Jean   EOUZAN

Date de naissance :

1 mai 1911

Lieu de naissance :

Paimpol (22 ) France

date de décès :

2 avril 2007

Lieu de décès :

Nice (06) France

Ralliement :

20 juin 1940 - France libre - Plymouth 400 ( Grande-Bretagne )

Engagement dans les FNFL :

1 juillet 1940

Matricules :

1443B33

Affectations :

Manou, Myson, coulé au canon par le Gneisenau le 04 04 1941 Fait prisonnier et interné au stalag X B libéré le 07 09 1941

Grade atteint pendant la guerre :

Officier mécanicien marine marchande

N° carte d'identité FFL :

8355

N° membre AFL :

9.463

Photo de profil de EOUZAN
21 mars 1940

Maroc ( Cargo )

22 mars 1940   à   13 avril 1940

En congés

15 avril 1940   à   6 juin 1940

Saint Octave ( Cargo )

19 juin 1940   à   20 juin 1940

Manou ( Yacht )

20 juin 1940

Ralliement France libre - Plymouth 400 ( Grande-Bretagne )

1 juillet 1940

Engagement : FNFL

2 septembre 1940   à   16 mars 1941

Myson ( Cargo )

Lorsqu'éclata la Deuxième Guerre mondiale, Jean Eouzan était chef mécanicien à bord du cargo Maroc de la Compagnie navale d'Afrique du Nord. Le 15 avril 1940, il embarquait sur le Saint Octave, cargo de la SNA. A Anvers à partir du 10 mai, le navire fut évacué sur Dunkerque, où il arriva trois jours plus tard. Amarré au bassin de l'arrière du port, il fut utilisé comme dépôt de prisonniers de guerre allemands jusqu'à leur évacuation sur les navires français Patrie et Emile Deschamps.

Le 28 mars 1941, Jean Eouzan était cité à l'ordre de la Division avec le motif suivant :

« A plusieurs reprises dans le port de Dunkerque a dirigé la lutte contre des incendies allumés, à proximité du Saint-Octave, dans les hangars ou des chalands, par des bombes incendiaires, en faisant preuve du plus grand dévouement et d'une grande bravoure. Dans les derniers jours de la résistance de Dunkerque, alors que toute assistance extérieure de la part des chantiers de réparation était devenue impossible, a essayé avec une belle obstination, aidé de quelques hommes de l'équipage, et en utilisant des moyens de fortune, malgré les bombardements violents, de remettre en état une chaudière pour permettre au navire de quitter le port. »

Malgré les efforts de Jean Eouzan, le Saint Octave, incapable d'appareiller, fut échoué et sabordé sur place le 5 juin 1940. Jean Eouzan regagna ensuite Paimpol, où il arriva dans la matinée du 19 juin , après un voyage effectué avec des moyens de fortune.

Les 17 et 18 juin 1940, une foule importante de réfugiés et de militaires fuyant les troupes allemandes était arrivée à Paimpol. Sur les quais se trouvaient aussi les élèves de l'Ecole d'hydrographie de Paimpol, qui avaient reçu l'ordre de s'embarquer sur l'Albert Faroult, bateau pilote de Rouen, pour partir vers l'Angleterre le 18 juin à 17 heures. Mais un contre-ordre était intervenu à 16 heures et des officiers avaient interdit aux étudiants d'embarquer. C'est donc sans eux - à quelques exceptions près - que le bateau avait appareillé.

Dans la nuit du 18 au 19 juin, toutefois, d'autres bateaux étaient arrivés à Paimpol. Entre autres le yacht Manou, en provenance du Havre, mais avec un seul homme à bord. Le capitaine de la marine marchande Jean Le Deut décidait de trouver un équipage, et surtout un mécanicien, pour embarquer les élèves de l'Ecole d'hydrographie. Jean Eouzan, arrivé à Paimpol le matin même, très fatigué, accepta d'embarquer. Dans la soirée Jean Le Deut put alors appareiller pour Plymouth. Le 20 juin à 10 heures, le Manou jetait l'ancre en rade de Plymouth. Les passagers étaient débarqués. Seuls restèrent à bord Jean Le Deut et sept hommes, dont Jean Eouzan, pour former l'équipage du yacht.

En juin et juillet, le bateau resta en rade de Plymouth. Puis il fut réquisitionné par les autorités navales anglaises pour en faire un navire porte-ballon, qui participa à la défense contre avion.

Un peu plus tard, Jean Eouzan était affecté au cargo Myson, qui avait été saisi le 17 juillet 1940 par les Anglais, puis armé par les FNFL. Le navire appareillait le 28 février 1941 sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi était attaqué par l'aviation allemande.


Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Il quittait Bordeaux le 7 avril 1941 pour être interné sous le matricule 89.246 au Stalag X B à Sandbostel, dans le nord-ouest de l'Allemagne.


Après six mois de captivité, Jean Eouzan quittait le camp le 7 ou le 28 septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ». Jean Eouzan trouva tout de même à s'embarquer du 18 novembre 1941 à la fin de la guerre sur le Saint Louis, le Saint Ambroise, le Saint Alain, le Saint Cyrille et le Maroc.


Par décret du 16 février 1946 du Président du Gouvernement provisoire de la République, sur le rapport du ministre des travaux publics et des transports, Jean Eouzan a été nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime, avec la citation suivante :

« M. Eouzan (Jean), officier mécanicien de 1ère classe (Paimpol 91) : a contribué à évacuer de Paimpol, le 19 juin 1940, les élèves de l'école de navigation à bord du yacht Manou ; a rallié les Forces françaises libres en Angleterre où il est arrivé le 20 juin 1940 ; embarqué sur le S/S Myson, il a été emmené en captivité en Allemagne après le torpillage de son bateau. »


Informations complémentaires :

  • Sur le Myson et sa destruction : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 142-143

Décorations, distinctions :

  • Chevalier de l'Ordre du Mérite maritime

Sources :

  • SHD Brest, 5 P 83
  • Archives FdFL (AFL 9.463)
  • GR 16 P 209990
  • Journal officiel de la République française, 19 février 1946
  • Etat signalétique et des services
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Sur le cargo Saint Octave : Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1939-1940, Marines Edition, décembre 1996, pp. 130-131
  • Site francaislibres.net