Michel, Paul, Marie, Joseph   BUREAU

Date de naissance :

2 mars 1901

Lieu de naissance :

Nantes (44 ) France

date de décès :

26 septembre 2000

Lieu de décès :

Toulon (83) France

Engagement dans les FNFL :

4 janvier 1943

Affectations :

Marine Réunion, Marine Madagascar, D'Entrecasteaux, Canada

Grade atteint pendant la guerre :

Capitaine au long cours

1920   à   1921

Jacques Cartier ( Navire école marine marchande ) 2ème promotion

1922

Entré au service

Officier marine marchande

Capitaine au long cours

septembre 1939

Mobilisé

1 octobre 1927

Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve

Lieutenant de vaisseau

septembre 1939   à   février 1940

Défense littorale Marseille

septembre 1939   à   février 1940

Officier en second Défense littorale Marseille

mars 1940   à   juin 1940

23ème Section de dragage

mars 1940   à   juin 1940

Beaulne Verneuil ( Arraisonneur dragueur )

mars 1940   à   juin 1940

Commandant 23ème Section de dragage

mars 1940   à   juin 1940

Commandant Beaulne Verneuil

Maréchal Galliéni ( Paquebot )

> 2 mai 1942   à   22 juin 1942

Général Duchesne ( Cargo )

> 2 mai 1942

2ème capitaine Général Duchesne

4 janvier 1943

Engagement : FNFL

janvier 1943   à   mars 1943

Ile de Bourbon ( Caboteur )

janvier 1943   à   mars 1943

Commandant Ile de Bourbon

avril 1943   à   septembre 1943

Marine Réunion

avril 1943   à   septembre 1943

Commandant Marine Réunion

septembre 1943   à   mars 1944

Marine Tamatave

septembre 1943   à   mars 1944

Officier en second Marine Tamatave (chargé de l'école de la marine)

avril 1944   à   août 1944

D'Entrecasteaux ( Aviso colonial ) (passager, transit de Diégo-Suarez à Bizerte)

avril 1944   à   août 1944

Chef de quart D'Entrecasteaux

juillet 1944   à   janvier 1946

Canada ( Navire hôpital ) (transports sanitaires et de troupes entre l'Afrique du Nord et la France)

juillet 1944   à   janvier 1946

Commandant Canada

25 août 1944

Capitaine de corvette auxiliaire

31 octobre 1945

Capitaine de corvette du cadre actif

1946

SLOM Ferryville, Tunisie (Service local des oeuvres de la Marine)

1949

2ème et 3ème Bureaux, Marseille

septembre 1949

Quitte le service actif

Michel Bureau a été élève officier sur le navire-école Jacques Cartier de la Compagnie Générale Transatlantique, qui est l'équivalent du Borda pour la marine de guerre. Les programmes de cette école étaient très légèrement supérieurs à ceux des écoles nationales d'Hydrographie et à peu près du niveau d'admission à l'Ecole navale ou à celle des ingénieurs mécaniciens. Cette école flottante connut un réel succès pour sélectionner une élite d'officiers de la marine marchande. De 1919 à 1932, environ 800 élèves ont été formés (600 officiers pont et 200 officiers machine) dans treize promotions. 37 officiers FNFL sont passés par le Jacques Cartier, comme Michel Bureau, qui faisait partie de la deuxième promotion.


Mobilisé en septembre 1939, officier en second de la Défense littorale de Marseille, puis commandant la 23e section de dragage et de l'arraisonneur dragueur Beaulne-Verneuil, le lieutenant de vaisseau Michel Bureau fut interné dans le camp d'Aintree après la saisie de son bateau par les Britanniques le 3 juillet 1940 à Plymouth (opération Catapult). Ayant choisi le rapatriement en France, il embarqua le 24 juillet à Southampton sur le Meknès à destination de Marseille. Après le torpillage du navire il fut repêché par la Royal Navy et interné à Trentham Park, avant d'être définitivement rapatrié sur le navire hôpital Sphinx le 25 septembre 1940 (arrivé à Toulon le 6 octobre). Il fut ensuite été affecté comme deuxième capitaine sur le Galliéni, stationnaire des Messageries maritimes à Madagascar. 


