Date de naissance :
28 juillet 1908
Lieu de naissance :
Sartène (20 ) France
Ralliement :
1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Engagement dans les FNFL :
17 février 1942
Matricules :
10230FN42 ou 10230S42 ?
Affectations :
Tombouctou, Ile de Batz, Marine Suez, Sagittaire
Grade atteint pendant la guerre :
Second maître mécanicien
N° membre AFL :
3.576
Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )
Engagement : FNFL
Antoine Marchetti était maître graisseur à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :
« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »
Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Antoine Marchetti rallia la France libre [1]. Il fut affecté au Tombouctou comme officier SD [2]. Le cargo était immobilisé à Pointe-Noire depuis l'armistice de juin 1940. Seuls quelques marins avaient rejoint les FNFL après le ralliement du Moyen-Congo le 28 août. Le cargo ne put reprendre la mer qu'au début de 1941 sous le commandement du capitaine au long cours Yves Grébert et sous la gérance de Elder Dempster Ltd après avoir complété son équipage. Antoine Marchetti en débarqua en juin 1941.
De juillet à octobre 1941, Antoine Marchetti navigua - toujours comme officier SD - sur le cargo Ile de Batz puis, de novembre 1941 à février 1942 sur l'Albert Hill (pétrolier sous pavillon panaméen).
Ce n'est que le 17 février 1942 qu'Antoine Marchetti signa son engagement dans les FNFL et fut affecté à la marine militaire à Suez jusqu'au 16 juin 1944.
Le 10 octobre 1944, il embarqua sur le Sagittaire [3] à Alger et en débarqua le 11 février 1945 à Marseille.
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[1] Le 9 juin 1941, s'inquiétant de l'absence de nouvelles de son mari depuis le retour du Jean Laborde à Marseille et de la suppression des allocations familiales et de la délégation de solde qui lui était normalement versée, Madame Marchetti écrivait à un amiral. Il pourrait s'agir du vice-amiral Moreau, commandant de la Marine et délégué de l'Amirauté à Marseille. (Cf. documents joints (source : SHD Vincennes, TTY 811)
[2] Officier semi-direct ? A noter également le numéro matricule indiqué par Antoine Marchetti dans sa demande d'admission dans l'AFL : 10230S42 (10230FN42 selon le Mémorial).
[3] Il pourrait s'agir du paquebot mixte ex-Washington de la Compagnie générale transatlantique, acquis par les Messageries maritimes le 15 octobre 1938 et renommé Sagittaire.
Recherches complémentaires :
[Mise à jour : 1er septembre 2024]
Sources :