Date de naissance :
23 mars 1908
Lieu de naissance :
Marseille (13 ) France
date de décès :
6 août 1984
Lieu de décès :
Marseille (13) France
Ralliement :
1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Matricules :
Marseille 14903
Affectations :
Tombouctou, Anadyr, Roxane, Désirade, Touareg, Ville d'Amiens
Grade atteint pendant la guerre :
Garçon marine marchande
N° membre AFL :
10.095
Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
L' ADSG (agent du service général )Pierre Marchetti était 2ème cambusier à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :
« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »
Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins [1], Pierre Marchetti rallia la France libre. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, il fut immédiatement transféré sur le Tombouctou. Le cargo était immobilisé à Pointe-Noire depuis l'armistice de juin 1940. Seuls quelques marins avaient rejoint les FNFL après le ralliement du Moyen-Congo le 28 août. Le cargo ne put reprendre la mer qu'au début de 1941 sous le commandement du capitaine au long cours Yves Grébert et sous la gérance de Elder Dempster Ltd après avoir complété son équipage. Mais entretemps Pierre Marchetti en avait débarqué le 16 novembre 1940 pour embarquer sur le cargo Anadyr. Jusqu'à la fin de la guerre, il navigua sur des navires de commerce de la France libre et de la France combattante.
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[1] Pierre Marchetti se trouve bien sur la liste des marins ayant participé à la désertion collective dans la nuit du 31 août au 1er septembre 1940. Mais dans sa demande d'admission dans l'AFL après la guerre, il indique s'être engagé aux FNFL (plus vraisemblablement voir rallié la France libre) dès le 30 août, date reprise par le Mémorial.
[Mise à jour : 2 septembre 2024]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :