Louis, Marie, Jean   GEORGES

Date de naissance :

14 mai 1914

Lieu de naissance :

Villedieu-les-Poêles (50 ) France

date de décès :

18 février 1942 - Mort Pour La France

Lieu de décès :

Golfe du Mexique à bord du Surcouf

Cause du décès :

Perte du bâtiment

Ralliement :

16 septembre 1940 - France libre - 400 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

2239B31

Affectations :

Surcouf

Grade atteint pendant la guerre :

Second maître mécanicien

10 avril 1931

Ecole des apprentis mécaniciens (Lorient)

1931

Engagement : Marine nationale pour cinq ans

Matelot breveté mécanicien

avril 1933

Jules Verne ( Ravitailleur de sous-marins )

octobre 1935

Ecole des mécaniciens, chauffeurs et scaphandriers (Toulon)

1 mai 1936   à   3 juillet 1940

Surcouf ( Sous-marin )

1 juillet 1939

Second maître mécanicien

16 septembre 1940

Ralliement France libre - 400 ( Grande-Bretagne )

18 février 1942

Surcouf ( Sous-marin )

Au moment de la déclaration de guerre, Louis Georges était embarqué sur le Surcouf depuis le 1er mai 1936. Le croiseur sous-marin, qui avait appareillé de Dakar le 28 août 1939, mouillait à Fort-de-France le 4 septembre, puis à Kingston de la Jamaïque le 22. Le 26 septembre, il appareillait avec un convoi, puis rentrait à Brest le 19 octobre. Le 20, il entrait dans l'arsenal pour des réparations et un grand carénage. Le 25 avril 1940, il était sorti du bassin, mais les travaux étaient loin d'être terminés lorsque les Allemands arrivèrent.le 18 juin 1940. Le bâtiment quitta Brest in extremis avec un seul moteur. Arrivé le 20 juin à Plymouth, il fut saisi par les Britanniques le 3 juillet (opération Catapult) dans des circonstances dramatiques, puisque des incidents sanglants coûtèrent la vie à deux officiers anglais et à un officier français. L'équipage eut à choisir entre la poursuite de la lutte dans la Royal Navy ou le rapatriement. Ceux qui optèrent pour le retour en France furent internés dans des camps à Aintree, du 4 juillet au 3 août, à Barmouth à partir du 3 août.

Le 27 juillet 1940, le transfert du Surcouf aux FNFL fut décidé et officiellement effectué le 1er septembre. En fait, le premier noyau d'équipage FNFL rallia le bord le 9 septembre. Une semaine plus tard, le 16 septembre, Louis Georges était porté déserteur après avoir quitté le camp de Barmouth pour rejoindre les FNFL dans des circonstances qui ont été relatées dans un rapport du capitaine de corvette Martin, ancien commandant du Surcouf, au vice-amiral préfet maritime de Toulon le 18 décembre 1940 :

« Mes hommes restèrent tous fidèles, et résolument, jusqu'à la fin août, sauf un second maître enlevé par une femme. Il m'écrivit en partant qu'il "se moquait bien de De gaulle".
Fin août se produisit la défection de 5 seconds maîtres mécaniciens, entraînés par le second maître Nicolas, qui me dit agir en grande part par ressentiment contre ses chefs. C'était un second maître à l'esprit douteux, que j'avais pensé débarquer avant le départ de Brest. Je sus par la suite que Nicolas avait touché une trentaine de milles francs. Je n'ai pas la certitude que les autres gradés aient aussi été achetés, mais j'ai tout lieu de le croire.
Quelques jours après, et à la suite de la venue à Barmouth de deux des seconds maîtres déjà déserteurs, le premier maître électricien Jaffry partit à son tour, entraînant 7 autres gradés et marins avec lui. »


Louis Georges faisait partie des sept nouveaux « déserteurs ».  [1]


Dans son rapport, le capitaine de corvette Martin accuse :


« Les marins qui désertèrent semblent avoir été l'objet d'un choix pour remplir à bord des fonctions bien déterminées (un télémétriste, les 2 quartiers-maîtres torpilleurs des groupes de tubes AV et AR). Cette remarque me fait croire qu'eux aussi, qui n'avaient jamais donné aucun signe de défaillance, se sont vendus pour de l'argent. »

Il est certain que les FNFL avaient à tout prix besoin de recruter un équipage compétent pour réarmer le Surcouf, qui était un sous-marin d'un type très particulier. Mais rien ne permet de confirmer les affirmations de son ancien commandant.


Louis Georges disparut le 18 février 1942 lors de la perte du Surcouf, coulé lors d'un abordage avec le cargo US Thomson Lykes au nord-est de Colon dans la mer des Caraïbes.

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[1] Voir le Document 1 en annexe : liste des officiers mariniers et marins ayant « déserté » le Surcouf pour rallier la France libre [SHD Vincennes, TTY 683, rapport du capitaine de corvette Martin, 18 décembre 1940]. Tous ont effectivement rejoint les FNFL sauf apparemment Charles Dignand.


Informations complémentaires :


[Mise à jour : 27 janvier 2023]

Décorations, distinctions :

  • Médaille militaire
  • Croix de guerre 1939-1945 avec palme
  • Médaille de la Résistance française
  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre

Sources :

Documents :