Date de naissance :
12 juin 1921
Lieu de naissance :
Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) (975 ) France
date de décès :
28 mai 2004
Lieu de décès :
Saint-Pierre (Saint-Pierre-et-Miquelon) (975) France
Engagement dans les FNFL :
9 août 1941
Matricules :
176B41, 5672FN41
Affectations :
HMS Royal Arthur, La Combattante, Commandant d'Estienne d'Orves, La Surprise, Skegness, Caserne Bir-Hakeim, HMS Scotia, Marine Saint-Pierre
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot radio
N° membre AFL :
16.179
Engagement : FNFL
Démobilisé
Après la signature de l'armistice le 22 juin 1940, Saint-Pierre-et-Miquelon était gouverné par Gilbert de Bournat, représentant du gouvernement de Vichy. Le 20 juillet 1941, Max Bry et cinq autres jeunes - Maurice Jouquand [1], Eugène Amestoy, Albert Desdouets, Jean-Baptiste Etcheverria et Yves Jézéquel - embarquèrent clandestinement sur un doris pour rejoindre Terre-Neuve.
Eddy Florentin a publié dans Les Rebelles de La Combattante (voir les sources au bas de cette page) le témoignage de Max Bry :
« Nous sommes six, tous Saint-Pierrais. Tous venus par des chemins différents pour nous retrouver, en dehors de la ville, au quai du Cap à l'Aigle.
Une embarcation de pêche, venue de l'Ïle aux Marins, île voisine, nous y attend, qui nous transporte sur un autre petit bateau au large, juste abordé au moment où, au loin, s'illuminent les fenêtres de la Gendarmerie. Aurions-nous été dénoncés ?
Par un brouillard épais, une forte pluie, une mer très agitée, le bateau lève l'ancre, cap sur Terre-Neuve. Mais la mer se fait de plus en plus mauvaise. Aussi le patron de l'embarcation décide-t-il de nous déposer, avant la tempête, sur la petite Île Verte.
Là vit un seul gardien avec sa famille. Accueil très chaleureux. Nous y passons le reste de la nuit, à espérer une amélioration du temps. Le gardien, finalement, nous prend, le lendemain, dans son embarcation et nous dépose à la Maline, le point le plus rapproché de Terre-Neuve.
Arrivée très hospitalière. Formalités d'identité. Logement dans une pension. Pour être acheminés, au bout de huit jours, vers Saint-John's. Où une corvette de la France Libre, nommée l'Alysse, vient d'arriver. Je monte à bord pour y signer mon engagement. Mais seuls trois de nos camarades y demeureront. Faute de place, les trois autres, dont moi-même, seront dirigés sur Halifax pour être intégrés, fin août, à un convoi partant pour Liverpool. »
Selon les indications fournies M. Francis Decker, neveu d'Eugène Amestoy, c'est dans le petit village d'Argentia que les évadés ont débarqué à Terre-Neuve après une traversée de plus de cinq heures. Selon Eddy Florentin, c'est le 3 août 1941, que Max Bry aurait signé son acte d'engagement dans les FNFL à bord de l'Alysse, c.-à-d. le lendemain de l'arrivée de la corvette à Saint-John's [2]. C'est plus probablement le 9 août que le Saint-Pierrais à rallié la France libre, date indiquée dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre et confirmée par celles des autres évadés.
Arrivé en Angleterre via Halifax (Canada) en septembre 1941, Max Bry fut envoyé à Skegness, une base de formation à terre de la Royal Navy, et y suivit un cours de radio, avant d'embarquer sur le torpilleur La Combattante puis sur la corvette Commandant d'Estienne d'Orves.
En avril-mai 1945, il participa, à bord de La Découverte, à la réduction des poches allemandes de l'Atlantique.
Le 25 décembre 1941, alors qu'il était à Skegness, Max Bry apprit le ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon à la France libre. Il écrivit immédiatement à sa famille :
« C'est avec empressement que je vous écris car il y a quelques heures que je viens d'entendre à la radio le retour de St-Pierre et Miquelon à la France Libre. Si vous pouviez vous imaginer avec quelle joie je me représente la scène. D'un côté la population ivre de joie et d'admiration pour les libérateurs qui ont résisté à l'ennemi en Syrie et en bien d'autres endroits où ils accomplissent chaque jour de pénibles labeurs pour la libération de notre mère patrie, la belle France. De l'autre côté, le défaitisme.
Comme vous devez être contents de pouvoir dire ce que vous pensez sans risque d'emprisonnement, et de pouvoir écrire à vos parents et amis qui sont partis malgré la garde vigilante des traîtres, bravant le mauvais temps, pour répondre à l'appel vibrant de notre grand Général aux Français qui ne peuvent accepter la collaboration avec les nazis qui, en ce moment, pillent le sol de France. Un jour viendra où ils auront leur tour et subiront, je l'espère, les mêmes déboires qu'ils auront causés. Ce sera l'heure de la Victoire. »
Cette lettre fut publiée le 7 juillet 1942 dans la rubrique "Nos Combattants nous écrivent » de La Liberté de Saint-Pierre-et-Miquelon.
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[1] Contrairement au cinq autres évadés, Maurice Jouquand ne s'est pas engagé dans les FNFL mais dans l'armée de terre de la France libre.
[2] Il s'agissait de la première escorte d'un convoi venant de la Clyde (Angleterre) par la corvette commandée par le lieutenant de vaisseau Pépin-Lehalleur.
[Dernière mise à jour : 5 juin 2021]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :