Date de naissance :
12 novembre 1921
Lieu de naissance :
Mont-de-Marsan (40 ) France
date de décès :
8 juillet 2004
Lieu de décès :
Nîmes (30) France
Ralliement :
5 juin 1943 - France combattante - Gourock 400 ( Grande-Bretagne )
Engagement dans les FNFL :
25 juin 1943 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
7128T41, 546FN43
Affectations :
Commandant Drogou
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître fourrier
N° membre AFL :
7.991
Engagement : Marine nationale - Toulon (pour trois ans)
Matelot de 2ème classe
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire fourrier
Ralliement France combattante - Gourock 400 ( Grande-Bretagne )
Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne ) pour compter du 5 juin 1943
Quartier-maître de 2ème classe
Démobilisé et renvoyé dans ses foyers
Jean-François Muracciole rapporte le témoignage de René Lecoinnet sur les circonstances de son ralliement à la France combattante :
« René Lecoinnet, jeune étudiant en médecine, s'engage dans la marine de Vichy en 1941 et demande à se faire affecter en Tunisie d'où il espère pouvoir rejoindre les FFL. Hélas, c'est tout le contraire qui survient : capturé par les Allemands en novembre 1942, il est renvoyé en France et placé dans un dépôt d'où il parvient à s'évader au début de 1943. C'est finalement après une évasion par l'Espagne le 1er mars 1943, suivie de deux nouveaux mois d'internement dans les camps franquistes, qu'il rejoint les FNFL en juin 1943. »
Son état signalétique et des services et son dossier administratif de résistant nous permettent de préciser son parcours.
René Lecoinnet s'est engagé pour trois ans dans la Marine le 20 octobre 1941. Cet engagement, enregistré à titre provisoire, fut déclaré définitif le 19 mars 1942 [1].
Après un passage, de novembre 1941 à avril 1942, par l'Ecole des fourriers, qui avait été transférée à Toulon, il fut effectivement affecté en Tunisie au centre de sous-marins de Bizerte. Après l'occupation de la ville par les Allemands le 8 décembre 1942, il fut ramené en France et affecté au 5ème Dépôt à Toulon.
Selon l'état signalétique et des services de René Lecoinnet, cette affectation aurait pris fin le 1er avril 1943 et il aurait ensuite été géré par la CAMM Paris (Centre administratif de la marine militaire). Il aurait par ailleurs été placé en congé d'armistice du 17 mars au 5 juin 1943 [2]. Il s'agit en fait de positions purement administratives.
En effet, dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, René Lecoinnet indique s'être trouvé en Espagne du 1er mars au 30 avril 1943. Il n'était donc plus au 5ème Dépôt à partir du 1er mars et son rattachement à la CAMM Paris à partir du 1er avril est purement fictif. Il fait en réalité partie des évadés de France par l'Espagne, comme un certain nombre de marins après l'invasion de la zone sud par les Allemands en novembre 1942 et le sabordage de la flotte à Toulon.
D'autre part, un document trouvé dans son dossier administratif de résistant [3] atteste sa présence à Madrid le 19 avril 1943. Il est établi au nom du « Canadien Paul Linnet » par un commissariat de Madrid et porte une photo de René Lecoinnet. De fait, selon une notice de renseignements de la police des renseignements généraux du district d'Oran postérieure à son séjour en Espagne, René Lecoinnet avait « emprunté la nationalité canadienne » et pris comme nom Paul Linnet. Un certain nombre de réfugiés et d'internés en Espagne, craignant d'être renvoyés en France, eurent effectivement recours à ce subterfuge. Le document émis par la police espagnole servait apparemment de document d'identité. Mais il y est aussi indiqué que René Lecoinnet s'est présenté au commissariat après avoir franchi clandestinement la frontière, qu'il doit s'y présenter à nouveau chaque lundi et vendredi et qu'il ne peut changer d'adresse sans autorisation expresse de l'office des étrangers. Selon l'historien Robert Belot, cette forme de résidence surveillée, appliquée à des réfugiés séjournant dans des pensions ou des hôtels, pouvait aussi intervenir à l'issue d'une période d'internement, que connurent beaucoup d'évadés de France par l'Espagne [4].
Par la suite, René Lecoinnet fut envoyé au Maroc [5].
Finalement, le 5 juin 1943, il ralliait la France combattante à Gourock (Ecosse) et signait son engagement dans les FNFL à la caserne Surcouf à Londres le 25 juin pour compter du 5 juin, date de son ralliement.
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[1] Une instruction du 15 janvier 1941stipule que si le dossier de l'engagé est incomplet, un acte d'engagement de trois mois renouvelable une fois est dressé le temps de compléter le dossier. L'acte définitif est ratifié ou non à l'issue de ces périodes.
[2] L'armistice prévoyant une réduction des forces armées françaises, les volontaires au départ bénéficiaient d'un statut spécial, le « congé d'armistice », avec une solde réduite, maintien des droits à la retraite et possibilité de reprendre leur carrière. Ce fut aussi le moyen de se débarrasser des « dissidents ».
[3] SHD Vincennes, GR 16 P350178
[4] Robert BELOT, Aux frontières de la liberté, Vichy - Madrid - Alger - Londres - S'évader de France sous l'Occupation, Librairie Arthème Fayard, 1998, p. 248. Nous n'avons pas de précisions sur un possible internement de rené Lecoinnet en dehors de l'allusion qu'y fait François Muracciole.
[5] Une « fiche individuelle à présenter à l'arrivée » au nom de René Lecoinnet indique comme « itinéraire emprunté depuis la France jusqu'au Maroc » : « Espagne Portugal ». Et comme « moyens utilisés » : « paquebot».
Recherches complémentaires :
[Mise à jour : 18 mai 2023]
Décorations, distinctions :
Sources :