Date de naissance :
8 novembre 1922
Lieu de naissance :
Oran (101 ) Algérie
Ralliement :
15 février 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Engagement dans les FNFL :
avril 1943
Matricules :
41BIZ38, 195FN43
Affectations :
Caserne Surcouf, Caserne Bir-Hakeim, Lobélia, Junon
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot mécanicien
Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Engagement : FNFL
Le 15 décembre 1942, le matelot sans spécialité André Pouch et le quartier-maître armurier Henri Dagobert embarquaient à Oran sur le pétrolier giraudiste Lorraine comme membres de l'équipe AMBC. [1]
Le 12 février 1943, à New York, ils quittaient leur bâtiment en permission régulière pour la journée mais ne rentraient pas à bord le soir. Le 15 février, ils remettaient au bureau de la délégation de la France combattante à New York une lettre commune dans laquelle ils demandaient à combattre sous les ordres du général de Gaulle :
« Nous voulons combattre les ennemis de la France sous les ordres du Général de Gaulle pour les raisons suivantes :
1° Nous ne voulons plus nous battre sous les ordres des officiers qui nous ont commandés jusqu'au 13 février 43, date à laquelle nous avons quitté notre bord pour n'y plus revenir quoi qu'il arrive. Cette 1ère raison a été en partie déterminée par les suivantes.
2° Nous n'avons pas confiance dans plusieurs de nos officiers et nous ne voulons pas nous trouver devant l'ennemi étant sous leurs ordres.
3° Le Lieutenant Goliers de Marine Oran a voulu me gifler, parce que j'ai serré la main d'un soldat américain.
4° Un armurier de Marine Oran a été puni de 15 jours de prison maritime pour avoir échangé des paroles avec des soldats américains. Cette punition n'a pas été portée sur son livret vert.
5° Un [?] Lieutenant canonnier de La Surprise (dont le bateau a été cité et décoré par Hitler pour avoir bien combattu les Américains à Oran) a voulu me faire frapper des soldats anglais avec une matraque, parce qu'ils s'étaient fait transporter par une voiture de Marine Oran. A un Anglais qui s'étonnait de cette attitude, l'officier a répondu par des insultes, les traitant de cochons et de sauvages.
Nous aurions encore beaucoup de faits semblables à dire.
Si la délégation de la France Libre ne nous accepte pas, nous sommes décidés à nous engager dans les troupes de mer ou de terre américaines ou anglaises.
Nous jurons sur l'honneur d'avoir dit la vérité. »
Les raisons invoquées par les deux marins pour quitter le bateau giraudiste se réfèrent à l'attitude d'officiers français à Oran après le succès du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942 (opération Torch).
Le 16 février, le New York Daily News publiait une photo montrant André Pouch et Henry [sic] Dagobert à New York choisissant un pullover en laine blanc dans le magasin du Fighting French Relief Committee, organisation d'aide aux Forces françaises combattantes. La légende indiquait par erreur que les deux marins proviendraient du Richelieu. Le cuirassé giraudiste, dont la photo est publiée sous celle des deux marins, était arrivé de Dakar le 11 février pour subir une une refonte aux Etats-Unis.
Après leur ralliement, André Pouch et Henri Dagobert furent envoyés à Halifax (Canada), d'où ils furent acheminés vers la Grande-Bretagne. Ils débarquèrent à Greenock, où, après un passage par la caserne Birot (base de la Clyde), ils furent envoyés à Londres le 4 avril 1943 avec d'autres membres d'équipages en provenance des Etats-Unis pour rejoindre les FNFL.
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[1] Spécialité au moment de la désertion du pétrolier Lorraine : sans spécialité selon le rapport du 29 février 1943 du lieutenant de vaisseau auxiliaire Loisel, commandant le pétrolier Lorraine ; matelot mécanicien selon la lettre de ralliement et la liste des équipages en provenance des Etats-Unis (depuis le 1er avril 1940).
[Mise à jour : 27 novembre 2022]
Sources :
Documents :