Jean-Sébastien, Demetrius   GALANIS

Date de naissance :

15 avril 1910

Lieu de naissance :

Paris 18e (75 ) France

date de décès :

27 novembre 1940 - Mort Pour La France

Lieu de décès :

Atlantique Nord à bord du Lisieux

Cause du décès :

Perte du bâtiment (fortune de mer)

Ralliement :

22 août 1940 - France libre -

Matricules :

2567T30

Affectations :

Lisieux

Grade atteint pendant la guerre :

Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve

Photo de profil de GALANIS
15 avril 1930

Entré au service

1930

Ecole des officiers de réserve (cuirassé Lorraine à Brest)

15 octobre 1930

Aspirant de réserve

15 octobre 1931

Enseigne de vaisseau de 2ème classe de réserve

29 août 1936

Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve

1940   à   15 août 1940

Lisieux ( Cargo ) Affecté spécial

15 août 1940   à   27 novembre 1940

Lisieux ( Cargo )

22 août 1940

Ralliement France libre

 En juin 1940, Jean-Sébastien Galanis était affecté sur le Lisieux, un cargo (ex-Munamu) de 2 594 tonneaux construit en 1919, acheté aux Etats-Unis par le gouvernement français et pris en charge le 27 mai 1940 à Portland (Etats-Unis) et donné en gérance à l'armement Maurel et Prom.


 Au moment de l'armistice, le navire se trouvait à Vancouver. Il était alors bloqué puis saisi par les autorités canadiennes le 15 août. Six officiers (dont le commandant André Perrin) et six hommes d'équipage (environ 40% de l'effectif) décidèrent de continuer la lutte, mais le bâtiment qui avait besoin de réparations était trop hâtivement remis en état à Halifax (Canada).


Après avoir chargé de la pulpe de pâte à papier à Sydney (Canada), malgré les réserves du commandant sur l'exécution des travaux de réparation, le Lisieux était incorporé fin novembre 1940 dans un convoi vers la Grande-Bretagne. Le 27 novembre, deux jours après l'appareillage d'Halifax du convoi, une violente tempête de noroît se déclencha, dispersant les navires. L'eau s'accumula dans les cales du Lisieux et la pâte à papier se dilata inexorablement, boucha les crépines, la cargaison enfla démesurément et la coque éclata provoquant le naufrage du cargo.


Le commandant André Perrin mit au poste d'abandon. Une embarcation, dans laquelle prirent place 18 hommes, fut mise à l'eau et débordée, mais la tempête et le froid intense contrarièrent sa marche, elle demeura à proximité de ce qui n'était déjà plus qu'une épave. La deuxième embarcation fut enlevée par la mer. Les rescapés de la première embarcation adjurèrent dans la tempête ceux qui étaient sur le pont de venir les rejoindre, mais ils refusèrent car il y avait encore quelques hommes à bord que l'on recherchait dans les fonds, jusqu'à ce qu'une lame monstrueuse coiffa la passerelle.

La première embarcation fut retrouvée deux jours plus tard, deux des 18 occupants étaient morts de froid et d'épuisement, les 16 autres aux trois-quarts gelés étaient hospitalisés à Saint-John's (Canada).


C'est ainsi que le 27 novembre 1940, disparurent Jean-Sébastien Galanis, le commandant André Perrin, le second Jean Allard, deux autres officiers (Henri Delavigne et Pierre Joguet) et sept matelots. 


Le 21 février 1946, une citation collective à l'ordre de la Division a été attribuée au personnel du Lisieux, disparu avec son bâtiment le 27 novembre 1940.


Par décret du 16 février 1946 du Président du Gouvernement provisoire de la République, sur le rapport du ministre des travaux public et des transport, Jean-Sébastien Galanis a été nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime à titre posthume avec la citation suivante :


« M. Galanis (Jean), lieutenant au long cours (Marseille 19898) : excellent officier, unissant les plus belles qualités professionnelles aux plus brillants états de services dans les F.N.F.L..  Mort pour la France à bord du S/S Lisieux le 27 novembre 1940 »


Informations complémentaires : 

  • Sur le Lisieux et son naufrage :
    • Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp.137-138
    • Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1940-1942, Marines Edition, décembre 1998, p. 108
  • Une plaquette intitulée "Tombeau de Galanis, Disparu en mer pour la France" a été publiée aux éditions Dargnès en 1949 par son père Démétrius Emmanuel Galanis, célèbre graveur montmartrois. Outre les gravures du père, elle contient des textes de Paul Valéry, de Marcel Arland, de Max Jacob, de Jean Cocteau et d'André Malraux. Ce dernier rend un hommage au père et au fils ; du premier, il célèbre l'art, et du second il exalte le sacrifice : «Comme le visage de L'Enfant au cheval mécanique, si souvent dessiné par Galanis, était devenu pour nous tous inséparable de son art, Jean est maintenant inséparable de tous ceux dont le murmure fraternellement mêlé de tués et de survivants maintient, sous l'épouvantable silence, l'accent de ce que fut la voix de la France ? de ceux qui permettront à la France d'avoir encore une voix.»..."

Décorations, distinctions :

  • Chevalier de l'Ordre du Mérite maritime à titre posthume

Sources :

  • VAE (cr) E. CHALINE et CV (h) Pierre SANTARELLI, Historique des F orces navales françaises libres, t. 3 : notice sur Jean Galanis
  • Journal officiel de la République française, 19 décembre 1930, 3 octobre 1936, 16 février 1946
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site Mémorial des officiers de marine
  • Site francaislibres.net