Date de naissance :
28 décembre 1900
Lieu de naissance :
Arradon (56 ) France
date de décès :
22 octobre 1988
Lieu de décès :
Le Havre (76) France
Ralliement :
17 juillet 1940 - France libre -
Engagement dans les FNFL :
18 juillet 1940
Matricules :
Vannes 42384
Affectations :
Egée, Myson, coulé au canon par le Gneisenau le 16 03 1941, prisonnier des Allemands, interné au Stalag XB, libéré le 28 09 1941
Grade atteint pendant la guerre :
Capitaine marine marchande
N° membre AFL :
9.450
Ralliement France libre
Engagement : FNFL
Avant son engagement dans les FNFL, Vincent Girre était 2ème capitaine à la Société navale caennaise. Il était à bord du cargo Egée, qui appartenait à cette société, lorsque le bâtiment se trouva bloqué à Port Talbot (Pays de Galles) au moment de l'armistice. Lorsque l'Egée fut réquisitionné par les Britanniques le 17 juillet 1940, Vincent Girre opta pour la poursuite du combat au sein de la France libre [1]. Il embarqua le lendemain à Liverpool en qualité de 2ème capitaine sur le cargo Myson, qui avait été saisi lui aussi le 17 juillet 1940 par les Anglais. Armé par les FNFL, le navire appareillait le 28 février 1941 sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi était attaqué par l'aviation allemande. Vincent Girre fut blessé lors d'une attaque le 8 mars.
Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :
« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [2]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [3] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [4]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [5] »
On le crut décédé, mais après six mois de captivité, il quittait le camp le 25 ou le 28 septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».
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[1] Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Vincent Girre affirme s'être engagé dans les Forces françaises libres le 17 juin 1940, ce qui est évidemment impossible. Dans plusieurs courriers conservés dans son dossier administratif de résistant, il parle tantôt du 17, tantôt du 18 juin. Il semble plus probable qu'il ait rallié le 17 juillet, jour de la saisie de l'Egée, et qu'il se soit engagé le lendemain dans les FNFL.
[2] Port de La Rochelle.
[3] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[4] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduits à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[5] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de Sandbostel en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ? En ce qui concerne Vincent Girre, selon une fiche conservée dans son dossier administratif de résistant (GR 16 P 258901), c'est le 6 avril qu'il serait parti de Bordeaux pour être interné sous matricule 89.514 au Marlag C. Stalag XB. Mais cette fiche indique également qu'il serait décédé dans le camp. Ce qui est faux...
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[Mise à jour : 30 décembre 2021, 16 octobre 2024]
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