René, Camille, Raymond   LUBIN

Raymond Lubin [1] s'est engagé pour cinq ans dans la Marine nationale le 1er mars 1938. Au début de la guerre il était matelot canonnier à bord du contre-torpilleur Cassard. Le 15 avril 1940, il fut affecté par le Centre AMBC (Armement militaire des bâtiments de commerce) de Brest comme sur le Président Paul Doumer .  le 18 juillet 1940, le paquebot de la Compagnie des Messageries Maritimes, mouillé depuis l'armistice dans les grands lacs Amers du canal de Suez, fut saisi par les Britanniques à Ismaïlia. Le lendemain, tous les membres de l'état-major et de l'équipage furent interrogés par les autorités britanniques, qui les firent opter soit pour l'engagement à Londres dans les forces de De Gaulle, soit pour l'engagement dans la Royal Navy, soit pour le rapatriement dans un port français. Raymond Lubin fit partie des 20 matelots et quartiers-maîtres canonniers qui décidèrent de rester à bord, les 17 autres optant pour le rapatriement.

L'état signalétique et des services de Raymond Lubin le considère comme membre de l'AMBC jusqu'au 18 juin 1940, date à laquelle il se serait « rengagé pour la durée de la guerre +  3 mois dans les FNFL ». Cette date a évidemment un caractère purement administratif, puisque le Président Paul Doumer appartenait encore aux Messageries maritimes et que les FNFL ne furent créées que le 1er juillet. Il est significatif que cet engagement ait été ultérieurement « transformé en rengagement de deux ans à compter du 1er janvier 1943 ». Le 19 juillet, où les marins furent invités par les Britanniques à faire leur choix, nous semble la date la plus pertinente pour son ralliement. On notera également que selon la liste des canonniers restant à bord, établie le 19 juillet 1940 et adressée le 22 à l'amiral Godfroy par l'agent général en Orient de la Compagnie des Messageries maritimes, Raymond Lubin est toujours matelot canonnier, alors que son état signalétique et des services le considère comme quartier-maître  de 2ème classe dès le 1er juillet 1940. Promotion rétroactive après son engagement aux FNFL ?

Après le 19 juillet 1940, Raymond Lubin continua à faire partie de l'équipage du Président Paul Doumer. Le 14 mai 1941, il fut, comme d'autres marins ayant rallié en Egypte, affecté au BIM (Bataillon d'infanterie de marine, qui ... n'appartenait pas à la marine). Il participa à la bataille de Bir Hakeim.

Engagé au 1er BFM à partir du 1er juillet 1942 puis au 1er RFM.

Le 25 novembre 1944, il fut blessé par balle à la plante du pied gauche à La Chapelle-sous-Rougemont (territoire de Belfort). Envoyé à l'hôpital d'évacuation n° 405 du 27 novembre au 1er décembre 1944, il fut ensuite évacué sur l'hôpital HB 4/3 à Dijon puis envoyé à l'hôpital complémentaire du collège de garçons à Chalons-sur-Saône du 12 au 18 janvier 1945. Il bénéficia ensuite de 10 jours de convalescence.

Absent illégalement le 8 septembre 1945, alors qu'il était à la CPL (Compagnie de passage à Londres), attendant d'être mis en route sur Alexandrie (Egypte), Raymond Lubin fut porté déserteur le 11. Les poursuites furent suspendues après enquête sur ordre du chef d'état-major de la 3ème Région.

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[1] René Camille Raymond pour l'état-civil. Mais seul le prénom Raymond apparaît dans plusieurs documents, notamment dans son état signalétique et des services.

[Dernière mise à jour : 19 septembre 2022, 12 septembre 2023]