Date de naissance :
19 janvier 1920
Lieu de naissance :
Lesneven (29 ) France
date de décès :
17 février 1996
Lieu de décès :
Lesneven (29) France
Engagement dans les FNFL :
3 février 1943
Matricules :
1732B37 ou 1372B37, 21004FN43
Affectations :
Marine Tamatave
Grade atteint pendant la guerre :
Second maître fusilier
N° membre AFL :
13.681
Engagement : FNFL
A Madagascar depuis le 1er février 1941, le quartier-maître de 1ère classe fusilier Yves Richard était en mission à bord du Général Duchesne, lorsqu'il appareilla de Tamatave (Madagascar) pour Djibouti le 2 mai 1942 avec du ravitaillement destiné à ce territoire contrôlé par Vichy et soumis à un blocus des forces britanniques. Cet ex-cargo grec Maroussio Logothetis faisait partie des 65 navires de commerce étrangers saisis parmi les nombreux bâtiments bloqués depuis l'armistice dans les ports de la zone non occupée et surtout dans ceux des colonies restées fidèles à Vichy. A bord du bateau nouvellement francisé, l'état-major était français, mais l'équipage était grec. Pour ce voyage, le bâtiment était escorté par Le Héros, sous-marin de la marine de Vichy.
Le 5 mai, le sous-marin annonçait l'attaque britannique sur Diégo-Suarez (Madagascar), qui marquait le début de l'opération Ironclad. Tandis que Le Héros rebroussait chemin pour regagner Diégo-Suarez, où il fut coulé par des bombes anglaises, le capitaine Porcher, commandant le Général Duchesne, décidait de faire route vers les Comores, avec l'objectif d'y débarquer sa cargaison. Arrivé en baie de Boeni, il dut y renoncer, faute de possibilités d'accostage, d'embarcations pour assurer le transit et de moyens de levage. Décision fut alors prise de se rapprocher de l'agence de l'armateur, les Messageries maritimes, établie à Comboni, proche de la baie de Chingoni, où il était possible d'utiliser des embarcations et des pirogues.
Le second capitaine Michel Bureau a raconté la suite :
« Nous voilà donc dans cette baie, vivant une vie de Robinson, disposant d'un ravitaillement permettant éventuellement une existence autonome de plusieurs mois. Les menus sont par ailleurs agrémentés par les produits de notre pêche. Les jours passent et, un après-midi, plusieurs avions surviennent du large et nous survolent à basse altitude. Ce sont des Anglais (ou des Sud-Africains). Ayant déjà été saisi par les Anglais en juillet 1940 [1], je ne me fais aucune illusion sur notre sort prochain. En accord avec le capitaine, nous décidons à notre manière un petit baroud d'honneur en mettant le navire au sec et en simulant une avarie de barre.
Quelques jours plus tard (le 22 juin donc), vers cinq heures du matin, le ronronnement des avions de reconnaissance est suivi de l'opération classique : un destroyer au-delà du récif, une vedette rapide s'en détache, double le récif et se dirige vers nous. Nous sommes prêts à recevoir nos ex-alliés, dans le fond pas mécontents de basculer sous la pression des événements du côté des ennemis des Allemands, des Italiens et des Japonais, dont les sous-marins commençaient à fréquenter les eaux de Madagascar et des Comores. Selon le rituel devenu classique, la vedette nous accoste et le commando britannique se présente à la coupée. Quelle n'est pas notre surprise de le voir accompagné de l'ex-capitaine grec du Maroussio Logothetis, son pavillon national sous le bras (et qui vient reprendre le commandement de son bâtiment ; entretemps l'homme avait ouvert une épicerie à Diégo-Suarez après son débarquement..). »
Yves Tanguy s'engagea dans les FNFL le 3 février 1943 [2].
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[1] Commandant la 23e section de dragage et le dragueur Beaune-Verneuil, le lieutenant de vaisseau Michel Bureau avait été interné dans le camp d'Aintree après la saisie de son bateau par les Britanniques le 3 juillet 1940 à Plymouth (opération Catapult). Ayant choisi le rapatriement en France, il avait embarqué le 24 juillet à Southampton sur le Meknès à destination de Marseille. Après le torpillage du navire il avait été repêché par la Royal Navy et interné à Trentham Park, avant d'être définitivement rapatrié sur le navire hôpital Sphinx le 25 septembre 1940 (arrivé à Toulon le 6 octobre). Il avait ensuite été affecté comme deuxième capitaine sur le Galliéni, stationnaire des Messageries maritimes à Madagascar. Après la saisie du Général Duchesne, il avait été retenu à Madagascar et avait rallié la France combattante à Diégo-Suarez le 4 janvier 1943.
[2] C'est donc par erreur que le Mémorial indique qu'Yves Richard aurait péri dans le torpillage du cargo Gravelines par l'U-147 le 31 mai 1941.
Recherches complémentaires :
[Mise à jour : 1er mars 2024]
Sources :
Documents :