Date de naissance :
15 août 1908
Lieu de naissance :
Nantes (44 ) France
date de décès :
26 mai 1995
Lieu de décès :
Nantes (44) France
Ralliement :
30 juin 1940 - France libre - Cardiff 400
Engagement dans les FNFL :
1 juillet 1940
Affectations :
Daphné II, Myson, Penestin, Groix
Grade atteint pendant la guerre :
Garçon marine marchande
N° membre AFL :
8.747
Ralliement France libre - Cardiff 400
Engagement : FNFL
Dans un courrier pour la constitution de son dossier administratif de résistant, Marcel Rivière évoque sa participation à la campagne de Norvège en mai 1940 à bord du cargo Saint Clair :
« En 1940, au mois de mai, j'étais en Norvège sur le S/S Clair [en fait Saint Clair] et pendant environ un mois nous sommes restés dans les fjords pour approvisionner la Brigade Internationale et le 22 et 23e Chasseurs. Ensuite, nous avons été touchés par une bombe au panneau par bâbord et nous sommes repartis en Angleterre, et là je suis resté à la France combattante, toujours comme marin de commerce. »
Dans la même lettre, Marcel Rivière mentionne un autre événement :
« Ensuite, j'ai été fait prisonnier par le Guesnau [le Gneisenau], étant sur le Myson, qui naviguait lui aussi en France libre. »
Effectivement, affecté le 4 décembre 1940 sur le Myson, Marcel Rivière était à bord du cargo le 28 février 1941 lorsque le navire avait appareillé sur lest de Liverpool dans un convoi de quatre-vingt-dix navires vers l'Amérique du Nord. Dès le départ, le convoi avait été attaqué par l'aviation allemande.
Après la dispersion du convoi, alors que le bâtiment faisait route vers Halifax (Canada), il fut arraisonné et coulé par le croiseur de bataille allemand Gneisenau le 16 mars. L'équipage, ayant pris place dans des embarcations de sauvetage, était fait prisonnier. Pierre Santarelli raconte la suite :
« A bord du bâtiment de ligne allemand, l'équipage du cargo français retrouvait à fond de cale plusieurs équipages de navires coulés. Huit jours plus tard, quatre-vingt dix-huit prisonniers étaient transbordés sur l'Uckermark, ex-Altmark, un pétrolier-ravitailleur qui ralliait le 23 mars La Pallice [1]. Les prisonniers étaient conduits à Saint-Médard-en-Jalles [2] puis au camp de prisonniers de la Kriegsmarine, le Stalag XB, entre Brême et Hambourg. Les Français y retrouvaient l'état-major du Notou [3]. Le capitaine Daniou et son chef mécanicien Eouzan, maintenus à bord du Gneisenau, et débarqués à Brest, rejoignaient ultérieurement le Stalag. [4] »
Il est probable que Marcel Rivère ait quitté le camp en septembre 1941, le haut commandement de la Marine allemande ayant décidé de libérer l'équipage du Myson après six mois de captivité, à condition que les marins s'engagent à ne pas travailler avec les Alliés. La plupart de ceux qui cherchèrent ensuite un embarquement trouvèrent dans leur case matriculaire l'apostille : « A ne pas embarquer, gaulliste certain ».
De fait, selon les informations fournies dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Marcel Rivière n'aurait retrouvé un embarquement que le 28 octobre 1944, sur le cargo Pénestin, après être retourné, semble-t-il, en Grande-Bretagne après le débarquement en Normandie.
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[1] Port de La Rochelle.
[2] De Saint-Médard-en-Jalles - près de Bordeaux - les prisonniers ont dû, comme les marins du Notou, être conduits au camp de prisonniers de Germignan - situé dans la commune limitrophe de Le Taillan-Médoc -, avant d'être envoyés par train en Allemagne.
[3] Le Notou, minéralier de la Société Le Nickel, avait été coulé le 16 août 1940 par le corsaire allemand Orion dans le Pacifique sud. Le 16 janvier 1941, les prisonniers européens avaient été transbordés sur le transport pétrolier allemand Ermland, qui les avait conduits à Bordeaux, où ils étaient arrivés le 4 avril. Le jeudi 17 avril 1941, l'état-major du Notou embarquait à la gare de Saint-Médard-en-Jalles et arrivait à Sandbostel le 21 avril. Ces informations sont fournies par le directeur de l'époque de la Société le Nickel, M. Paul Vois, qui se trouvait à bord du Notou et qui a été envoyé en captivité à Sandbostel avec les marins. Publié en 1946, son texte, très détaillé, a été rédigé en 1943 : Paul VOIS, Prisons flottantes, Editions Delmas, 1946.
[4] Selon un document conservé dans le dossier administratif de résistant d'un autre marin du Myson, Joseph Vatinet, les prisonniers seraient partis de Bordeaux à destination de l'Allemagne le 10 avril 1941, soit une semaine avant les dix hommes du Notou. Faut-il en conclure qu'il y aurait eu deux convois à destination de Sandbostel en avril 1941 ou que la datation fournie par certaines de nos sources serait erronée ?
Informations complémentaires :
[Mises à jour : 6 mars, 21 octobre 2024]
Sources :