Date de naissance :
2 mars 1901
Lieu de naissance :
Nantes (44 ) France
date de décès :
26 septembre 2000
Lieu de décès :
Toulon (83) France
Engagement dans les FNFL :
4 janvier 1943
Affectations :
Marine Réunion, Marine Madagascar, D'Entrecasteaux, Canada
Grade atteint pendant la guerre :
Capitaine au long cours
Entré au service
Officier marine marchande
Capitaine au long cours
Mobilisé
Enseigne de vaisseau de 1ère classe de réserve
Lieutenant de vaisseau
Officier en second Défense littorale Marseille
Commandant 23ème Section de dragage
Commandant Beaulne Verneuil
2ème capitaine Général Duchesne
Engagement : FNFL
Commandant Ile de Bourbon
Commandant Marine Réunion
Officier en second Marine Tamatave (chargé de l'école de la marine)
Chef de quart D'Entrecasteaux
Commandant Canada
Capitaine de corvette auxiliaire
Capitaine de corvette du cadre actif
Quitte le service actif
Michel Bureau a été élève officier sur le navire-école Jacques Cartier de la Compagnie Générale Transatlantique, qui est l'équivalent du Borda pour la marine de guerre. Les programmes de cette école étaient très légèrement supérieurs à ceux des écoles nationales d'Hydrographie et à peu près du niveau d'admission à l'Ecole navale ou à celle des ingénieurs mécaniciens. Cette école flottante connut un réel succès pour sélectionner une élite d'officiers de la marine marchande. De 1919 à 1932, environ 800 élèves ont été formés (600 officiers pont et 200 officiers machine) dans treize promotions. 37 officiers FNFL sont passés par le Jacques Cartier, comme Michel Bureau, qui faisait partie de la deuxième promotion.
Mobilisé en septembre 1939, officier en second de la Défense littorale de Marseille, puis commandant la 23e section de dragage et de l'arraisonneur dragueur Beaulne-Verneuil, le lieutenant de vaisseau Michel Bureau fut interné dans le camp d'Aintree après la saisie de son bateau par les Britanniques le 3 juillet 1940 à Plymouth (opération Catapult). Ayant choisi le rapatriement en France, il embarqua le 24 juillet à Southampton sur le Meknès à destination de Marseille. Après le torpillage du navire il fut repêché par la Royal Navy et interné à Trentham Park, avant d'être définitivement rapatrié sur le navire hôpital Sphinx le 25 septembre 1940 (arrivé à Toulon le 6 octobre). Il fut ensuite été affecté comme deuxième capitaine sur le Galliéni, stationnaire des Messageries maritimes à Madagascar.
Il était second capitaine du Général Duchesne, lorsque le cargo appareilla de Tamatave (Madagascar) pour Djibouti le 2 mai 1942 avec du ravitaillement destiné à ce territoire contrôlé par Vichy et soumis à un blocus des forces britanniques. Cet ex-cargo grec Maroussio Logothetis faisait partie des 65 navires de commerce étrangers saisis parmi les nombreux bâtiments bloqués depuis l'armistice dans les ports de la zone non occupée et surtout dans ceux des colonies restées fidèles à Vichy. A bord du bateau nouvellement francisé, l'état-major était français, mais l'équipage était grec. Pour ce voyage, le bâtiment était escorté par Le Héros, sous-marin de la marine de Vichy.
Le 5 mai, le sous-marin annonçait l'attaque britannique sur Diégo-Suarez (Madagascar), qui marquait le début de l'opération Ironclad. Tandis que Le Héros rebroussait chemin pour regagner Diégo-Suarez, où il fut coulé par des bombes anglaises, le capitaine Porcher, commandant le Général Duchesne, décidait de faire route vers les Comores, avec l'objectif d'y débarquer sa cargaison. Arrivé en baie de Boeni, il dut y renoncer, faute de possibilités d'accostage, d'embarcations pour assurer le transit et de moyens de levage. Décision fut alors prise de se rapprocher de l'agence de l'armateur, les Messageries maritimes, établie à Comboni, proche de la baie de Chingoni, où il était possible d'utiliser des embarcations et des pirogues.
Michel Bureau a raconté la suite :
« Nous voilà donc dans cette baie, vivant une vie de Robinson, disposant d'un ravitaillement permettant éventuellement une existence autonome de plusieurs mois. Les menus sont par ailleurs agrémentés par les produits de notre pêche. Les jours passent et, un après-midi, plusieurs avions surviennent du large et nous survolent à basse altitude. Ce sont des Anglais (ou des Sud-Africains). Ayant déjà été saisi par les Anglais en juillet 1940, je ne me fais aucune illusion sur notre sort prochain. En accord avec le capitaine, nous décidons à notre manière un petit baroud d'honneur en mettant le navire au sec et en simulant une avarie de barre.
Quelques jours plus tard (le 22 juin donc), vers cinq heures du matin, le ronronnement des avions de reconnaissance est suivi de l'opération classique : un destroyer au-delà du récif, une vedette rapide s'en détache, double le récif et se dirige vers nous. Nous sommes prêts à recevoir nos ex-alliés, dans le fond pas mécontents de basculer sous la pression des événements du côté des ennemis des Allemands, des Italiens et des Japonais, dont les sous-marins commençaient à fréquenter les eaux de Madagascar et des Comores. Selon le rituel devenu classique, la vedette nous accoste et le commando britannique se présente à la coupée. Quelle n'est pas notre surprise de le voir accompagné de l'ex-capitaine grec du Maroussio Logothetis, son pavillon national sous le bras (et qui vient reprendre le commandement de son bâtiment ; entretemps l'homme avait ouvert une épicerie à Diégo-Suarez après son débarquement..). »
Après la saisie du Général Duchesne, Michel Bureau, retenu à Madagascar, décida de rallier la France combattante à Diégo-Suarez le 4 janvier 1943.
Après la guerre, Michel Bureau poursuivit sa carrière dans la Marine. Promu capitaine de corvette en octobre 1945, il quitta le service actif en septembre 1949. Reçu au concours d'Inspecteur de la navigation, il exerça ces fonctions à Rouen (1949-1950).
Membre et secrétaire de la commission centrale de sécurité de la marine marchande (1950-1967), il assura diverses responsabilités dans les conférences et organisations internationales.
Il eut également une importante activité associative au sein de la Fédération des associations de marins et marins anciens combattants (FAMMAC) de 1967 à 1977.
Il est l'auteur d'un ouvrage, La sécurité maritime, et de nombreux articles parus dans des revues spécialisées.
Recherches complémentaires :
[Mise à jour : 21 septembre 2023]
Sources :