Date de naissance :
2 juillet 1927
Lieu de naissance :
Port-Saïd (100 ) Egypte
date de décès :
4 avril 1996
Lieu de décès :
Auch (12) France
Engagement dans les FNFL :
5 avril 1943
Matricules :
843FN43
Affectations :
Goélettes, Caserne Bir-Hakeim
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot infirmier
Engagement : FNFL ?
Le 8 décembre 1942, la mère de Louis Le Nigen écrivait de Port-Tewfik (Egypte) au Bureau naval de cette ville :
« Monsieur le Commandant,
j'ai l'honneur de solliciter de votre bienveillance l'admission de mon fils âgé de 15 ans révolus le 2 juillet dernier à l'école des apprentis marins fonctionnant à Londres.
Mon mari étant décédé le 31 juillet 1940, alors qu'il était 1er capitaine du grand remorqueur Hercule à la Cie du canal de Suez, est un ancien officier marinier en retraite [illisible] comme 1er Maître de Timonerie, breveté supérieur, Médaillé Militaire, né à Lorient, Morbihan, d'où je suis moi-même. De son vivant mon mari eut désiré pour notre fils la carrière de marin. Mais les tristes événements ont passé. Ici, les écoles ont fermé... Ma situation a changé car, mère de famille nombreuse (médaille d'argent de la Famille française, puisque j'ai eu onze enfants), j'ai à ma charge encore cinq enfants, dont 4 mineurs.
J'ose espérer, Monsieur le Commandant, que vous voudrez bien appuyer ma demande en le faisant partir à cette école, où il devra travailler ferme, afin de devenir un bon marin capable d'assurer son avenir par lui-même. L'esprit de discipline et de droiture régnant dans la Marine nationale autant que la fermeté des chefs enrayeront, je l'espère, sa mollesse et son insouciance.
Veuillez agréer, Monsieur le Commandant, avec mes remerciements, l'assurance de ma haute considération. »
Madame Le Nigen ajoutait à la fin de sa lettre quelques renseignements sur son fils :
« Pas de certificat. Assez bon en anglais. Médiocre en français malheureusement. »
Et elle joignait un certificat du médecin du service de santé de la Compagnie Universelle du canal maritime de Suez [1] :
« Je certifie que le nommé Louis Le Nigen âgé de 15 ans mesure 1 m 65 de hauteur et pèse 50 kg. Il ne présente aucune infirmité ou tare visible ou cachée contre-indiquant son admission dans le cadre des apprentis-marins. »
Le 21 décembre 1942, le capitaine de frégate Lucas, commandant le secteur d'Egypte de Marine au Levant des FNFL, transmettait le courrier de Madame Le Nigen au commandant en chef des FNFL à Londres avec avis très favorable, qu'il justifiait ainsi :
« Le jeune Louis Le Nigen, d'une famille de 11 enfants, dont le père, mort depuis 2 ans, était 1er Maître Timonier, Médaillé Militaire, aurait été admis en des temps moins troublés à l'école des mousses.
Privé de l'autorité paternelle, il risque en restant en Egypte de devenir un jeune Levantin perdu pour son propre pays, ce qui serait évidemment dommage étant donné les excellentes origines de ses parents, l'un et l'autre solides Bretons de Lorient.
Au contraire, comme il est robuste et honnête, il peut faire un bon marin s'il reçoit une formation convenable en Europe. »
Un projet de télégramme du capitaine de frégate Reymond, directeur du personnel FNFL à Londres, daté du 19 avril 1943, répondant à cette note était ainsi libellé :
« PRIMO - Nigen peut être admis à l'Ecole des Mousses de Saint-Pierre - Stop - A 17 ans, serait incorporé dans FNFL comme matelot.
SECUNDO - Si famille d'accord, incorporez intéressé comme mousse et envoyez le en Grande Bretagne d'où il sera dirigé sur Saint-Pierre. »
Selon le Mémorial des FNFL, Louis Le Nigen se serait engagé le 5 avril 1943, donc avant l'envoi de ce télégramme, ce qui semble de toute façon difficile, puisqu'à cette date il n'avait même pas 16 ans. Nous ignorons si Louis Le Nigen a rejoint l'Ecole des mousses des FNFL, installée depuis le début de 1942 à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Toujours selon le Mémorial, Louis Le Nigen fut affecté au groupe des goélettes (Belle Poule et Etoile), puis à la caserne Bir-Hakeim à Portsmouth et devint matelot infirmier.
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[1] Ce document était signé « Gauthier ». Il s'agissait très probablement du Docteur Robert Gauthier, membre dès juillet 1940 du comité de la France libre d'Egypte.
Recherches complémentaires :
Sources :