Date de naissance :
12 avril 1908
Lieu de naissance :
Cancale (35 ) France
date de décès :
9 juin 1942 - Mort Pour La France
Lieu de décès :
Atlantique Nord à bord du Mimosa
Cause du décès :
Perte du bâtiment (torpillage)
Engagement dans les FNFL :
1 juillet 1941
Matricules :
5656FN41
Affectations :
Mimosa
Grade atteint pendant la guerre :
Maître mécanicien
N° membre AFL :
25.196
Engagement : FNFL
Joseph Guerlavais a raconté les circonstances dans lesquelles lui-même et Roger Devarieux ont rallié la France libre avec d'autres camarades :
« Début avril 1940 [1] le trois-mâts à moteur Les Gémeaux, armement Fromal, de Saint-Malo, appareille de Bordeaux pour se rendre sur les bancs de Terre-Neuve. L'équipage comprend 42 hommes, tous de Saint-Malo ou des communes environnantes. Le capitaine est de Notre-Dame-du-Guildo, le chef mécanicien Devarieux Roger de Saint-Malo. Le second mécanicien Castel Henri de Cancale, Lessard [2] Jean-Baptiste du Guildo, Le Chevalier Alfred père et fils de Saint-Guinoux, Guerlavais Joseph de Pleurtuit, etc.. Arrivés sur les bancs, nous pêchons quelques quintaux de morue, puis le capitaine décide de se rendre au Canada, plus exactement à Sydney-Nord, pour y prendre quelques barils de harengs, pour aller ensuite pêcher au Groënland.
Arrivés à Sydney le 16 juin 1940, les nouvelles sont mauvaises. La France capitule quelques jours après. Nous sommes retenus par les autorités canadiennes, comme bien d'autres navires français se trouvant dans ce port. Nous y restons jusqu'en décembre 1940.
A cette date, nous appareillons à destination de Saint-Pierre-et-Miquelon. Ayant touché l'avant-port de Saint-Pierre, nous recevons un pli cacheté et reprenons la mer aussitôt. 48 heures après, l'équipage est regroupé sur la plage arrière du navire. Le commandant ouvre le pli et nous annonce que les ordres sont de se rendre à Casablanca. Aussitôt nous faisons route sur ce port.
Une huitaine de jours après, nous sommes arraisonnés par un croiseur auxiliaire anglais, qui nous donne l'ordre de nous rendre à Gibraltar (non sans avoir envoyé une équipe de prise à bord) [3]. Quelque huit jours après, nous arrivons dans ce port anglais. Les volontaires (19) pour "de Gaulle" sont munis d'un laisser-passer et peuvent se rendre en ville. Quant aux autres camarades, ils doivent rester à bord.
Cela ne dure qu'une dizaine de jours, car un paquebot français venant de Casablanca et portant plusieurs croix rouges en différents endroits du navire accoste à quai et prend tous ceux qui préfèrent rentrer en France et les conduit à Marseille. Quant à nous, les volontaires pour continuer la guerre, nous sommes répartis sur les bateaux saisis, afin d'en assurer le gardiennage. Et cela dure jusqu'en mars 1941. A cette date, nous sommes débarqués et regroupés à terre avec les volontaires de l'armée de Terre.
Quelque temps après, nous embarquons sur un paquebot anglais à destination de l'Angleterre, puis nous quittons ce navire à Liverpool début avril 1941.
Le 15 avril nous sommes à Londres, où nous signons (pour la troisième fois), et cette fois ce sera la bonne, notre engagement dans les Forces navales françaises libres. C'est à partir de cette date que nous sommes séparés des plus anciens, tel Le Chevalier Alfred (père) et autres camarades, lesquels sont dirigés vers la marine marchande. Quant à Lessard Jean-Baptiste, Le Chevalier Alfred (fils) et moi-même, nous nous rendons à Skegness (Lincolnshire), sud de l'Angleterre, dans un camp d'entraînement pour y effectuer deux mois de préparation militaire.
[...]
Quant à mon camarade Devarieux Roger, je le retrouve sur la corvette Mimosa en avril 1942, où il sert comme chef mécanicien. Avec l'Aconit nous participons à la même escorte de convoi que la Mimosa, lorsque cette dernière est torpillée en plein Atlantique. Malheureusement il n'y aura que quatre rescapés : deux officiers, un matelot radio et le matelot gabier Guégan Jean, lequel réside actuellement près la gare de Saint-Malo. Devarieux Roger fait partie des malheureux camarades disparus à jamais.»
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[1] Selon la matricule d'Eugène Arribard, patron dorissier à bord du bateau, ce serait plutôt le 30 avril qu'il serait parti pour les bancs de Terre-Neuve.
[2] En fait Lessart.
[3] Le Journal des débats politiques et littéraires du 9 décembre 1940 écrit : « On annonce aujourd'hui que le terre-neuvier Les Gémeaux, appartenant [...] à l'armement de Saint-Malo, a été capturé dans les parages de La Rochelle avec sa cargaison par la marine anglaise. »
L'Ouest Eclair du 25 décembre 1940 écrit : « Un cordier à moteur de Saint-Malo, Les Gémeaux, venu faire son mazout à Sydney, après trois ou quatre semaines de pêche avait été retenu et, le 29 novembre dernier, on le signalait au cap Spartel [Maroc] faisant route sur Gibraltar, dûment escorté. »
Recherches complémentaires :
Sources :