Date de naissance :
16 décembre 1910
Lieu de naissance :
Lamballe (22 ) France
date de décès :
8 novembre 1997
Lieu de décès :
Tréguier (22) France
Ralliement :
4 mai 1943 - France combattante - Bournemouth 400 ( Grande-Bretagne )
Engagement dans les FNFL :
10 juillet 1943 - 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
Paimpol 52994, 210B38, 649FN43
Affectations :
AMBC Désirade, Félix Roussel, Caserne Surcouf
Grade atteint pendant la guerre :
Matelot canonnier
N° membre AFL :
7.971
Engagement : Marine nationale - Saint-Brieuc
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Réformé temporaire n° 2
Réformé définitif n° 2
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Ralliement France combattante - Bournemouth 400 ( Grande-Bretagne )
Engagement : FNFL - 400 ( Grande-Bretagne ) (pour compter du 4 mai 1943)
Matelot de 2ème classe breveté élémentaire canonnier
Mis en affectation spéciale marine marchande
Né 16 décembre 1910 à Lamballe (Côtes-du-Nord) le pupille de l'assistance publique Albert Hubert fréquenta l'école primaire à Saint-Brieuc jusqu'à l'âge de 13 ans. Il travailla ensuite - jusqu'à l'âge de 18 ans - sur des voiliers naviguant le long des côtes françaises et anglaises.
En janvier 1930, il s'engagea pour trois ans dans la Marine nationale comme matelot de 2ème classe sans spécialité. Embarqué très brièvement sur le croiseur cuirassé Ernest Renan en février mars 1930, il fut déclaré réformé temporaire le 2 avril 1930, puis réformé définitif le 12 février 1932. Il recommença à naviguer dans la marine marchande.
Lorsqu'éclata la Deuxième Guerre mondiale, il fut mobilisé et affecté d'abord au Bougainville [1] jusqu'au 16 mars 1940, puis au paquebot Général Metzinger, transformé en transport de troupes et coulé en rade du Havre le 11 juin 1940 par des avions allemands.
A l'armistice, Albert Hubert rentra dans ses foyers et fut démobilisé.
Le 19 août 1940, il embarqua à Marseille sur le pétrolier Langanger [2], puis le 11 avril 1942 sur le pétrolier Aragaz. Le bâtiment, sous contrôle de l'Etat français fut affrété par le gouvernement portugais à partir du 23 mai 1942. Il était en rade de Lisbonne en mars 1943, lorsque Albert Hubert décida de rallier la France combattante. Dans une fiche signalétique à en-tête des « F.F.L. Lisbonne », datée du 12 mars 1943, établie à son nom mais avec la précision « dit Alexandre Joubert », il indiquait :
« Je désire m'engager dans la Marine des F.F.C. » (Forces françaises combattantes).
Le lendemain, 13 mars, Charles Gorlier, représentant de De Gaulle à Lisbonne, qui travaillait en étroite collaboration avec l'ambassade britannique, examinait la demande d'Albert Hubert et rendait son rapport [3] :
« Je soussigné déclare avoir examiné le citoyen français ci-dessous désigné au point de vue des autorités Françaises Combattantes.
J'ai trouvé que cette personne a manifesté des sentiments de loyauté envers la France Combattante et l'Angleterre et du fait je recommande sa demande d'un visa pour la Grande-Bretagne où elle devra s'engager dans la Marine Marchande des F.F.C.
[...]
Actuellement à bord du pétrolier français "Aragaz" en rade de Lisbonne qu'il veut abandonner pour rejoindre la Marine Marchande des FFC en Angleterre.
Pour des raisons compréhensibles il y a lieu que l'Affidavit pour l'intéressé soit établi au nom de Alexandre JOUBERT.»
Albert Hubert fut ensuite envoyé en Grande-Bretagne. Quelques mois plus tard, le 14 octobre 1943, Charles Grolier, agissant en sa qualité de Consul de France et Délégué du Comité français de la Libération nationale à Lisbonne, informait l'officier de liaison des Forces navales française à Gibraltar que le 11 octobre « le lieutenant de Folin [avait] pris avec lui à bord du s/s René Paul trois sacs de marin contenant les effets de MM. Garrec et Hubert, servant actuellement dans les Forces navales françaises » pour les lui remettre lors de son arrivée à Gibraltar. Et Charles Grolier priait l'attaché naval d'« envoyer ces bagages en Grande-Bretagne où ils pourront être remis à MM. Garrec et Hubert ».
Entretemps, Albert Hubert avait signé le 10 juillet 1943 son acte d'engagement dans les FNFL pour la durée de la guerre plus trois mois pour compter du 4 mai, date de son ralliement à Bournemouth, si l'on en croit sa demande d'admission dans l'Association des Français libres. Il avait ensuite été affecté à l'AMBC (Armement militaire des bâtiments de commerce). Après avoir obtenu son brevet élémentaire de canonnier le 6 août 1943, il avait embarqué comme canonnier sur les paquebots Désirade puis Félix Roussel, avant d'être mis en affectation spéciale marine marchande le 22 novembre 1944. Il quittait ainsi le statut de militaire.
Les embarquements FNFL d'Albert Hubert mentionnés dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre (ci-dessous) présentent quelques différences avec ceux consignés dans son état signalétique et des services (cf. chronologie ci-dessus) :
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[1] S'agit-il de l'aviso colonial Bougainville - peu probable - ou de l'ex-Victor Schoelcher, cargo réquisitionné au Havre, armé en croiseur auxiliaire le 28 septembre 1939 et rebaptisé Bougainville - mais le 30 novembre 1941 seulement - en souvenir de l'aviso mis hors de combat par son sister-ship FNFL Savorgnan de Brazza à Libreville le 9 octobre 1940 ?
[2] Information fournie par Albert Hubert dans un curriculum vitae rédigé le 12 mars 1943 à Lisbonne. Le Langanger fait partie des 26 bâtiments norvégiens internés par le gouvernement de Vichy en Afrique du Nord et de l'Ouest entre 1940 et 1942. Une certaine confusion règne sur sa date exacte d'internement (cf. https://www.warsailors.com/singleships/langanger.html).
[3] Le nouvel ambassadeur britannique au Portugal, Ronald Campbell, arrivé en décembre 1940 à Lisbonne, avait pris sous sa protection et logé dans son ambassade Charles Gorlier, ex-gérant de l'Hôtel Avenida Palace, représentant du général de Gaulle au Portugal (cf. Antonio COIMBRA MARTINS, Débâcle et commémorations in Jacqueline Penjon, Anne-Marie Quint (dir.), Vents du large, Presses Sorbonne Nouvelle, 2022). La signature du rapport par Charles Gorlier est suivie de la mention « British Embassy F.O. » (F.O., abréviation de « Foreign Office », « Affaires étrangères »).
[Mises à jour : 28 février, 25 juillet 2023]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :