François   LETRILLARD

Date de naissance :

9 août 1897

Lieu de naissance :

La Ville-ès-Nonais (35 ) France

date de décès :

23 janvier 1943 - Mort Pour La France

Lieu de décès :

Atlantique Nord à bord du Ville de Tamatave

Cause du décès :

Perte du bâtiment (fortune de mer)

Ralliement :

novembre 1940 - France libre - Freetown 100 ( Sierra Leone )

Matricules :

Saint-Malo 4825

Affectations :

Cap des Palmes, Ville de Tamatave

Grade atteint pendant la guerre :

Marin marine marchande

mars 1940   à   2 novembre 1940

Anne de Bretagne ( Terre-neuvas )

novembre 1940

Ralliement France libre - Freetown 100 ( Sierra Leone )

Cap des Palmes ( Cargo )

23 janvier 1943

Ville de Tamatave

François Letrillard était patron de doris à bord de l'Anne de Bretagne, quand le trois-mâts terre-neuvas de Saint-Malo, commandé par le capitaine Jean-Baptiste Caharel, arriva à Saint-Pierre (Saint-Pierre et Miquelon) le 3 août 1940 après une campagne de pêche particulièrement fructueuse. N'ayant pas de radio de bord, le capitaine devait y prendre les ordres avant de retourner en Bretagne. Alors seulement les marins apprirent la signature de l'armistice. Mais à la mi-septembre ils apprirent aussi l'existence de l'appel du général de Gaulle. Le 24 octobre, le terre-neuvas quittait le port de Saint-Pierre en arborant un pavillon à croix de Lorraine, bricolé par l'équipage et cloué en tête du mât, pour narguer la Ville d'Ys, aviso de la flotte de Vichy. Une fois arrivé en haute mer, le capitaine informa l'équipage qu'il avait reçu l'ordre de rejoindre Bordeaux. Appelés à se prononcer, les hommes refusèrent à l'unanimité d'aller à Bordeaux et la décision fut prise de faire route vers Casablanca (Maroc),

Le 2 novembre à 4 heures du matin, pendant la traversée, le bateau fut abordé et coulé par le cargo anglais Berwickshire, qui avait perdu son convoi et naviguait tous feux éteints. Les trente-deux marins pêcheurs eurent le temps de mettre les doris à l'eau et furent tous sauvés par le bateau anglais qui les débarqua le 10 novembre à Freetown (Sierra Leone, colonie anglaise d'Afrique). Ils furent mis en contact avec le commandant Allégret, représentant local du général de Gaulle et décidèrent de rallier la France libre. Le 15 novembre, le général en personne, informé de la décision unanime des marins de l'Anne de Bretagne, les rencontra dans la toute nouvelle salle de cinéma de Freetown.

Après un mois passé à Freetown, François Letrillard et ses camarades montèrent à bord d'un paquebot, dont ils débarquèrent le 23 décembre à Douala (Cameroun), qui avait rallié la France libre le 27 août 1940. Les hommes furent dispersés et affectés, en fonction de leur âge et de leur spécialité, à diverses unités de la marine militaire ou de commerce de la France libre.


François Letrillard fut d'abord affecté au Cap des Palmes. Le bananier de la flotte de Vichy avait été saisi par les Forces françaises libres à Libreville lors des opérations de ralliement du Gabon, le 9 novembre 1940, et conduit peu après à Douala (Cameroun) pour y être désarmé. Mais le général de Gaulle donna l'ordre de le transformer en patrouilleur dans les chantiers de Durban (Afrique du Sud). Les Anglais n'étaient pas favorables à ce projet, ce qui retarda de plusieurs mois la transformation du bâtiment en croiseur auxiliaire. Finalement, l'Amirauté britannique donna son accord pour que le Cap des Palmes fût armé aux Etats-Unis. Et le 4 août 1941, le capitaine de corvette Ybert prenait le commandement du navire, transformé en transport militaire et armé provisoirement de deux pièces de 90 dans l'attente de la refonte aux Etats-Unis. Il est possible que François Letrillard ait été débarqué su Cap des Palmes avant son envoi aux Etats-Unis.


Il embarqua ensuite sur le Ville de Tamatave. Le 12 janvier 1943, le bateau appareillait de Cardiff à destination de New York au sein du convoi ONS-150. Quelques jours après son entrée dans l'Atlantique Nord, le convoi affronta une violente tempête avec des creux de 17 mètres. Le 23 janvier, le Ville de Tamatave perdit son gouvernail. Ce qui entraîna sans doute sa disparition corps et biens. François Letrillard périt au cours du naufrage.


Recherches complémentaires :

  • Date des embarquements FNFL.


Informations complémentaires :

  • Sur le Ville de Tamatave :
    • Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 179-180
    • Marc SAIBÈNE, Jean-Yves BROUARD et Yves MERCIER, La marine marchande française 1943/1945, Marines édition, 2001, pp. 69-70


[Mise à jour : 26 septembre 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 788
  • GR 16 P 368828 [non consulté]
  • AM Saint-Malo, 138 S 8, Fonds AVAFL
  • Laurent LEFEBVRE, Mer promise - Récit historique vécu par Francis Lefèbvre, Lys Bleu Editions - Laurent Lefèbvre, 2024, pp. 150-164
  • Francis J. LEFEBVRE, Evadé pour rallier, in Revue de la France libre, n° 179, mars-avril 1969
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial (erreur sur le nom : Le Trillard au lieu de Letrillard)
  • Site francaislibres.net