Edmond   CUNY

Date de naissance :

27 avril 1921

Lieu de naissance :

Plaines-Saint-Lange (10 ) France

date de décès :

25 novembre 2004

Lieu de décès :

Les Riceys (10) France

Ralliement :

31 octobre 1940 - France libre - Alexandrie 100 ( Egypte )

Engagement dans les FNFL :

janvier 1941 - 400 ( Grande-Bretagne )

Matricules :

5328T38, 5271FN40

Affectations :

Président Théodore Tissier, Tunisien

Grade atteint pendant la guerre :

Quartier-maître mécanicien

N° membre AFL :

1.809

31 octobre 1940

Tourville ( Croiseur )

31 octobre 1940

Ralliement France libre - Alexandrie 100 ( Egypte )

1 novembre 1940   à   15 novembre 1940

1er BIM (1er Bataillon d'infanterie de marine)

janvier 1941

Engagement : FNFL - 400 ( Grande-Bretagne )

10 janvier 1941   à   20 février 1945

Président Théodore Tissier

30 avril 1945   à   30 juin 1945

Tunisien ( Destroyer d'escorte )

Le matelot chauffeur Edmond Cuny [1] était à bord du Tourville, lorsque la force X, à laquelle appartenait le croiseur, fut internée à Alexandrie (Egypte) par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Le 31 octobre 1940, il quitta ce bâtiment en compagnie du matelot mécanicien Joseph Hourçourigaray et du matelot chauffeur Henri Herry pour  rallier la France libre et fut porté déserteur le 1er novembre à 0 h 00.


Le 1er juillet 1959, répondant à un questionnaire du Comité d'histoire de le Deuxième Guerre mondiale, Joseph Hourçourigaray précisait les circonstances de leur  ralliement à la France libre :

« A bord, de juin juillet août les langues se déliaient, on parlait de Dunkerque, Mers el-Kébir, certains maudissaient les Anglais, les pères de famille voulaient rentrer, que la France soit occupée ou pas, ils s'en fichaient, ils ne pensaient qu'à rentrer pour jouir d'une retraite bien gagnée.
Plusieurs rentrèrent en France par la Providence. D'autres en ville (Alexandrie) avaient vu un drôle de drapeau bleu blanc rouge avec croix de Lorraine. Qu'était-ce ?
Les horaires de sorties et rentrées à bord étaient modifiés, des patrouilles en ville composées d'hommes de plusieurs bâtiments ramenaient ou plutôt recherchaient sans les trouver ceux que certains nommaient des traîtres, déserteurs.
Le 31 octobre 1940 Herry Henri, Cuny Edmond et moi-même, tout jeunes, après maints conciliabules secrets à bord, avec un moral du tonnerre, gonflés à bloc, après avoir perçu notre solde, nous présentâmes sur les rangs des permissionnaires tout de blanc vêtus, allâmes dans le local en ville où était ce drôle de drapeau et vîmes l'Appel de De Gaulle le coeur plein de joie et gonflés à bloc.
C'était une antenne du Comité National d'Egypte. On nous habilla en marins anglais, nous donna des piastres et [nous] partîmes par le train jusqu'à Ismaïlia. » [2]


Selon les informations fournies dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, Edmond Cuny, comme Joseph Hourçourigaray, aurait été affecté le 1er octobre au 1er BIM (1er Bataillon d'infanterie de marine) à Ismaïlia. Il s'agit plus vraisemblablement du 1er novembre, puisqu'il a déserté le 31 octobre. Le numéro du bataillon (2ème au lieu de 1er) est également erroné. Edmond Cuny donne comme date de fin d'affectation au 1er BIM le 15 novembre1940. Joseph Hourçourigaray parle du 15 décembre.

Joseph Hourçourigaray indique que lui-même et ses deux camarades d'évasion sont ensuite partis du Caire à destination de la Grande-Bretagne via Le Cap sur le Monarch of Bermuda pour arriver à Londres en novembre 1940 [3].


C'est seulement en janvier 1941 qu'Edmond Cuny signa son engagement dans les FNFL, car le 1er BIM n'était pas une unité de la marine. Il fut alors affecté au Président Théodore Tissier, qui servit de bâtiment base à l'Ecole navale des FNFL à Portsmouth jusqu'en 1943.


__________

[1] Dans la liste des déserteurs établie par la Force X, il apparaît avec le prénom Edouard. Il s'agit manifestement d'une erreur.

[2] Selon le petit-fils d'Edmond Cuny, « le récit de [son] grand-pèrre a toujours été le même sa vie durant : il se serait jeté dans l'eau avec quelques frères d'armes dans l'idée de poursuivre la lutte. » Cette version a été reprise par une journaliste de Libération Champagne dans un article du 27 septembre 2008. Elle est contredite par le témoignage de Joseph Hourçourigaray. Et surtout les presque 350 « déserteurs » de la Force X entre 1940 et 1943 n'ont pas eu besoin de rejoindre les Anglais à la nage. Il leur suffisait de quitter leur bâtiment avec l'embarcation des permissionnaires, de ne pas rentrer à bord et de se présenter aux responsables du Comité national français de la France libre, qui avait pignon sur rue à Alexandrie, pour rejoindre les forces gaullistes. Seule exception, mais dans des circonstances très particulières : l'évasion du Tourville, au début de juillet 1940, du lieutenant de vaisseau Roger Barberot.

[3] Nous n'avons pas pour le moment d'informations sur cette traversée du Monarch of Bermuda. Et les dates données par Joseph Hourçourigaray sont vraisemblablement erronées. Le départ du Caire ne peut avoir eu lieu en octobre, compte tenu de la date de la désertion (31 octobre) et du passage préalable par le 1er BIM à Ismaïlia. Et donc l'arrivée en Grande-Bretagne en novembre est également sujette à caution, compte tenu du fait que le navire a contourné l'Afrique par le sud. Il est possible qu'il y ait eu confusion dans la mémoire de l'ancien marin entre les mois d'octobre et novembre d'une part, novembre et décembre d'autre part.


[Dernière mise à jour : 18 septembre 2021]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTE 50, TTE 55
  • Archives FdFL (AFL 1.809)
  • GR 16 P 152906 [non consulté]
  • Archives du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (réponse de Joseph Hourçourigaray au questionnaire du comité, 1er juillet 1959)
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Témoignage du petit-fils de'Edmond Cuny
  • Sitr francaislibres.net