Marie, Alphonse, Guy   DURAND DE GROSSOUVRE

Date de naissance :

4 février 1915

Lieu de naissance :

Fontainebleau (77 ) France

date de décès :

29 mai 1994

Lieu de décès :

Cannes (06) France

Affectations :

Myson, coulé par le Gneisenau le 16 03 1941 Prisonnier des Allemands, interné au stalag X/C, libéré le 25 09 1941

Grade atteint pendant la guerre :

Officier radio marine marchande

> 28 février 1941   à   16 mars 1941

Myson ( Cargo )

Guy Durand de Grossouvre [1] était à bord du Myson lorsque, le 28 février 1941, le cargo, armé par les FNFL, appareilla sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi était attaqué par l'aviation allemande.

Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :

« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [2]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [3] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [4]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [5] »


Contrairement à la grande majorité des membres de l'équipage du Myson, il semblerait que Guy Durand de Grossouvre ait été interné dans un autre Stalag, le X C à Nienburg.


Après six mois de captivité, Guy Durand de Grossouvre quittait le camp le 25 septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».
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[1] Ce marin apparait dans le Mémorial sous le nom de Guy Grossouvre, sans lieu ni date de naissance. Un dossier des archives britanniques de Kew l'ont enregistré, comme membre de l'équipage du Myson interné à Sandbostel, sous le nom de De Grossouvre Guy Durant, né à Fontainebleau le 4 février 1912 (cf. document joint). Or on trouve dans le fichier des décès de l'Insee un Marie Alphonse Guy Durand de Grossouvre, né à Fontainebleau le 4 février 1915. Il devrait donc s'agir de la même personne, malgré l'erreur des archives britanniques sur l'année de naissance.

[2] Port de La Rochelle.
[3] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[4] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduits à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[5] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de l'Allemagne en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?

Recherches complémentaires :

  • Date du ralliement ou de l'engagement dans les FNFL.


Informations complémentaires :

  • Sur le Myson et sa destruction : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 142-143


[Mise à jour : 17 octobre 2024]

Sources :