Bernard, Georges   GRESSENT

Date de naissance :

19 août 1903

Lieu de naissance :

Paris 14e (75 ) France

date de décès :

1 décembre 1960

Lieu de décès :

Paris 14e (75) France

Engagement dans les FNFL :

juillet 1940 - 100 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

Le Havre 12816 ou 12876

Affectations :

Ile de Batz, Névada, Ville de Majunga, Fort de Troyon

Grade atteint pendant la guerre :

Officier radio marine marchande

N° membre AFL :

17.058

21 juillet 1940

Aveyron ( Cargo )

juillet 1940

Engagement : FNFL - 100 ( Grande-Bretagne )

8 août 1940   à   16 août 1940

Ile de Batz ( Cargo )

19 août 1940   à   28 juillet 1942

Névada II ( Cargo )

30 septembre 1942   à   22 décembre 1944

Ville de Majunga ( Cargo mixte )

20 février 1945   à   31 mai 1945

Fort de Troyon ( Cargo )

Bernard Gressent était radio télégraphiste à bord de l'Aveyron, lorsque le cargo de la Compagnie générale transatlantique arriva en Grande-Bretagne, à Liverpool, le 10 juin 1940. Le 21 juillet, il était porté déserteur de son bâtiment.


Après s'être engagé dans les FNFL [1], il participa le 8 août au réarmement du cargo Ile de Batz, qui avait été saisi par les Britanniques le 17 juillet à Falmouth. Il le quitta le 16 août, date de la reprise d'activité du navire mais aussi de son bombardement à Swansea.


Il embarqua ensuite sur le Névada II. Il était apparemment à bord du bâtiment au moment de son naufrage le 19 juillet 1942 : alors que le cargo, qui n'avait pas de radar, longeait les côtes occidentales de l'Ecosse, il fut surpris par une brume épaisse et s'échoua près de l'île de Coll (île des Hébrides). Yves Le Person, second officier mécanicien de quart à la machine au moment du naufrage raconte la suite :

« Le commandant et le second organisent les manoeuvres nécessaires à la survie de l'équipage. Un va-et-vient, enfin, est installé entre la falaise et le bord, ce qui mettra hors service les embarcations de sauvetage qui se fracasseront sur le granit des îles Hébrides (nous sommes précisément sur l'île de Coll). Tout le côté tribord reçoit le vent d'ouest et du nord. Le pont est balayé par les vagues. Le navire accuse une très forte gîte (seul le côté bâbord est accessible). La température est glaciale.
Des matelots acrobates partent inspecter les alentours à la recherche d'une maison, d'une ferme, sur cette terre sans arbres, inhospitalière, balayée par les vents d'ouest. Enfin une petite ferme est en vue. Quelques moutons, quelques vaches gardées par des chiens Colley. Les fermiers se demandent d'où arrivent ces hommes. »

Contre de la bière, du whisky et des cigarettes récupérés dans la cambuse et autre chose encore, les marins obtiennent du fermier du lait et de l'eau. Les échanges se font par va-et-vient. Les naufragés capturent des lapins sur l'île. Ils vivent à bord du Névada dans des conditions très difficiles. Affamés, ils abandonnent le navire au bout d'une semaine et, dans le froid et le vent, avec des bagages à main, gagnent à travers champs et par les sentiers la côte abritée, où les attend une vedette desservant les îles et venue spécialement récupérer les naufragés.pour les conduire à Oban.

Après la perte du Névada II, Bernard Gressent embarqua sur le cargo Ville de Majunga.

Par décret du 2 octobre 1946 du Président du Gouvernement provisoire de la République, sur le rapport du ministre des travaux publics et des transports, l'officier radiotélégraphiste Bernard Gressent fut nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime avec la citation suivante :

« Gressent (Bernard) (Le Havre 12876), officier radiotélégraphiste : a exercé pendant la guerre les fonctions de second radio sur Ville-de-Majunga, qui a navigué intensivement entre la côte d'Afrique et la Grande-Bretagne. »

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[1] Dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Bernard Gressent indique s'être engagé dans les FNFL dès le 12 juillet 1940, ce qui semble peu compatible avec la date de sa désertion.


Recherches complémentaires :

  • Matricule : Le Havre 12816 selon le Mémorial ; Le Havre 12876 selon le Journal officiel de la République française. ; Le Havre 12076 selon le « relevé des dissidences » de l'Aveyron.


[Mise à jour : 19 janvier 2022, 26 septembre 2024]

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 17.058)
  • GR 16 P 270199 [non consulté]
  • Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1940-1942, Marines Edition, décembre 1998, pp. 194-195 : témoignage d'Yves Le Person
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Journal officiel de la République française, 4 octobre 1946
  • Site francaislibres.net