Date de naissance :
17 août 1922
Lieu de naissance :
Senonnes (53 ) France
date de décès :
15 avril 1978
Lieu de décès :
Pruillé (Longuenée-en-Anjou) (49) France
Ralliement :
8 avril 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Matricules :
447FN43
Affectations :
Amiens, Perdrant
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot cuisinier
N° membre AFL :
12.098
Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )
Le matelot Marcel Liard était embarqué sur le Richelieu à Dakar au moment de l'opération Torch (débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942). Il fut révolté par les déclarations anti-alliés du commandant du bâtiment, le capitaine de vaisseau Deramond, et par les punitions infligées à des marins qui avaient manifesté leur sympathie pour l'opération alliée.
Après le ralliement des forces armées d'Afrique du Nord et d'AOF aux alliés, le Richelieu fut envoyé à New York pour y être réparé et modernisé. Parti de Dakar le 30 janvier 1943, il entra au bassin de Brooklyn le 18 février. Marcel Liard déserta du Richelieu à New York, apparemment le 16 mars 1943. Le 9 avril il remit au bureau de la délégation de la France combattante de cette ville une lettre de demande d'engagement dans les FNFL. Il s'était sans doute présenté au bureau la veille, puisqu'il est considéré comme ayant rallié la France combattante le 8 avril. Il motivait sa décision par l'attitude du commandant Deramond lors de l'opération Torch :
«Mon colonel, [1]
j'ai l'honneur de vous solliciter mon enrôlement dans les Forces françaises libres.
J'ai quitté mon bateau pour combattre mes ennemis commandés par des officiers français, ce qui n'était pas le cas sur le Richelieu [2].
Depuis longtemps déjà, je voulais me joindre au général de Gaulle. Le 23 juin 1942, je voulais partir par Cronacrie [Conakry] [3] et j'ai été arrêté et là je suis revenu à bord.
Les discours de M. Deramond à Dakar, où il insultait M. Roseltte [Roosevelt] et M. Churchil [Churchill], l'emprisonnement de 30 camarades pour envoyer au bagne [4], coupables d'avoir crié "Vive l'Amérique et le général de Gaulle" ont fortifié en moi l'idée de profiter de la première occasion de rallier les Forces françaises.
J'ai profité de mon passage en Amérique pour mettre mon plan à exécution.
J'espère que ma demande sera agréée par vous, car je ne veux plus retourner à bord de mon bateau. Si m'était impossible de m'enrôler, je me mettrais en civil et par tous les moyens j'essaierais de gagner le Canada avec mon propre moyen.
Je n'ai pas pu regagner le général de Gaulle à mon arrivée à New York, ayant des affaires à régler à bord. Ayant eu mon permis de conduire, je désirerais servir dans l'armée motorisée sous les ordres du général de Gaulle. »
Malgré son souhait de servir dans « l'armée motorisée », Marcel Liard resta affecté dans la Marine comme matelot cuisinier.
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[1] Il s'agit du lieutenant-colonel Brunschwig, chef du service des volontaires de la délégation de la France combattante à New York.
[2] Il n'y avait bien entendu aucun officier allemand à bord du Richelieu, qui était bien commandé par des Français. Mais certains marins hostiles au régime de Vichy et à l'Occupation les considéraient comme germanophiles, voire comme des nazis ou des « boches »
[3] En fait section disciplinaire de Podor.
[4] Conakry (Guinée) se trouvait dans la partie de l'Afrique-Occidentale française, qui avait rallié la France libre dès 1940.
[Dernière mise à jour : 8 septembre 2022]
Sources :