Date de naissance :
20 mars 1896
Lieu de naissance :
Plounez (22 ) France
date de décès :
30 novembre 1975
Lieu de décès :
Martigues (13) France
Engagement dans les FNFL :
juillet 1940
Matricules :
Paimpol 40746
Affectations :
PLM 14, Commandant le Myson coulé au canon par le Gneisenau le 16 03 1941, prisonnier au stalag XB, libéré le 29 09 1941
Grade atteint pendant la guerre :
Capitaine marine marchande
N° membre AFL :
3.982
Capitaine PLM 14
Engagement : FNFL
Capitaine Myson
Capitaine SNA 10
Le capitaine de la marine marchande Emmanuel Daniou était capitaine du cargo PLM 14 lorsque ce bâtiment évacua Le Havre à destination de la Grande-Bretagne le 12 juin 1940. Le navire fut saisi le 17 juillet par les Anglais, puis armé par les FNFL.
Après un bref embarquement sur le SNA 8, Emmanuel Daniou prit fin août 1940 le commandement du cargo Myson. Le 28 février 1941 le navire appareilla sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi fut attaqué par l'aviation allemande.
Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, fut fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :
« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [1]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [2] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [3]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [4] »
Le Gneisenau arriva à Brest le 22 mars 1941 et, selon une note conservée dans son dossier administratif de résistant (GR 16 P 156720), c'est le 31 mars 1941 qu'Emmanuel Daniou serait parti de Brest pour être interné sous matricule 89.245 au Marlag C. Stalag XB. Mais cette note, basée sur un document daté du 9 septembre 1941 transmis par le cabinet militaire du commandant en chef FL au Levant affirme aussi - faussement - qu'Emmanuel Daniou serait décédé au camp...
En fait, après six mois de captivité, Emmanuel Daniou quittait le camp le 29 septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».
Emmanuel Daniou indique dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre avoir participé à la Résistance à Plourivo, avoir été lieutenant et capitaine FFI et commandant de la place de Paimpol du 1er janvier au 15 février 1945. Il prit ensuite le commandement du cargo SNA 10 le 22 février 1945.
Par décret du 30 octobre 1945 du Gouvernement provisoire de la République, sur le rapport du ministre des travaux publics et des transports, Emmanuel Daniou a été nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime, avec la citation suivante :
« M. Daniou (Emmanuel), capitaine, marine marchande (Paimpol 61213-H.S.) : au service de la France libre dès juillet 1940, cet officier a donné des preuves de hautes qualités morales et professionnelles. Fait prisonnier par un corsaire ennemi, a réussi à rallier la France combattante pour reprendre son poste. »
__________
[1] Port de La Rochelle.
[2] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[3] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduit à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[4] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de Sandbostel en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?
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[Dernière mise à jour : 14, 16 octobre 2024]
Sources :
Documents :