Date de naissance :
20 février 1922
Lieu de naissance :
Le Havre (76 ) France
date de décès :
16 novembre 1985
Lieu de décès :
Lillebonne (76) France
Engagement dans les FNFL :
3 septembre 1940
Affectations :
Myson coulé au canon le 16 mars 1941 par le Gneisenau, prisonnier des Allemands et interné au stalag X/B
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot canonnier
Engagement : FNFL
Engagé dans les FNFL le 3 septembre 1940, Joseph Vatinet était à bord du Myson lorsque, le 28 février 1941, le cargo, armé par les FNFL, appareilla sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi était attaqué par l'aviation allemande.
Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :
« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [1]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [2] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [3]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. »
Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant de Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941 [4],
Contrairement à ses camarades, Joseph Vatinet, interné au Marlag (Marinelager) du Stalag XB sous le matricule 90.351, ne quitta pas le camp en septembre 1941, lorsque après six mois de captivité, le haut commandement de la Marine allemande décida de libérer l'équipage du Myson, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. Du 9 décembre 1942 au 11 janvier 1943, il fut envoyé en travail forcé dans l'aciérie Krupp d'Essen, Kommando du camp de concentration de Buchenwald [5]. Il quitta l'usine à la suite d'une « Sonderaktion » (« Action spéciale ») de la Gestapo de Dusseldorf et interné le 23 janvier 1943 dans le camp de Buchenwald. Le 30 avril 1943, il fut transféré au camp de Bergen-Belsen comme « ASR ». Ce sigle désignait à l'origine une vaste opération policière, « Arbeitsscheu Reich », menée en 1938 dans toute l'Allemagne contre les « Arbeitscheu » (« réfractaires au travail ») considérés comme des asociaux : sans-abri, mendiants, petits délinquants, alcooliques, personnes sans emploi stable. Envoyés en camp de concentration, ces détenus étaient catalogués « ASR » et portaient le triangle noir.
Après Bergen-Belsen, Joseph Vatinet a été transféré à l'usine d'aviation Heinkel, Kommando du camp de concentration de Sachsenhausen, puis au camp de Sachsenhausen lui-même. Il a été libéré à Schwerin le 2 mai 1945. Il est donc possible qu'il ait participé à la « marche de la mort » [6] qui, à la fin du mois d'avril, conduisit les détenus de Sachsenhausen à Schwerin, ville libérée par l'Armée rouge début mai.
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[1] Port de La Rochelle.
[2] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[3] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduits à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[4] Les prisonniers du Myson seraient donc partis de Bordeaux une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de Sandbostel en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?
[5] Groupe de prisonniers de guerre dépendant d'un camp de détention allemand, détaché pour exécuter un travail déterminé à l'extérieur du camp.
[6] A la fin de la guerre, face à l'avancée des armées alliées, les SS emmènent avec eux une partie des prisonniers pour les transférer vers d'autres camps, en Autriche ou dans le centre de l'Allemagne. De nombreux détenus trouvèrent la mort ou furent massacrés au cours de ces marches.
Recherches complémentaires :
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[Mise à jour : 22 octobre 2024]
Sources :