Date de naissance :
3 mars 1916
Lieu de naissance :
Cahan (61 ) France
Ralliement :
13 février 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Matricules :
4530C32, 180FN43
Affectations :
Aéronavale 6FE
Grade atteint pendant la guerre :
Second maître armurier
Apprenti marin
Matelot de 3ème classe armurier
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire armurier
Renvoyé dans ses foyers en permission libérable de 30 jours
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Congédié
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Rengagement Marine nationale - Oran (pour trois ans)
Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Démobilisé
Le 15 décembre 1942, le quartier-maître armurier Henri Dagobert et le matelot sans spécialité André Pouch embarquaient à Oran sur le pétrolier giraudiste Lorraine comme membres de l'équipe AMBC (Armement militaire des bâtiments de commerce).
Le 12 février 1943, à New York, ils quittaient leur bâtiment en permission régulière pour la journée mais ne rentraient pas à bord le soir. Le 15 février, ils remettaient au bureau de la délégation de la France combattante à New York une lettre commune dans laquelle ils demandaient à combattre sous les ordres du général de Gaulle :
« Nous voulons combattre les ennemis de la France sous les ordres du Général de Gaulle pour les raisons suivantes :
1° Nous ne voulons plus nous battre sous les ordres des officiers qui nous ont commandés jusqu'au 13 février 43, date à laquelle nous avons quitté notre bord pour n'y plus revenir quoi qu'il arrive. Cette 1ère raison a été en partie déterminée par les suivantes.
2° Nous n'avons pas confiance dans plusieurs de nos officiers et nous ne voulons pas nous trouver devant l'ennemi étant sous leurs ordres.
3° Le Lieutenant Goliers de Marine Oran a voulu me gifler, parce que j'ai serré la main d'un soldat américain.
4° Un armurier de Marine Oran a été puni de 15 jours de prison maritime pour avoir échangé des paroles avec des soldats américains. Cette punition n'a pas été portée sur son livret vert.
5° Un [?] Lieutenant canonnier de La Surprise (dont le bateau a été cité et décoré par Hitler pour avoir bien combattu les Américains à Oran) a voulu me faire frapper des soldats anglais avec une matraque, parce qu'ils s'étaient fait transporter par une voiture de Marine Oran. A un Anglais qui s'étonnait de cette attitude, l'officier a répondu par des insultes, les traitant de cochons et de sauvages.
Nous aurions encore beaucoup de faits semblables à dire.
Si la délégation de la France Libre ne nous accepte pas, nous sommes décidés à nous engager dans les troupes de mer ou de terre américaines ou anglaises.
Nous jurons sur l'honneur d'avoir dit la vérité. »
Les raisons invoquées par les deux marins pour quitter le bateau giraudiste se réfèrent à l'attitude d'officiers français à Oran après le succès du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch).
Le 16 février, le New York Daily News publiait une photo montrant Henry [sic] Dagobert et André Pouch à New York choisissant un pullover en laine blanc dans le magasin du Fighting French Relief Committee, organisation d'aide aux Forces françaises combattantes. La légende indiquait par erreur que les deux marins proviendraient du Richelieu. Le cuirassé giraudiste, dont la photo est publiée sous celle des deux marins, était arrivé de Dakar le 11 février pour subir une une refonte aux Etats-Unis.
Après leur ralliement, Henri Dagobert et André Pouch furent envoyés à Halifax (Canada) dans l'attente de leur transfert en Grande-Bretagne.
Le 12 mars 1943, Elisabeth de Miribel, responsable du service d'information français libre au Canada, rendit compte d'une conférence de presse au Parlement d'Ottawa, où le commandant Bonneau avait lu une lettre du quartier-maître armurier Dagobert. Cette dernière, datée du 1er mars, était une réponse aux propos d'un officier du Richelieu publiés dans les journaux de New York :
« Je suis quartier-maître armurier et je ne cacherai pas mon nom. A la demande de mes camarades qui, comme moi, ont quitté les bateaux français actuellement à New-York pour joindre de Gaulle je réponds à cet officier français du "Richelieu" qui prétend connaître pourquoi nous avons agi ainsi.
Mon histoire est un peu celle de tous mes camarades. Depuis trois ans j'ai attendu de pouvoir me joindre aux forces gaullistes attendant une occasion propice. Elle s'est enfin présentée à New York.
Lorsque je me suis présenté à la Délégation de la France Combattante on a d'abord refusé mon engagement. La réponse qui m'a été faite est la suivante : retournez à bord de votre bateau, comme nous, vous vous battez contre les boches. Vous ne devez pas quitter votre bord. Si vous voulez rejoindre votre bâtiment nous essaierons [sic] de vous éviter une punition. Voilà Monsieur l'Officier la propagande que l'on m'a faite.
Finalement si l'on m'a accepté c'est parce que j'ai refusé de retourner à bord et que j'ai fait part de mon intention de m'enrôler dans les forces américaines.
Voilà pourquoi l'on m'a accepté. Maintenant si nous quittons notre bord, c'est de votre faute à vous Messieurs les Officiers qui hier étiez collaborationnistes et qui avez su si bien ouvrir le feu contre nos amis américains pendant que les Boches débarquaient à Bizerte.
Aujourd'hui, vous venez nous reprocher de ne plus vouloir vous suivre. Encore une fois c'est de votre faute. Je demande à ce que la lettre que j'ai adressée à la Délégation vous soit communiquée, elle vous dira pourquoi je suis parti, pourquoi nous sommes partis. Il est vrai que le voyage nous a été payé. Je l'aurais bien payé moi-même si je n'avais laissé à bord tout ce que je possédais.
Nous ne venons pas chez de Gaulle pour l'argent ni pour les bonnes manières. Nous ne sommes pas comme des chiens qui s'attachent pour un morceau de sucre. En trois mots je résume : nous venons chez de Gaulle parce que nous avons confiance dans de Gaulle et dans ses Officiers et que nous n'avons plus confiance en vous.
Dagobert »
Henri Dagobert et André Pouch furent ensuite acheminés vers la Grande-Bretagne. Ils débarquèrent à Greenock, où, après un passage par la caserne Birot (base de la Clyde), ils furent envoyés à Londres le 4 avril 1943 avec d'autres membres d'équipages en provenance des Etats-Unis pour rejoindre les FNFL.
Le 22 novembre 1943, Henri Dagobert fut affecté au Groupe d'instruction aéronaval aux Etats-Unis. Le 24 juin 1944 il intégra la 6 FE (6ème Flottille d'exploration) de l'aéronavale à la Base d'aéronautique navale d'Agadir.
Recherches complémentaires :
[Dernière mise à jour : 26 septembre 2021]
Sources :
Documents :