Date de naissance :
1 janvier 1921
Lieu de naissance :
Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) (975 ) France
date de décès :
16 décembre 1996
Lieu de décès :
Saint-Malo (35) France
Engagement dans les FNFL :
9 août 1941
Matricules :
5763FN41
Affectations :
Alysse, Léopard, Roselys, Etat-major Londres, Aéronavale 6FE
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître de manoeuvre
N° membre AFL :
8.449
Engagement : FNFL
Royal Air Force
Cabinet militaire du général de Gaulle
Congé
Démobilisé
Après la signature de l'armistice le 22 juin 1940, Saint-Pierre-et-Miquelon était gouverné par Gilbert de Bournat, représentant du gouvernement de Vichy. Le 20 juillet 1941, Eugène Amestoy et cinq autres jeunes - Maurice Jouquand [1], Yves Jézéquel, Albert Desdouets, Jean-Baptiste Etcheverria et Max Bry - embarquèrent clandestinement sur un doris pour rejoindre Terre-Neuve.
Eddy Florentin a publié dans Les Rebelles de La Combattante (voir les sources au bas de cette page) le témoignage de Max Bry :
« Nous sommes six, tous Saint-Pierrais. Tous venus par des chemins différents pour nous retrouver, en dehors de la ville, au quai du Cap à l'Aigle.
Une embarcation de pêche, venue de l'Ïle aux Marins, île voisine, nous y attend, qui nous transporte sur un autre petit bateau au large, juste abordé au moment où, au loin, s'illuminent les fenêtres de la Gendarmerie. Aurions-nous été dénoncés ?
Par un brouillard épais, une forte pluie, une mer très agitée, le bateau lève l'ancre, cap sur Terre-Neuve. Mais la mer se fait de plus en plus mauvaise. Aussi le patron de l'embarcation décide-t-il de nous déposer, avant la tempête, sur la petite Île Verte.
Là vit un seul gardien avec sa famille. Accueil très chaleureux. Nous y passons le reste de la nuit, à espérer une amélioration du temps. Le gardien, finalement, nous prend, le lendemain, dans son embarcation et nous dépose à la Maline, le point le plus rapproché de Terre-Neuve.
Arrivée très hospitalière. Formalités d'identité. Logement dans une pension. Pour être acheminés, au bout de huit jours, vers Saint-John's. Où une corvette de la France Libre, nommée l'Alysse, vient d'arriver. Je monte à bord pour y signer mon engagement. Mais seuls trois de nos camarades y demeureront. Faute de place, les trois autres, dont moi-même, seront dirigés sur Halifax pour être intégrés, fin août, à un convoi partant pour Liverpool. »
Selon les indications fournies par M. Francis Decker, neveu d'Eugène Amestoy, c'est dans le petit village d'Argentia que les évadés ont débarqué à Terre-Neuve après une traversée de plus de cinq heures.
Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Eugène Amestoy date son engagement dans les FNFLdu 9 juillet 1941, ce qui n'est pas compatible avec la date d'évasion (20 juillet 1941). Il s'agit vraisemblablement d'une erreur sur le mois. Les autres évadés indiquent le 9 août 1941 dans leurs demandes d'admission dans l'AFL.
Les informations publiées par M. Francis Decker laissent supposer qu'Eugène Amestoy a dû faire partie des trois évadés qui restèrent à bord de l'Alysse. Mais dans sa demande d'admission dans l'AFL, il indique avoir été embarqué sur la corvette Alysse du 9 août au 3 septembre 1941, avant d'être affecté au contre-torpilleur Léopard. Si la date d'embarquement sur l'Alysse est correcte, celle du débarquement - 3 septembre 1941 - n'est pas compatible avec ce que nous savons des mouvements de la corvette :
En 1991, dans un numéro spécial de L'Echo des Caps, Maurice Jouquand propose une autre chronologie :
« A St-Jean, nous avons signé notre premier engagement pour la durée de la guerre, plus trois mois. Nous avons aussitôt embarqué sur l'Alysse. Après une longue traversée en passant par l'Islande et l'Ecosse, nous sommes arrivés à Londres le 23 septembre 1941. »
Mais ce témoignage soulève également des questions. L'Alysse est en effet repartie de Saint John's le 13 septembre vers l'Islande en escorte du convoi SC 44 vers l'Angleterre. Mais le 23 septembre elle arrivait à Hvalford, faisait escale à Reykjavik le 25 et repartait le lendemain 26 vers Saint John's en escorte du convoi ON 19.
Ce qui est certain, c'est que les évadés de Saint-Pierre sont arrivés en Grande-Bretagne en septembre 1941.
Eugène Amestoy fut ensuite affecté au contre-torpilleur Léopard, qui se trouvait en réparations à Hull et qui ne put reprendre la mer que le 7 mai 1942. Mais à cette date le Saint-Pierrais était déjà passé dans la Royal Air Force, avant d'être affecté à l'aéronavale aux Etats-Unis.
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[1] Contrairement au cinq autres évadés, Maurice Jouquand ne s'est pas engagé dans les FNFL mais dans l'armée de terre de la France libre.
[Dernière mise à jour : 9 mai 2021]
Sources :
Documents :