Félix   BOUÉDEC

Date de naissance :

18 novembre 1914

Lieu de naissance :

Pleudaniel (22 ) France

date de décès :

19 janvier 2001

Lieu de décès :

Pleudaniel (22) France

Ralliement :

8 septembre 1940 - France libre -

Engagement dans les FNFL :

11 octobre 1940

Matricules :

Paimpol 53063

Affectations :

PLM 17, Myson

Grade atteint pendant la guerre :

chauffeur marine marchande

N° membre AFL :

3.981

6 septembre 1940

Orégon ( Cargo mixte )

8 septembre 1940

Ralliement France libre

11 octobre 1940

Engagement : FNFL

12 octobre 1940   à   26 février 1941

PLM 17 ( Cargo )

27 février 1941   à   16 mars 1941

Myson ( Cargo )

Félix Bouédec était à bord du vapeur de la Compagnie générale transatlantique Orégon, lorsque la majeure partie de l'équipage décida, le 6 septembre 1940, de quitter le bord à Colon (Panama) pour rallier les FNFL. Le 26 octobre 1940, le chef des bureaux de la flotte de commerce à Paris au sein de la direction des services de la Marine marchande du secrétariat d'Etat à la Marine demandait au chef du quartier de Paimpol de ne plus payer les délégations de salaires à sa famille et précisait :

« Selon les informations transmises par le Consul de France à Colon, ces marins auraient réussi à déjouer les mesures de surveillance prises par les autorités du port, avec la complicité présumée des employés du service des vedettes venus les chercher pendant la nuit dans l'une de leurs embarcations. »

Engagé dans les FNFL le 11 octobre 1940, Félix Bouédec navigua d'abord sur le PLM 17, puis sur le Myson.

Le 28 février 1941 le navire appareilla sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi fut attaqué par l'aviation allemande.

Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :

« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [1]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [2] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [3]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [4] »

Après six mois de captivité, Félix Bouédec quittait le camp le 7 (ou le 25 ?) septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».

__________
[1] Port de La Rochelle.
[2] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[3] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduit à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[4] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de Sandbostel en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?


Recherches complémentaires :

  • Circonstances du transfert en Grande-Bretagne (cf. AFL 3.981).
  • Dans AFL 3981, indication d'un embarquement sur le Lok. Monark [?] (« Marine anglaise ») du 8 septembre au 11 octobre 1940.


Informations complémentaires :

  • Sur le Myson et sa destruction : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 142-143


[Mise à jour : 15 octobre 2024]

Décorations, distinctions :

  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre

Sources :