Louis, Auguste, Eugène   LETERRIER

Lorsqu'éclata la Deuxième Guerre mondiale, le capitaine au long cours Louis Leterrier commandait le Saintonge, pétrolier de la Société française des transports pétroliers, depuis le 12 avril 1939.

Le 7 juin 1940, le bâtiment se trouvait à Brest, venant de Corpus Christi, port américain du Texas. Le 13 juin, il partait pour Belfast (Irlande du Nord), où il restait immobilisé jusqu'au 17 juillet, date à laquelle il était réquisitionné par les Britanniques, comme de nombreux autres navires de commerce français. Louis Leterrier décida alors de rallier la France libre, entraînant avec lui sept officiers, le maître et vingt-deux membres de son équipage. Il conserva le commandement du bateau jusqu'au 19 octobre.

Le 3 novembre 1940, les FNFL lui confiaient le commandement du cargo Tombouctou. Le bâtiment était immobilisé à Pointe-Noire depuis l'armistice de juin 1940. Seuls quelques marins avaient rejoint les FNFL après le ralliement du Moyen-Congo le 28 août. Le cargo ne put reprendre la mer qu'au début de 1941 sous le commandement du capitaine au long cours Yves Grebert et sous la gérance de Elder Dempster Ltd après avoir complété son équipage.

Louis Leterrier assura ensuite très brièvement le commandement du Cap des Palmes, du 25 juillet au 11 août 1941, à un moment où le sort de l'ancien bananier, tombé aux mains des FNFL le 9 novembre 1940 à Libreville (Gabon), faisait l'objet d'âpres discussions entre la France libre et l'Amirauté britannique. L'amiral Muselier demandait la remise immédiate du bâtiment aux FNFL et son armement militaire dans un port américain. Lorsque l'accord des Britanniques fut obtenu, le commandant Leterrier fut remplacé par le capitaine de corvette Ybert au début d'août 1941.

Louis Leterrier assura ensuite le commandement du cargo Saint Bertrand d'août 1941 à avril 1945. Il participa à la bataille de l'Atlantique Nord, effectuant de nombreuses traversées.

Le 5 décembre 1942, le Saint Bertrand quittait Glasgow (Ecosse) à destination de Saint-John (Nouveau Brunswick, Canada) avec quarante navires. Le 16 décembre, dans une mer énorme, le convoi était attaqué par plusieurs sous-marins allemands, qui torpillaient deux bâtiments. Puis, après 20 h, alors qu'il faisait déjà nuit, le cargo belge Emile Francqui était touché à son tour et coulait. Malgré les risques encourus, le commandant Leterrier stoppa le Saint Bertrand pour recueillir des naufragés. Dans des conditions très périlleuses, seuls deux rescapés purent être récupérés : un Norvégien et un jeune Britannique.

A la fin des hostilité, Louis Leterrier rejoignit la compagnie Louis Dreyfus comme commandant à l'armement.

Par décret du 5 avril 1945 , Louis Leterrier a été nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime avec la citation suivante :

« M. Le Terrier (Louis), capitaine au long cours (Cherbourg 11986) : commandant de grande expérience, rallié dès le début à la France combattante avec son navire. Durant une forte attaque par sous-marin, a, par son habileté professionnelle, réussi à sauver une partie de l'équipage d'un navire torpillé. »

Par décret du 14 août 1945 du Gouvernement provisoire de la République française, sur le rapport du ministre des travaux publics et des transports, Louis Leterrier a été nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur avec la citation suivante :

« M. Leterrier (Louis), capitaine au long cours (Cherbourg 11986) : a fait preuve des plus belles qualités patriotiques et professionnelles au cours des cinq années de guerre pendant lesquelles il a navigué sans interruption au service de la France libre. »

Louis Leterrier était le frère de Paul Eugène Victor Leterrier.

Recherches complémentaires :

• Vérifier les dates des fins de commandement indiquées dans AFL 1.013.

[Mises à jour : 3 septembre 2022, 13 août 2023, 27 juin 2024]