François   LOUSSOT

Le 24 septembre 1940, le sous-marin vichyste Ajax était gravement touché par le destroyer britannique Fortune au cours de l'opération Menace (tentative de ralliement de Dakar à la France libre par une force anglo-gaulliste). Les membres de l'équipage, dont faisait partie François Loussot, durent évacuer le navire, qui coula peu après. Ils furent recueillis par le HMS Fortune, puis transférés le lendemain matin à bord du croiseur HMS Cumberland, qui les amena à Freetown (en Sierra Leone, Afrique occidentale britannique), où ils arrivèrent le 27 septembre. Du 28 septembre au 2 octobre, ils embarquèrent sur un croiseur auxiliaire anglais en station à Freetown, vraisemblablement le HMS Alcantara [1]. Puis, après une nuit passée à bord du paquebot Pretoria, le 3 octobre, ils furent transférés sur le cuirassé HMS Barham, qui quitta Freetown le 6. Débarqués à Gibraltar le 15 octobre 1940, ils y restèrent internés jusqu'au 28 avril 1941, à l'exception de ceux très peu nombreux, qui décidèrent de rallier la France libre. Un paquebot les conduisit ensuite en Grande-Bretagne. Arrivés le 5 mai 1941 à Greenock (Ecosse),  ils furent à nouveau internés, à Ascot. Au total, 31 sous-mariniers de l'Ajax rejoignirent les FNFL. Pour sa part,  c'est le 14 août 1941 que François Loussot s'engagea aux FNFL.

Pendant près de 18 mois, il fut affecté au torpilleur Ouragan, qui ne naviguait plus mais qui servait alors d'école des FNFL avant d'être transformé en dépôt des équipages à Portsmouth, jusqu'à son désarmement en décembre 1942.

Il embarqua ensuite sur La Combattante le 15 décembre 1942. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres, signée le 31 décembre 1946, il aurait été présent à bord du torpilleur jusqu'au 22 février 1945 (et non  jusqu'au 19, comme indiqué dans un état de ses services). Dans ce cas, il serait possible qu'il ait fait partie de l'équipage au moment de la perte du bâtiment, qui fut coulé par une mine magnétique le 23 février 1945 dans l'estuaire de la Humber.

Après la guerre, qu'il termina comme second maître mécanicien, il continua sa carrière dans la Marine.

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[1] La chronologie du périple des marins de l'Ajax, de la perte de leur bâtiment jusqu'à leur internement en Grande-Bretagne, s'appuie sur le journal de Jean Abarnou (cf. source dans les informations complémentaires ci-dessous). Jean Abarnou semble toutefois faire une confusion en parlant de l'El Kantara (au lieu de l'Alcantara). Ce croiseur auxiliaire pouvait difficilement être à Freetown le 28 septembre 1940, car ce navire faisait partie de la marine de Vichy et n'aurait pu se trouver dans une base militaire britannique en Afrique, que s'il avait été arraisonné et saisi par les Britanniques, ce qui n'a jamais été le cas. Déréquisitionné par le gouvernement de Vichy le 18 novembre 1940, il a été cédé aux Allemands suite aux accords Laval-Kaufmann en janvier 1943, puis transféré aux Italiens et repris par les Allemands le 20 octobre 1943.

Recherches complémentaires :

• Vérifier la présence à bord de La Combattante le 23 février 1945.

Informations complémentaires :

• Sur la perte de l'Ajax : Jean-Jacques ANTIER, Les Marins français dans la tourmente, Editions Omnibus, 2012, pp. 1077-1083
• Sur le sort des marins de l'Ajax faits prisonniers : Jean ABARNOU (1919-1999), Carnets de mémoire depuis la retraite de Brest - Du 18 juin 1940 au 5 février 1943, décembre 2020, pp. 31-45
  
  

[Mise à jour : 9 septembre 2023]