Il était second capitaine du Général Duchesne, lorsque le cargo appareilla de Tamatave (Madagascar) pour Djibouti le 2 mai 1942 avec du ravitaillement destiné à ce territoire contrôlé par Vichy et soumis à un blocus des forces britanniques. Cet ex-cargo grec Maroussio Logothetis faisait partie des 65 navires de commerce étrangers saisis parmi les nombreux bâtiments bloqués depuis l'armistice dans les ports de la zone non occupée et surtout dans ceux des colonies restées fidèles à Vichy. A bord du bateau nouvellement francisé, l'état-major était français, mais l'équipage était grec. Pour ce voyage, le bâtiment était escorté par Le Héros, sous-marin de la marine de Vichy.

Le 5 mai, le sous-marin annonçait l'attaque britannique sur Diégo-Suarez (Madagascar), qui marquait le début de l'opération Ironclad. Tandis que Le Héros rebroussait chemin pour regagner Diégo-Suarez, où il fut coulé par des bombes anglaises, le capitaine Porcher, commandant le Général Duchesne, décidait de faire route vers les Comores, avec l'objectif d'y débarquer sa cargaison. Arrivé en baie de Boeni, il dut y renoncer, faute de possibilités d'accostage, d'embarcations pour assurer le transit et de moyens de levage. Décision fut alors prise de se rapprocher de l'agence de l'armateur, les Messageries maritimes, établie à Comboni, proche de la baie de Chingoni, où il était possible d'utiliser des embarcations et des pirogues.

Michel Bureau a raconté la suite :

« Nous voilà donc dans cette baie, vivant une vie de Robinson, disposant d'un ravitaillement permettant éventuellement une existence autonome de plusieurs mois. Les menus sont par ailleurs agrémentés par les produits de notre pêche. Les jours passent et, un après-midi, plusieurs avions surviennent du large et nous survolent à basse altitude. Ce sont des Anglais (ou des Sud-Africains). Ayant déjà été saisi par les Anglais en juillet 1940, je ne me fais aucune illusion sur notre sort prochain. En accord avec le capitaine, nous décidons à notre manière un petit baroud d'honneur en mettant le navire au sec et en simulant une avarie de barre.
Quelques jours plus tard (le 22 juin donc), vers cinq heures du matin, le ronronnement des avions de reconnaissance est suivi de l'opération classique : un destroyer au-delà du récif, une vedette rapide s'en détache, double le récif et se dirige vers nous. Nous sommes prêts à recevoir nos ex-alliés, dans le fond pas mécontents de basculer sous la pression des événements du côté des ennemis des Allemands, des Italiens et des Japonais, dont les sous-marins commençaient à fréquenter les eaux de Madagascar et des Comores. Selon le rituel devenu classique, la vedette nous accoste et le commando britannique se présente à la coupée. Quelle n'est pas notre surprise de le voir accompagné de l'ex-capitaine grec du Maroussio Logothetis, son pavillon national sous le bras (et qui vient reprendre le commandement de son bâtiment ; entretemps l'homme avait ouvert une épicerie à Diégo-Suarez après son débarquement..). »

Après la saisie du Général Duchesne, Michel Bureau, retenu à Madagascar, décida de rallier la France combattante à Diégo-Suarez le 4 janvier 1943.


Après la guerre, Michel Bureau poursuivit sa carrière dans la Marine. Promu capitaine de corvette en octobre 1945, il quitta le service actif en septembre 1949. Reçu au concours d'Inspecteur de la navigation, il exerça ces fonctions à Rouen (1949-1950).


Membre et secrétaire de la commission centrale de sécurité de la marine marchande (1950-1967), il assura diverses responsabilités dans les conférences et organisations internationales.


Il eut également une importante activité associative au sein de la Fédération des associations de marins et marins anciens combattants (FAMMAC) de 1967 à 1977.


Il est l'auteur d'un ouvrage, La sécurité maritime, et de nombreux articles parus dans des revues spécialisées.


Recherches complémentaires :

  • Situation de Michel Bureau entre la saisie du Général Duchesne et le ralliement à la France combattante


[Mise à jour : 21 septembre 2023]

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 15.844) [non consulté]
  • GR 16 P 97509 [non consulté]
  • VAE (cr) E. CHALINE et CV (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 3 : notice sur Michel Bureau
  • Sur l'interception du Général Duchesne : témoignage de Michel Bureau in Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1940-1942, Marines Edition, décembre 1998, pp. 192-193
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net