Date de naissance :
3 mars 1920
Lieu de naissance :
Mazamet (81 ) France
date de décès :
23 mai 2012
Lieu de décès :
Limoges (87) France
Matricules :
2106T39, 1009FN43
Affectations :
Chevreuil
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître détecteur
Engagement : Marine nationale - Albi 81 pour trois ans
Matelot de 2ème classe breveté opticien-télémétriste
Quartier-maître de 2ème classe opticien-télémétriste
Engagement : France combattante - Port-Castires (Sainte-Lucie) 601
Certificat d'opérateur radar
Quartier-maître de 1ère classe
Démobilisé, rayé des contrôles de l'activité
Engagé en novembre 1939, René Auque suivit une formation d'opticien télémétriste à bord du Courbet à Toulon.
Le 23 mars 1940, il fut affecté au croiseur Emile Bertin. En avril, il participa à la campagne de Norvège (combats contre l'aviation allemande devant Bergen, escorte de convois de transports de troupes devant le fjord de Namsos). De retour à Brest, le croiseur appareillait le 21 mai pour Halifax (Canada) avec dans ses soutes de l'or de la Banque de France. A peine déchargé, il retournait à Brest, où il arrivait le 9 juin, pour repartir avec une nouvelle cargaison de 200 tonnes d'or. Arrivé à Halifax le 18 juin, le bâtiment reçut peu après l'ordre de ne pas décharger l'or, en raison de l'armistice. L'Emile Bertin réussit à quitter Halifax et à gagner Fort-de-France (Martinique), où il resta bloqué jusqu'en 1943.
La Martinique était gouvernée par l'amiral Robert, représentant du gouvernement de Vichy. René Auque fit partie des quelques marins de la marine de Vichy qui décidèrent de s'évader pour rallier la France libre, puis la France combattante. Il a raconté son évasion du 10 juin 1943 :
« Nous n'avons pas entendu l'appel du 18 juin mais nous étions au courant de l'existence des FFL par la radio américaine que nous caption à la Martinique.
[...]
Au bout de douze à dix-huit mois les premières évasions commençaient.
[...]
Quel était le meilleur moyen de quitter notre île de la Martinique pour rallier les possessions anglaises de la Dominique ou Sainte-Lucie ? Un seul était à notre disposition, le "gommier", pirogue très légère et instable construite par les pêcheurs dans le tronc d'arbre du même nom.
Avec deux camarades, je demandai une permission de vingt-quatre heures et, après entente avec deux pêcheurs contre une somme d'argent et des vêtements, nous nous sommes donné rendez-vous à la tombée de la nuit au bout de l'immense plage du Diamant, munis de quelques photos de famille et du strict indispensable comme vêtements.
Les îles anglaises sont distantes de soixante à cent kilomètres, mais des courants assez violents circulent entre l'Atlantique et la mer Caraïbe ; de plus, en période d'équinoxe, comme c'est le cas, la mer est souvent mauvaise et notre embarcation surchargée est difficile à diriger avec une seule voile carrée ; l'équipage comprend un pêcheur au gouvernail et l'autre assis sur un bordé pour faire contrepoids avec un camarade ; les deux autres passagers sont au fond du "gommier" et vident l'eau sans arrêt avec des calebasses ; des poissons volants viennent s'abattre sur la voile et tombent dans l'embarcation, seule distraction au cours de ces heures assez angoissantes car, à plusieurs reprises, nous sommes surpris par une lame plus forte, qui oblige l'homme de barre à nous aider à écoper afin de ne pas couler ; au lever du jour, nous apercevons enfin une masse grise sur tribord ; c'est l'île Sainte-Lucie, sur laquelle nous nous dirigeons pour aborder deux heures après sur une plage, où nous sommes accueillis par des pêcheurs noirs.
De là, nous sommes dirigés sur la capitale Port-Castries, où nous sommes pris en charge par les autorités anglaises, avant de poursuivre la grande aventure des FFL. »
Transféré en Grande-Bretagne, René Auque, passa par les casernes Surcouf à Londres et Bir-Hakeim à Portsmouth. Affecté au Chevreuil à compter du 18 octobre 1943, il embarqua effectivement sur l'aviso dragueur le 4 novembre 1943.
Recherches complémentaires :
[Mises à jour : avril 2021, 26 février 2023]
Sources :
Documents :