin 1944. Il fut ensuite affecté à la caserne Bir-Hakeim en novembre et décembre 1944.

__________

[1] L'aspirant Robert Crémel et les quartiers-maitres Louis Broudin et Baptiste Dupuis.

[2] Témoignage du quartier-maître Robert Hérault in Henri-Dominique SEGRETAIN, De Gaulle en échec ? Dakar 1940, Michel Fontaine Editeur, 1992, p. 222

[3] Témoignage de Francis Leboucher, ibid., note 49, p. 451


Recherches complémentaires :

  • Circonstances du ralliement à la France libre.


Informations complémentaires :

  • Sur l'opération Menace :
    • Sylvain CORNIL-FRERROT, L'opération Menace et la répression vichyste in Revue de la Fondation de la France libre, n° 37, septembre 2010 et n° 39, mars 2011
    • Henri-Dominique SEGRETAIN, De Gaulle en échec ? Dakar 1940, Michel Fontaine Editeur, 1992
    • Patrick GIRARD, De Gaulle, le mystère de Dakar, Calmann-Lévy, 2010
    • Sur le site des Archives nationales : La bataille de Dakar 23-25 septembre 1940 - Le face à-face De Gaulle Boisson


[Mise à jour : 19 mai 2022]

Sources :

  • Archives FDFL (AFL 5.794)
  • GR 16 P 362051 [non consulté]
  • Archives AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris)
  • BOUCHI-LAMONTAGNE André, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net