Date de naissance :
17 mars 1925
Lieu de naissance :
Ambleville (95 ) France
date de décès :
3 décembre 1999
Lieu de décès :
Magny-en-Vexin (95) France
Engagement dans les FNFL :
21 octobre 1941
Matricules :
1054C41, 5840FN41
Affectations :
Névada II, Tombouctou, Fort de Troyon, Dorine, Skegness, Arras, Etoile, Cours RDF, AMBC Pachateau ?
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot canonnier
N° membre AFL :
10.299
Engagement : FNFL
CAFC Casablanca
D'après sa demande d'admission dans l'Association des Français libre, signée le 4 janvier 1946, André Bradelle était novice à bord du Désirade, paquebot des Chargeurs réunis, avant son engagement dans les FNFL. Il était donc probablement à bord de ce bâtiment, lorsqu'il fut arraisonné le 17 juin 1941 à l'ouest de Sainte-Hélène par le croiseur britannique HMS Pretoria Castle. Le 3 juillet, le navire fut saisi à Cape Town par le gouvernement d'Afrique du Sud. Sur un équipage de 115 hommes, 60 % avaient manifesté l'intention de collaborer avec les Britanniques.
Engagé le 21 octobre 1941 dans les FNFL, André Bradelle fut affecté au torpilleur Ouragan, qui ne naviguait plus mais qui servait alors d'école des FNFL avant d'être transformé en dépôt des équipages à Portsmouth. Il fut ensuite envoyé en formation sur la base anglaise de Skegness, avant d'embarquer sur le Névada II en juin 1942.
Il était à bord du Névada II au moment de son naufrage le 19 juillet 1942 : alors que le cargo, qui n'avait pas de radar, longeait les côtes occidentales de l'Ecosse, il fut surpris par une brume épaisse et s'échoua près de l'île de Coll (île des Hébrides). Yves Le Person, second officier mécanicien de quart à la machine au moment du naufrage raconte la suite :
« Le commandant et le second organisent les manoeuvres nécessaires à la survie de l'équipage. Un va-et-vient, enfin, est installé entre la falaise et le bord, ce qui mettra hors service les embarcations de sauvetage qui se fracasseront sur le granit des îles Hébrides (nous sommes précisément sur l'île de Coll). Tout le côté tribord reçoit le vent d'ouest et du nord. Le pont est balayé par les vagues. Le navire accuse une très forte gîte (seul le côté bâbord est accessible). La température est glaciale.
Des matelots acrobates partent inspecter les alentours à la recherche d'une maison, d'une ferme, sur cette terre sans arbres, inhospitalière, balayée par les vents d'ouest. Enfin une petite ferme est en vue. Quelques moutons, quelques vaches gardées par des chiens Colley. Les fermiers se demandent d'où arrivent ces hommes. »
Contre de la bière, du whisky et des cigarettes récupérés dans la cambuse et autre chose encore, les marins obtinrent du fermier du lait et de l'eau. Les échanges se faisaient par va-et-vient. Les naufragés capturaient des lapins sur l'île. Ils vivaient à bord du Névada II dans des conditions très difficiles. Affamés, ils abandonnèrent le navire au bout d'une semaine et, dans le froid et le vent, avec des bagages à main, gagnèrent à travers champs et par les sentiers la côte abritée, où les attendait une vedette desservant les îles et venue spécialement récupérer les naufragés, pour les conduire à Oban.
Après la perte du Névada II, André Bradelle continua à naviguer sur plusieurs navires de la marine marchande libre.
Sources :
Documents :