Date de naissance :
14 octobre 1916
Lieu de naissance :
Arguel (25 ) France
date de décès :
13 mars 1985
Lieu de décès :
Marnay (70) France
Ralliement :
13 février 1943 - France combattante - Alexandrie 100 ( Egpte )
Matricules :
2555T35, 14507FN43
Affectations :
1er BFM, Roselys, Aconit
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître chauffeur
N° membre AFL :
14.736
Engagement : Marine nationale pour trois ans
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire chauffeur
Rengagement Marine nationale
Quartier-maître de 2ème classe chauffeur
Rengagement Marine nationale pour trois ans
Ralliement France combattante - Alexandrie 100 ( Egpte )
Démobilisé
Engagé volontaire dans la Marine nationale en juin 1935 pour une durée de trois ans, le quartier-maître de 2ème classe chauffeur Paul Fasel embarquait le 1er juin 1939 sur le Suffren, qui partait peu après pour une campagne en Indochine. Il était toujours à bord du bâtiment, lorsque la Force X, à laquelle appartenait le croiseur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 13 février 1943, il quittait le bord à 13 h par le service des permissionnaires et ne ralliait pas le bâtiment le soir, car il avait décidé de rallier les FNFL. Il fut porté déserteur le lendemain.
Le 26 février 1943, dans son rapport au commandant du Suffren, l'ingénieur mécanicien principal Ronget, chargé de l'enquête de police judiciaire concernant la désertion de Paul Fasel, écrivait, après avoir recueilli les dépositions de membres de l'équipage :
« Fasel était depuis quelque temps très suspecté et mis à l'index par ses camarades les plus courageux. Il avait maladroitement dévoilé son influence dangereuse le 5 février, jour de la désertion du matelot chauffeur Jung, son camarade de poste d'entretien, avec lequel il était resté en étroites relations, malgré ses dénégations, et sur lequel il avait un ascendant certain.
Craignant que l'influence pernicieuse de Fasel sur les plus faibles de ses camarades ne se traduise par d'autres désertions, j'avais demandé à l'autorité supérieure, ce même jour, 5 février 1943, d'incarcérer préventivement Fasel sur qui pesaient de graves soupçons. Faute de preuves suffisantes, le commandant n'a pas cru devoir accéder à ma demande, ni même consigner simplement Fasel à bord.
Celui-ci se sachant de plus en plus surveillé, n'a pas tardé à déserter à son tour, en même temps que ses intimes de la cuisine, Tardiveau et Tuta. On est, en réalité, en présence de la désertion concertée d'une équipe qui, depuis quelque temps s'était fait remarquer à bord par ses conciliabules quotidiens à la cuisine d'équipage, et qui possédait chambre commune à terre ; cette équipe était d'ailleurs complétée antérieurement par l'agent civil cuisinier Gatin, déserteur du 17 janvier 1943.
Par prudence, Fasel n'a pas cherché à exporter ses effets d'habillement. Il laisse la somme de 13.816,4 francs sur son livret de Caisse d'Epargne. »
A en croire certains membres de l'équipage, Paul Fasel aurait depuis longtemps déjà incité des camarades à déserter. Ainsi, le quartier-maître chauffeur Auguste Legardinier a-t-il affirmé à l'ingénieur mécanicien principal Ronget :
« Déjà fin 1940, Fasel se faisait fort de nous procurer des papiers pour déserter : c'est ainsi, en particulier, que le matelot chauffeur Richard Eugène a déserté le 2 septembre 1940.
Moi-même à cette époque ai été l'objet de vagues sollicitations de la part de Fasel.
Dans le courant de ces trente derniers mois, Fasel s'est souvent vanté d'avoir suffisamment d'influence sur ses jeunes camarades pour les faire déserter. »
Selon le même marin, Fasel serait également resté en contact avec un autre déserteur, Julien Gatin, avec qui il avait partagé un appartement en ville, et qui l'aurait informé de la prochaine désertion du matelot chauffeur Armand Jung :
« Fasel était renseigné par Gatin, déserteur depuis le 18 janvier, que Jung avait déjà signé sa désertion. Favier avait entendu ce propos le vendredi 5 février à midi. Jung a fait ses adieux à certains de ses camarades de plat le vendredi 5 février au repas de midi. »
Fasel aurait d'ailleurs « été le principal témoin de ses préparatifs de désertion, ayant assisté à la confection de ses bagages le jour de sa désertion . »
Un autre quartier-maître chauffeur, Jean-Marie Le Ralec, souligne le comportement suspect du chauffeur Paul Fasel au moment des repas :
« Depuis environ dix mois, Fasel avait cessé de s'asseoir à notre table et prenait ses repas à la cuisine de l'équipage en compagnie de Tardiveau, Gatin et quelquefois Jung. »
Même perplexité chez le quartier-maître chauffeur Joachim Le Furant :
« A table, il ne paraissait pas, ayant depuis près d'un an quitté de son propre chef le plat 6q. des quartiers-maîtres chauffeurs, pour se cantonner à la cuisine en compagnie de Tardiveau, Tuta, Gatin, avec qui il avait chambre commune à terre. »
Conclusion de Joachim Le Furant :
« Fasel ne jouissait pas de la confiance de ses camarades, sauf de ceux de la cuisine, avec lesquels il formait équipe, de Jung, qu'il feignait d'ignorer devant nous, mais avec lequel il avait des apartés furtifs et qui fréquentait également la cuisine d'équipage. »
De fait, Julien Gatin, Albert Tardiveau, René Tuta, Armand Jung et Paul Fasel ont tous déserté et rejoint la France combattante.
Après son ralliement à la France combattante le 13 février 1943, Paul Fasel rejoignit le 2ème BFM (2ème Bataillon de fusiliers marins), qui se trouvait alors au Liban. Puis il fut envoyé en Angleterre et embarqua successivement sur les corvettes Roselys et Aconit.
[Dernière mise à jour : 16 janvier 2023]
Sources :
Documents :