Paul, Georges, Albert   BRIAT

Extrait du compte-rendu de l'interrogatoire n° 2.762 de Paul Briat par le S.R. (Service de Renseignement] des Forces Française Libres, daté du 19 avril 1941 à Londres :

« BRIAT, Paul
Né le 22 mai 1922 à DINAN, Côtes du Nord.
Etudes secondaires.
Deux ans de navigation sur les navires de la Cie Havre Péninsulaire et de la Cie Transatlantique.
Se trouve le 1er septembre 1939 à Madagascar à bord de la Ville de Metz - Havre péninsulaire. Rentre à bord de ce navire à Bordeaux où il débarque.
Rembarque sur le San Francisco de la Transatlantique, puis à bord de l'Ile de France.
Se trouve le 28 juin 1940 à Singapour et se met aussitôt à la disposition de la Grande-Bretagne, ainsi que 34 de ses camarades sur 316 membres de l'équipage.
L'Ile de France est saisi par les Anglais le 19 juillet. Un premier contingent de l'équipage est rapatrié en France, via Lisbonne, sur un bateau japonais. Un deuxième contingent est rapatrié au bout de deux mois sur un bateau hollandais, et un troisième et dernier contingent devait partir à bord d'un bateau portugais. Seuls le commandant Fontaine et le Chef mécanicien Allain furent détenus et internés en raison de leur attitude agressive à l'égard de l'Angleterre.
Onze officiers, dont le 2ème Capitaine [1], se mettent à la disposition des Anglais.
Les lieutenants Lemaire et Chabot, tous deux capitaines au long cours, rejoignent les Forces Françaises Libre avec Briat.
Le second Capitaine de l'Ile de France est promu Staff Captain dans la Mercantile Marine et prend le commandement en second de l'Ile de France sous les ordres d'un capitaine anglais.
Le premier Lieutenant est promu Chief Officer et reste à bord, ainsi que le Commissaire principal Rollin [2] et le Dr. Abord, les trois officiers T.S.F. (MM. Autin, Desmas et Doucepis [3]), les officiers mécaniciens Terny [4]) et Erntzen sont nommés respectivement Chief Ingeneer et Assistant Chief Ingeneer. L'équipage est complété par les indigènes Lascar et Gouanis.
L'Ile de France, transformé en transport de troupes (5.000 hommes) doit être utilisé entre l'Australie et l'Egypte et entre le Canada et l'Egypte. Le navire fait encore 20 noeuds de moyenne.
Briat, après avoir été nommé Junior Officer de la Mercantile Marine, est enfin embarqué à bord de l'Arcounda [?] et par Penang, Colombo, Bombay, Mombasa, Cape Town, Free Town, Gibraltar, arrive en Angleterre à Greenoch [Greenock].
Le convoi est escorté par le Repulse et le Furious à partir de Free Town, auquel se joignent l'August à Gibraltar, puis le London qui remplace le Rupels [Repulse], et enfin cinq destroyers.
Pièce d'identité.- Briat possède un livret professionnel maritime portant des cachets de l'Inscription maritime de St. Malo. »

C'est à Singapour, en juin 1940, que Paul Briat apprit l'armistice. Il décida alors avec Chabot-Morisseau et Lemaire de rejoindre coûte que coûte le général de Gaulle, dont il avait entendu parler au consulat de France à Singapour. Ayant réussi à gagner la Grande-Bretagne (Greenock), il s'engagea dans les FNFL et fut d'abord affecté au patrouilleur auxiliaire Reine des Flots, qui effectuait des patrouilles en Manche. C'est sans doute à la fin de 1941, lorsque la Reine des Flots rejoignit la Méditerranée orientale, que Paul Briat embarqua sur l'aviso Arras, qui ne naviguait plus mais servait de dépôt des équipages à Portsmouth depuis le 15 décembre 1940. Il suivit ensuite les cours de RDF (radar) à Portsmouth. C'est là qu'il se porta volontaire pour les commandos après avoir rencontré Philippe Kieffer. Après sa formation et l'obtention de son brevet de commando, il fut versé au Commando interallié n° 10 comme chef des radios.

Le 6 juin 1944, Paul Briat participa avec Philippe Kieffer au débarquement de Normandie comme commandant d'une section radio. Blessé au pied droit à Amfreville le 16 juin, il fut rapatrié en Angleterre et hospitalisé. Puis sa bonne connaissance de l'anglais lui valut d'être affecté à l'état-major de la marine pour pour faire le contrôle du prêt-bail location des arsenaux britanniques qui fournissaient les bâtiments français.

Paul Briat travailla à Londres à l'Amirauté britannique jusqu'à la fin de la guerre. Il rentra en France en 1946 après avoir été démobilisé.

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(1) Jean Arnold
(2) En fait Roger Raulin
(3) En fait Léon Douspîs
(4) En fait René Trény