Date de naissance :
17 mars 1920
Lieu de naissance :
La Roche-Derrien (La Roche-Jaudy) (22) France
Date de décès :
25 juillet 1999
Lieu de décès :
Esmans (77) France
Ralliement :
16 août 1941 - France libre - East London 100 ( Afrique du Sud )
Matricules :
6305FN4
Affectations :
Ecole navale Président Théodore Tissier, Aéronavale Etats-Unis
Grade atteint pendant la guerre :
Enseigne de vaisseau
N° membre AFL :
12.135
Lieutenant au long cours
Ralliement France libre - East London 100 ( Afrique du Sud )
Aspirant
Breveté pilote d'aéronautique
Moniteur de pilotage aux Etas-Unis
Enseigne de vaisseau de 1ère classe
Maurice Le Bail était lieutenant au long cours à bord du Ville de Rouen, lorsque le cargo mixte de la Nouvelle compagnie havraise de navigation, qui avait quitté Madagascar pour Marseille, fut arraisonné le 20 juillet 1941 dans l'Atlantique sud par le croiseur britannique HMS Dunedin et conduit à East London (Afrique du Sud), où il arriva le 3 août après une escale au Cap le 31 juillet. Le 5 août, le navire fut réquisitionné par les autorités sud-africaines. Maurice Le Bail rallia la France libre le 16. Il gagna ensuite la Grande-Bretagne, où il arriva fin avril ou début mai 1942, apparemment à bord du Ville de Rouen.
Il fut alors interrogé par le service de renseignement militaire britannique à Patriotic School, puis par le service de renseignement du BCRAM (Bureau central de renseignement et d'action militaire) de la France libre. Dans un complément à son interrogatoire du 14 mai 1942, on peut lire :
« L'intéressé se plaint qu'en arrivant en Angleterre la Sécurité du pays leur ait interdit de descendre à terre. (Ils sont restés consignés à bord pendant huit jours). Les Autorités Maritimes anglaises voulaient payer l'équipage mais la Sécurité refusait de donner aux hommes des passeports pour leur permettre de débarquer. Dans ces conditions l'intéressé déclare avoir refusé d'être débarqué du rôle et de toucher sa solde, en faisant la remarque suivante : "Le reste de l'Etat-Major qui a refusé de rallier les Forces Françaises Libres est à East London dans les meilleurs hôtels, où ils jouissent de la plus grande liberté."
L'informateur se plaint également du régime déplorable de Patriotic School, où il n'existe, dit-il, aucune considération pour les officiers, où la nourriture est infecte.
Il a refusé de signer l'acte d'engagement présenté par les autorités anglaises de Patriotic School car il contenait des clauses trop générales.
L'informateur a signé son engagement aux F.N.F.L. à East London, à condition de servir dans la Marine Marchande et non dans la Marine de guerre pour laquelle il n'éprouve aucune attraction.
Observations de l'officier de la Section R.-:
Le Bail est un jeune marin qui n'a pas fait de service militaire et ne désire pas le faire (?). Il n'y a aucun doute que les F.N.F.L. vont exiger de lui qu'il suive le cours des E.O.R. avant d'embarquer sur un bâtiment de la Marine de Guerre. Je ne sais dans quel état d'esprit il s'inclinera devant la décision de ses chefs.
Il ne paraît pas aimer le combat. » [Voir Document SHD 1]
Une semaine plus tard, le 21 mai 1942, Maurice Diethelm, commissaire national à l'Intérieur de la France libre, écrivait à l'amiral Auboyneau, commissaire national à la Marine :
« J'ai l'honneur de vous demander de bien vouloir faire affecter à notre Service de la Libération du Territoire et de l'Empire, après leur incorporation dans les FNFL, les marins Bamdé et Lebail [sic], qui viennent d'arriver en Angleterre.
Ces deux marins qui connaissent fort bien les côtes de France nous seraient très utiles dans l'organisation des liaisons et évasions dont sont chargés les Services. » [Voir Document SHD 2]
Il ne fut apparemment pas donné suite à cette demande. Maurice Le Bail fut incorporé le 26 mai 1942 puis envoyé à bord du Président Théodore Tissier pour suivre les cours de la 4ème session de l'Ecole navale des FNFL d'août 1942 à avril 1943.
De mai 1943 à juillet 1944, il fut affecté au groupe aéronaval d'instruction aux Etats-Unis, fut promu aspirant et obtint son brevet de pilote d'aéronautique. Il aurait dû ensuite participer à l'armement de la 6FE (6ème Flottille d'exploration de l'aéronavale). Mais il fut désigné pour intégrer la 8FE (8ème Flottille d'exploration) :
« Contrairement à la 6FE, entièrement constituée de personnels FNFL, la nouvelle 8FE est constituée de personnels déjà formés en provenance d'Afrique du Nord, mais hétérogènes, des anciennes formations dites de Vichy. Tout ce personnel, avant d'être intégré dans les équipages, doit suivre des cours de remise à niveau. Mais du fait de sa méconnaissance de la langue anglaise, le "rafraîchissement" des 20 officiers mariniers pilotes en provenance d'AFN, désignés pour la 8FE, prend plus de temps que prévu et menace de retarder la création de la flottille. Il est alors fait appel à plusieurs jeunes pilotes, prévus au départ pour armer la 6FE en cours d'instruction à Jacksonville. » [1]
C'est ainsi que l'aspirant Maurice Le Bail fut intégré à la 8FE de juillet à décembre 1944. Il resta ensuite aux Etats-Unis comme moniteur de pilotage jusqu'en septembre 1946.
Promu enseigne de vaisseau de 1ère classe le 1er avril 1945, il poursuivit sa carrière dans l'aéronautique navale après la guerre.
Promu capitaine de vaisseau en février 1970, il quitta le service actif le 17 mars 1976.
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[1] Guy THÉVENIN, Lieutenant de vaisseau Jean-Marie Commenge, pilote n° 69 des FNFL (1943-1967), in Les Cahiers de l'ARDHAN, n° 30, 2016
[Dernière mise à jour : 3 juin 2022]
Décorations, distinctions :
Sources :