Date de naissance :
30 décembre 1908
Lieu de naissance :
Saint-Servan-sur-Mer (Saint-Malo) (35 ) France
date de décès :
4 octobre 1996
Lieu de décès :
Saint-Malo (35) France
Ralliement :
29 juin 1940 - France libre - Gibraltar
Engagement dans les FNFL :
juillet 1940 - 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
Saint-Malo 8601
Affectations :
Anadyr, Capo Olmo
Grade atteint pendant la guerre :
Capitaine au long cours
N° membre AFL :
1.009
Entré au service
Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve
Officier marine marchande
Capitaine au long cours
Ralliement France libre - Gibraltar
Engagement : FNFL - 400 ( Grande-Bretagne )
Second capitaine Anadyr
Lieutenant de vaisseau
Jean Bouteiller a été élève officier (8e promotion) sur le navire-école Jacques Cartier de la Compagnie générale transatlantique, qui est l'équivalent du Borda pour la marine de guerre. Les programmes de cette école étaient très légèrement supérieurs à ceux des écoles nationales d'hydrographie et à peu près du niveau d'admission à l'Ecole navale ou à celle des ingénieurs mécaniciens. Cette école flottante connut un réel succès pour sélectionner une élite d'officiers de la Marine marchande. De 1919 à 1932, environ 800 élèves ont été formés (600 officiers pont et 200 officiers machine) au cours de treize promotions
En juin 1940, Jean Bouteiller était lieutenant sur l'Anadyr, cargo des Messageries maritimes, lorsque son commandant, le capitaine au long-cours Paranthoën, apprit, en mer, la demande d'armistice. Après consultation des officiers, des principaux de l'équipage et des passagers, le commandant décida de ne pas poursuivre sa route vers le Maroc, où il devait débarquer du matériel de guerre en provenance de la base d'Hourtin. Il prit la décision de rallier Gibraltar, où il arriva le 24 juin. Le commandant fut confirmé dans sa décision par un entretien, le 27 juin, avec l'amiral Muselier qui, arrivé à Gibraltar à bord du Cydonia, visita le 28 juin les navires français présents, dont l'Anadyr, pour convaincre les officiers et hommes d'équipage de gagner l'Angleterre.
Un accord fut passé avec les autorités britanniques : le 29 juin, le bâtiment était saisi et les membres de l'équipage qui désiraient être rapatriés en France (13 %) débarquèrent de l'Anadyr. Jean Bouteiller fit partie de ceux qui décidèrent de rester à bord et de passer sous contrôle britannique. Début juillet, l'Anadyr fut incorporé à un convoi qui remontait sur Glasgow. Dans ce port, le bâtiment fut requis par le Ministry of War Transport (MoWT) britannique avec son état-major et son équipage pour la durée de la guerre.
Jean Bouteiller continua à naviguer sur l'Anadyr, comme second capitaine. En juillet 1943, alors que le cargo déchargeait une cargaison dans la zone du canal de Suez, le commandant Paranthoën décédait à l'hôpital d'Ismaïlia (Egypte). Jean Bouteiller le remplaça.
Il était toujours à bord de l'Anadyr, lorsque le cargo fut torpillé le 6 mai 1944 vers 19 heures dans l'océan Atlantique. Deux embarcations furent mises à l'eau. Pierre Santarelli précise les circonstances dans lesquelles Jean Bouteiller échappa à la mort :
« Quittant le dernier son navire en flammes, le commandant Bouteiller se trouva à la mer en compagnie du chef radio [1] et d'un matelot. Ces deux derniers disparurent bientôt dans l'obscurité ; les parages étaient infestés de requins. Le commandant fut retrouvé par l'un des canots une heure après le torpillage. Il était cramponné à une caisse d'avion. La nuit aidant, il avait pu échapper aux recherches du sous-marin qui avait fait surface. »
Les deux canots atterrirent sur la côte brésilienne, à une trentaine de milles au sud de Recife. Le premier après huit jours et le second au dixième jour de navigation à la voile, après avoir parcouru plus de 500 milles nautiques.
Jean Bouteiller embarqua ensuite sur le Capo Olmo. Après la guerre, il poursuivit sa carrière dans la marine marchande comme commandant à la compagnie des Messageries maritimes.
Par décret du 14 août 1945 du Gouvernement provisoire de la République française, sur le rapport du ministre des travaux publics et des transports, Jean Bouteiller a été nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur avec la citation suivante :
« M. Bouteiller (Jean), capitaine au long cours (Saint-Malo 8601) : a servi inlassablement la cause de la France combattante depuis juin 1940. Recueilli par une embarcation lors du torpillage de son bateau dans l'Atlantique, ses hautes qualités professionnelles et son sang-froid lui ont permis de ramener à la côte la majeure partie de son équipage après neuf jours de navigation à la voile. »
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[1] Il s'agit de Dominique Lacombe.
Informations complémentaires :
[Mise à jour : 27 juin 2024]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :