Emile, Pierre, Louis   REGNAULT

Date de naissance :

14 septembre 1912

Lieu de naissance :

Sainte-Cécile (50 ) France

Engagement dans les FNFL :

14 décembre 1942

Matricules :

1654C38, 796FN42

Affectations :

Base Dundee, Rubis

Grade atteint pendant la guerre :

Quartier-maître électricien

N° membre AFL :

9.816

1939

Armorique ( Navire école )

2 mai 1942

Le Héros ( Sous-marin )

2 mai 1942   à   22 juin 1942

Général Duchesne ( Cargo )

14 décembre 1942

Engagement : FNFL

22 mars 1943   à   29 mars 1943

Caserne Surcouf (Londres)

29 mars 1943   à   14 avril 1943

Base de sous-marins Dundee

14 avril 1943   à   17 juillet 1943

Rubis ( Sous-marin )

24 août 1945

Démobilisé

Le quartier-maître de 2ème classe électricien Emile Regnault était à Madagascar en 1942 à bord du sous-marin de la marine de Vichy Le Héros. Il faisait partie de l'équipe militaire en mission à bord du Général Duchesne, lorsque ce navire appareilla de Tamatave (Madagascar) pour Djibouti le 2 mai 1942 avec du ravitaillement destiné à ce territoire contrôlé par Vichy et soumis à un blocus des forces britanniques. Cet ex-cargo grec Maroussio Logothetis faisait partie des 65 navires de commerce étrangers saisis parmi les nombreux bâtiments  bloqués depuis l'armistice dans les ports de la zone non occupée et surtout dans ceux des colonies restées fidèles à Vichy. A bord du bateau nouvellement francisé, l'état-major était français, mais l'équipage était grec. Pour ce voyage, le bâtiment était escorté par Le Héros.

Le 5 mai, le sous-marin annonçait l'attaque britannique sur Diégo-Suarez (Madagascar), qui marquait le début de l'opération Ironclad. Tandis que Le Héros rebroussait chemin pour regagner Diégo-Suarez, où il fut coulé par des bombes anglaises, le capitaine Porcher, commandant le Général Duchesne, décidait de faire route vers les Comores, avec l'objectif d'y débarquer sa cargaison. Arrivé en baie de Boeni, il dut y renoncer, faute de possibilités d'accostage, d'embarcations pour assurer le transit et de moyens de levage. Décision fut alors prise de se rapprocher de l'agence de l'armateur, les Messageries maritimes, établie à Comboni, proche de la baie de Chingoni, où il était possible d'utiliser des embarcations et des pirogues.

Le second capitaine Michel Buneau a raconté la suite :

« Nous voilà donc dans cette baie, vivant une vie de Robinson, disposant d'un ravitaillement permettant éventuellement une existence autonome de plusieurs mois. Les menus sont par ailleurs agrémentés par les produits de notre pêche. Les jours passent et, un après-midi, plusieurs avions surviennent du large et nous survolent à basse altitude. Ce sont des Anglais (ou des Sud-Africains). Ayant déjà été saisi par les Anglais en juillet 1940 [1], je ne me fais aucune illusion sur notre sort prochain. En accord avec le capitaine, nous décidons à notre manière un petit baroud d'honneur en mettant le navire au sec et en simulant une avarie de barre.
Quelques jours plus tard (le 22 juin donc), vers cinq heures du matin, le ronronnement des avions de reconnaissance est suivi de l'opération classique : un destroyer au-delà du récif, une vedette rapide s'en détache, double le récif et se dirige vers nous. Nous sommes prêts à recevoir nos ex-alliés, dans le fond pas mécontents de basculer sous la pression des événements du côté des ennemis des Allemands, des Italiens et des Japonais, dont les sous-marins commençaient à fréquenter les eaux de Madagascar et des Comores. Selon le rituel devenu classique, la vedette nous accoste et le commando britannique se présente à la coupée. Quelle n'est pas notre surprise de le voir accompagné de l'ex-capitaine grec du Maroussio Logothetis, son pavillon national sous le bras (et qui vient reprendre le commandement de son bâtiment ; entretemps l'homme avait ouvert une épicerie à Diégo-Suarez après son débarquement..). »

Emile Regnault s'engagea dans les FNFL le 14 décembre 1942.
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[1] Commandant la 23e section de dragage et le dragueur Beaulne-Verneuil, le lieutenant de vaisseau Michel Bureau avait été interné dans le camp d'Aintree après la saisie de son bateau par les Britanniques le 3 juillet 1940 à Plymouth (opération Catapult). Ayant choisi le rapatriement en France, il avait embarqué le 24 juillet à Southampton sur le Meknès à destination de Marseille. Après le torpillage du navire il avait été repêché par la Royal Navy et interné à Trentham Park, avant d'être définitivement rapatrié sur le navire hôpital Sphinx le 25 septembre 1940 (arrivé à Toulon le 6 octobre). Il avait ensuite été affecté comme deuxième capitaine sur le Galliéni, stationnaire des Messageries maritimes à Madagascar. Après la saisie du Général Duchesne, il avait été retenu à Madagascar et avait rallié la France combattante à Diégo-Suarez le 4 janvier 1943.


Recherches complémentaires :

  • Parcours entre la saisie du Général Duchesne et le ralliement à la France combattante (à Madagascar ? en Afrique du Sud, mentionnée dans AFL 9.816 ? en Grande-Bretagne ?).
  • Embarquements après juillet 1943.


[Mise à jour : 23 février 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTC 11
  • Archives FdFL (AFL 9.816)
  • GR 16 P 503408 [non consulté]
  • Sur l'interception du Général Duchesne : témoignage de Michel Bureau in Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD, Guy MERCIER, La Marine marchande française 1940-1942, Marines Edition, décembre 1998, pp. 192-193
  • VAE (cr) E. CHALINE et CV (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 3 : notice sur Michel Bureau
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net