Date de naissance :
17 décembre 1908
Lieu de naissance :
Pleubian (22 ) France
date de décès :
août 1944
Lieu de décès :
Pleubian (22) France
Affectations :
Myson, coulé par le Gneisenau le 16 03 1941 Prisonnier des Allemands, interné au stalag X/C, libéré le 25 09 1941
François Guillou [1] était à bord du Myson lorsque, le 28 février 1941, le cargo, armé par les FNFL, appareilla sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi était attaqué par l'aviation allemande.
Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :
« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [2]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [3] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [4]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [5] »
Selon le Mémorial, François Guillou, contrairement à la grande majorité des membres de l'équipage du Myson, aurait été interné dans un autre Stalag, le X C à Nienburg. Mais les archives britanniques mentionnent bien le Stalag XB.
Après six mois de captivité, François Guillou quittait le camp le 25 septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».
François Guillou fit partie des victimes du massacre perpétré par des troupes allemandes le 7 août 1944 au sémaphore de Creac'h-Mahout en Pleubian sur des civils et des résistants.
__________
[1] Ce marin apparaît dans le Mémorial sous le nom de François Noël Guilliou (au lieu de Guillou), sans lieu ni date de naissance. Un dossier des archives britanniques de Kew l'ont enregistré, comme membre de l'équipage du Myson interné à Sandbostel, sous le nom de Guillou François, né à Pleubian le 17 décembre 1908 (cf. document joint). Or on trouve dans le registre des naissances de Pleubian de 1908 un François Gustave Guillou, né le 17 décembre. Il devrait donc s'agir de la même personne, malgré la différence sur le deuxième prénom.
[2] Port de La Rochelle.
[3] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[4] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduits à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[5] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de l'Allemagne en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?
Recherches complémentaires :
Informations complémentaires
[Mise à jour : 17 octobre 2024]
Sources :