Charles, Jean   JAKOB

Date de naissance :

13 mai 1923

Lieu de naissance :

Colmar (68 ) France

date de décès :

21 mars 1986

Lieu de décès :

Colmar (68) France

Ralliement :

9 avril 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

Matricules :

8644T42, 733FN43

Affectations :

Délégation New York, Caserne Surcouf, Caserne Bir-Hakeim, La Découverte

Grade atteint pendant la guerre :

Matelot chauffeur

N° carte d'identité FFL :

21.222

N° membre AFL :

37.689

8 août 1942

Engagement : Marine nationale - Toulon

1942   à   9 avril 1943

Richelieu ( Cuirassé )

9 avril 1943

Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

23 juillet 1943   à   4 août 1943

Caserne Surcouf (Londres)

4 août 1943   à   11 octobre 1943

Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)

11 octobre 1943   à   10 août 1944

La Découverte ( Frégate )

10 août 1944   à   1 janvier 1945

CAM Londres

1 janvier 1945   à   25 février 1945

Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)

25 février 1945   à   1 juin 1945

Dragueurs de mines

Charles Jakob [1] a expliqué en avril 1943  [2] avoir quitté son Alsace natale, occupée par les Allemands, pour tenter de rejoindre le général de Gaulle. Il évoque un épisode assez confus : à Lyon, il se serait présenté à un énigmatique « bureau de la commission anglaise pour partir en Angleterre » [?]. Mais, précise-t-il, « c'était trop tard ».


Charles Jakob aurait alors décidé de s'engager dans la Marine. Ce qu'il fit le 8 août 1942 à Toulon. Il aurait choisi la spécialité de chauffeur pour être envoyé à Dakar. Lors de la traversée vers Dakar, il aurait songé à s'évader :


« Quand on a passé Gibraltar, je voulais rejoindre la côte à la nage, mais on était entouré par des escorteurs. »


Il se trouvait probablement à Dakar au moment de l'opération Torch (débarquement anglo-américain le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord). Mais son témoignage est là aussi assez confus. Il fait allusion à l'attitude de la marine de Vichy, qui s'opposa effectivement à l'opération alliée. Il évoque les ordres reçus à Dakar, qui n'était pas concerné par le débarquement, mais qui devait faire face à toute éventualité :


« Les officiers ont donné l'ordre de tirer sur tous les avions qui survolent Dakar. »


Il fait allusion aux sanctions infligées à « 30 hommes », des canonniers « qui ne voulaient pas tirer ». Ils auraient été envoyés sur « Ile Esaëland » [?]. Une trentaine de marins du Richelieu, replié à Dakar depuis le mois de juin 1940, ont effectivement été durement punis pour avoir manifesté leur sympathie pour l'opération anglo-américaine. Ils ont été envoyés au camp disciplinaire de Podor, qu'un curieux lapsus de Charles Jakob semble confondre avec « Ellis Island », l'île située près de New York à l'embouchure de l'Hudson, où des marins déserteurs de la marine giraudiste souhaitant rallier les FNFL avaient été emprisonnés par les Américains...


Après le ralliement, sous le commandement du général Giraud, des forces armées d'Afrique du Nord et d'AOF aux Alliés, le Richelieu fut envoyé à New York pour y être réparé et modernisé. Charles Jakob comptait en profiter pour rejoindre la France combattante. Parti de Dakar le 30 janvier 1943, le cuirassé entra au bassin de Brooklyn le 18 février. Le 9 avril, Charles Jakob, qui venait d'abandonner le Richelieu, remettait au lieutenant-colonel Brunschwig, dans le bureau la délégation de la France combattante à New York, une déclaration écrite pour justifier sa demande d'admission dans les FNFL.

Il y relatait son parcours, que nous avons évoqué ci-dessus, et concluait :


« Quand on est arrivé à New York, il y avait encore l'examen de chauffeur qui nous retenait.

Après le cours c'était presque la paye. J'ai attendu la paye, puis je suis parti.

Je suis venu dans l'armée De Gaulle pour sauver mon pays de mon mieux, comme je l'avais dit à mes parents et mes camarades avant de partir de l'Alsace. »


Pris en charge par les FNFL de New York, Charles Jakob fut ensuite envoyé en Grande-Bretagne.

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[1] Ce patronyme est conforme à celui indiqué dans le fichier des décès de l'Insee et dans la demande d'admission de ce marin dans l'AFL après la guerre. Mais il signe « Jacob » ce dernier document ainsi que sa lettre de ralliement du 9 avril 1943.

[2] Lettre de ralliement remise à la Délégation de la France combattante à New York le 9 avril 1943. Le récit qui suit, est basé sur ce texte.


[Mise à jour : 20 avril 2022]

Décorations, distinctions :

  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
  • Croix du combattant
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 37.689)
  • Archives du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (lettre de ralliement du 9 avril 1943)
  • GR 16 P 303061 [non consulté]
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net