Lucien, Louis   LE BOUËDEC

Au moment de l'opération Torch (débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942), Lucien Le Bouëdec était embarqué sur le cuirassé de la flotte de Vichy Richelieu à Dakar.

Après le ralliement des forces armées d'Afrique du Nord et d'AOF aux Alliés, le Richelieu fut envoyé à New York pour y être réparé et modernisé. Parti de Dakar le 30 janvier 1943, il entra au bassin de Brooklyn le 18 février. Le 1er mars 1943, Lucien Le Bouëdec, qui venait d'abandonner le Richelieu, remettait au lieutenant-colonel Brunschwig, dans le bureau la délégation de la France combattante à New York, une déclaration écrite pour justifier sa demande d'admission dans les FNFL. Il y affirmait notamment :

« Déjà en 1940, au début de l'occupation de la France par les Allemands, j'ai essayé de m'enfuir par un chalutier qui partait en Angleterre pour me joindre aux forces combattantes du général de Gaulle. Malheureusement je n'ai pas réussi. Aussi, maintenant que j'en ai trouvé l'occasion, j'en profite pour me joindre à lui. »

Il motivait également sa décision par l'attitude des officiers du Richelieu, qui avaient envoyé en section disciplinaire des marins qui avaient manifesté leur enthousiasme après l'opération Torch. Et il concluait :

« Au cas où l'on ne me prendrait pas dans les FNFL, je ne retournerais pas à bord du Richelieu. »

Comme la plupart des « déserteurs » de la marine giraudiste qui rallièrent la France combattante aux Etats-Unis, Lucien Le Bouëdec a vraisemblablement été envoyé à Halifax (Canada) pour être ensuite acheminé vers la Grande-Bretagne - apparemment en avril 1940 -, où il a dû signer son acte d'engagement dans les FNFL.