Antoine, Joseph   LLERES

Date de naissance :

31 octobre 1893

Lieu de naissance :

Argelès-sur-Mer (66) France

Date de décès :

23 janvier 1943 - Mort Pour La France

Lieu de décès :

Atlantique Atlantique à bord du Ville de Tamatave

Cause du décès :

Perte du bâtiment (fortune de mer)

Ralliement :

1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

Matricules :

Marseille 20636

Affectations :

Fort Binger, Ville de Tamatave

Grade atteint pendant la guerre :

graisseur marine marchande

31 août 1940

Jean Laborde ( Paquebot )

1 septembre 1940

Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

Fort Binger ( Cargo )

23 janvier 1943

Ville de Tamatave ( Cargo mixte )

Antoine Lleres était graisseur à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :

« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »

Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Antoine Llerres rallia la France libre. Il fut affecté au cargo Fort Binger puis au cargo mixte Ville de Tamatave.


Le 12 janvier 1943, le Ville de Tamatave appareillait de Cardiff à destination de New York au sein du convoi ONS-150. Quelques jours après son entrée dans l'Atlantique Nord, le convoi affronta une violente tempête avec des creux de 17 mètres. Le 23 janvier, le navire perdit son gouvernail. Ce qui entraîna sans doute sa disparition corps et biens. Antoine Lleres disparut au cours du naufrage.


Recherches complémentaires :

  • Dates des embarquements FNFL.


Informations complémentaires :

  • Sur le naufrage du Ville de Tamatave : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 179-180


[Mise à jour : 10 août 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 811
  • GR 16 P 374271 [non consulté]
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net