Yves, Marie   L' ESCOUALCH

Date de naissance :

21 août 1906

Lieu de naissance :

Plouguiel (22 ) France

date de décès :

25 décembre 1980

Lieu de décès :

Tréguier (22) France

Ralliement :

29 juin 1940 - France libre - Gibraltar

Engagement dans les FNFL :

4 août 1942 - Glasgow 400 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

Trégier 21347

Affectations :

Anadyr, PLM 27, Névada II, Touareg, Joseph Duhamel, Egée, Jean L.D.

Grade atteint pendant la guerre :

Marin marine marchande

N° membre AFL :

13.079

29 juin 1940

Anadyr ( Cargo )

29 juin 1940

Ralliement France libre - Gibraltar

29 juin 1940   à   23 septembre 1941

Anadyr ( Cargo )

28 septembre 1941   à   27 mai 1942

PLM 27 ( Cargo )

24 juin 1942   à   4 août 1942

Névada II ( Cargo )

4 août 1942

Engagement : FNFL - Glasgow 400 ( Grande-Bretagne )

28 août 1942   à   8 avril 1943

Touareg ( Paquebot )

8 mai 1943   à   17 août 1943

Joseph Duhamel ( Chalutier )

8 septembre 1943   à   12 mars 1944

Egée ( Cargo )

9 juin 1944   à   9 décembre 1944

Jean L.D. ( Cargo )

En juin 1940, Yves L'Escoualch était matelot pont sur l'Anadyr, cargo des Messageries maritimes, lorsque son commandant, le capitaine au long-cours Paranthoën, apprit, en mer, la demande d'armistice. Après consultation des officiers, des principaux de l'équipage et des passagers, le commandant décida de ne pas poursuivre sa route vers le Maroc, où il devait débarquer du matériel de guerre en provenance de la base d'Hourtin. Il prit la décision de rallier Gibraltar, où il arriva le 24 juin. Le commandant fut confirmé dans sa décision par un entretien, le 27 juin, avec l'amiral Muselier qui, arrivé à Gibraltar à bord du Cydonia, visita le 28 juin les navires français présents, dont l'Anadyr, pour convaincre les officiers et hommes d'équipage de gagner l'Angleterre.

Un accord fut passé avec les autorités britanniques : le 29 juin, le bâtiment était saisi et les membres de l'équipage qui désiraient être rapatriés en France (13 %) débarquèrent de l'Anadyr. Yves L'Escoualch fit partie de ceux qui décidèrent de rester à bord et de passer sous contrôle britannique. Début juillet, l'Anadyr fut incorporé à un convoi qui remontait sur Glasgow. Dans ce port, le bâtiment fut requis par le Ministry of War Transport (MoWT) britannique avec son état-major et son équipage pour la durée de la guerre.


Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Yves L'Escoualch indique s'être engagé dans les FNFL le 15 juillet 1940 à Glasgow. Mais son acte d'engagement - publié sur le site francaislibres.net - a été signé le 4 août 1942 à la CPL (Compagnie de passage des FNFL à Londres). De toute façon, Yves L'Escoualch a continué à naviguer jusqu'en septembre 1941sur l'Anadyr pour la France libre, avant d'embarquer sur d'autres bâtiments de commerce FNFL. Et il pouvait arriver qu'un temps assez long s'écoule entre le ralliement et la signature de l'acte d'engagement.


Yves L'Escoualch était vraisemblablement à bord du Névada II au moment de son naufrage le 19 juillet 1942 : alors que le cargo, qui n'avait pas de radar, longeait les côtes occidentales de l'Ecosse, il fut surpris par une brume épaisse et s'échoua près de l'île de Coll (île des Hébrides). Yves Le Person, second officier mécanicien de quart à la machine au moment du naufrage, raconte la suite :

« Le commandant et le second [Fernand Le Saux] organisent les manoeuvres nécessaires à la survie de l'équipage. Un va-et-vient, enfin, est installé entre la falaise et le bord, ce qui mettra hors service les embarcations de sauvetage qui se fracasseront sur le granit des îles Hébrides (nous sommes précisément sur l'île de Coll). Tout le côté tribord reçoit le vent d'ouest et du nord. Le pont est balayé par les vagues. Le navire accuse une très forte gîte (seul le côté bâbord est accessible). La température est glaciale.
Des matelots acrobates partent inspecter les alentours à la recherche d'une maison, d'une ferme, sur cette terre sans arbres, inhospitalière, balayée par les vents d'ouest. Enfin une petite ferme est en vue. Quelques moutons, quelques vaches gardées par des chiens Colley. Les fermiers se demandent d'où arrivent ces hommes. »

Contre de la bière, du whisky et des cigarettes récupérés dans la cambuse et autre chose encore, les marins obtinrent du fermier du lait et de l'eau. Les échanges se faisaient par va-et-vient. Les naufragés capturaient des lapins sur l'île. Ils vivaient à bord du Névada II dans des conditions très difficiles. Affamés, ils abandonnèrent le navire au bout d'une semaine et, dans le froid et le vent, avec des bagages à main, gagnèrent à travers champs et par les sentiers la côte abritée, où les attendait une vedette desservant les îles et venue spécialement récupérer les naufragés pour les conduire à Oban.


Informations complémentaires :

  • Sur l'Anadyr : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp.  65-68


[Mise à jour : 29 juin 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 788
  • Archives FdFL (AFL 13.079)
  • Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1940-1942, Marines Edition, décembre 1998, pp. 194-195 : témoignage d'Yves Le Person
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net