Jacques, Vital, Marie   LEVINAIS

Date de naissance :

25 septembre 1907

Lieu de naissance :

Châteaubriant (44 ) France

date de décès :

31 décembre 1964

Lieu de décès :

Marseille (13) France

Ralliement :

1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

Matricules :

Marseille 18893, 576FN40

Affectations :

Châteauroux, Cap des Palmes, Charles L.D., Cuba, Rhéa

Grade atteint pendant la guerre :

Marin marine marchande

N° membre AFL :

4.674

31 août 1940

Jean Laborde ( Paquebot )

1 septembre 1940

Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

1 septembre 1940   à   9 janvier 1941

Châteauroux ( Cargo )

9 janvier 1941   à   13 janvier 1941

Commandant Duboc ( Aviso dragueur ) (passager)

1 mars 1941   à   9 août 1941

Cap des Palmes ( Bananier ) (assistant électricien)

12 septembre 1941   à   29 avril 1942

Charles L.D. ( Cargo ) (officier électricien)

23 janvier 1943   à   7 novembre 1943

Cuba ( Paquebot ) (officier électricien)

23 juillet 1944   à   27 novembre 1944

Rhéa ( Pétrolier ) (assistant électricien)

20 mai 1945   à   12 juin 1945

Allen G. Collins ( Liberty ship )

Jacques Levinais était matelot à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :

« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »

Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Jacques Levinais rallia la France libre. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, il aurait été immédiatement affecté au Châteauroux. Le navire était arrivé à Pointe-Noire le 26 juin 1940 et s'y trouvait encore au moment du ralliement du Moyen-Congo à la France libre. Le 6 septembre, il fut saisi par les FNFL. Le commandant, l'état-major et l'équipage choisirent le retour en France. Il furent rapatriés le 9 septembre via Conakry par le Cap Padaran. Le Châteauroux resta en AEF (Afrique-Equatoriale française) jusqu'à la fin du mois de janvier 1941. Réarmé par du personnel FNFL venu de Grande-Bretagne, il fut mis en route sur l'Angleterre. Mais Jacques Levinais avait déjà quitté le Châteauroux. Il avait embarqué le 9 janvier comme passager sur le Commandant Duboc, arrivé la veille à Pointe-Noire, et appareillé immédiatement pour Douala (Cameroun), où il était arrivé le 11.


Le 1er mars 1941, Jacques Levinais fut affecté au Cap des Palmes. Il en débarqua le 9 août, c.-à-d. au moment où devait commencer la transformation de l'ancien bananier en croiseur auxiliaire. Par la suite, il navigua sur d'autres navires commerciaux de la France libre et de la France combattante et, immédiatement après la fin de la guerre, très brièvement, sur le Liberty ship français Allen G. Collins.


[Mise à jour : 23 août 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 811
  • Archives FdFL (AFL 4.674)
  • GR 16 P 369996 [non consulté]
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net