Pierre, Mathurin   AUFFRET

Lorsqu'éclata la guerre, Pierre Auffret était matelot à bord du Djurdjura depuis le 18 octobre 1938. Ce pinardier de la société Les cargos algériens prit part à la campagne de Norvège du 17 avril au 2 mai 1940 en participant au transport du IIIème échelon de troupes. Le 18 juin 1940, alors qu'il était au mouillage de Bertheaume, non loin de Brest, il reçut de l'aviso Elan l'ordre de rallier Le Verdon. Il appareilla, mais fit route sur la Grande-Bretagne et arriva à Falmouth. C'est là qu'il fut saisi par les Britanniques le 17 juillet 1940, comme la totalité des navires de commerce français se trouvant dans les ports du Royaume-Uni. Selon une déclaration du commandant du Djurdjura, Pierre Auffret décida alors de se placer « volontairement sous le contrôle des autorités britanniques ». En fait, le marin décida de rallier la France libre. Malgré cela, il est noté dans sa matricule de la marine marchande :

« Le passage à la dissidence du marin Auffret Pierre n'est pas établi d'une manière certaine. Il y a donc lieu de continuer le paiement des délégations de salaires à la famille. (N° 603. G.M.I. du 28 septembre 1942) Reçue le 9 oct. 42. »

Après son ralliement, Pierre Auffret fut affecté successivement au Forbin, au Névada II, puis au cargo mixte Ville de Tamatave.

Le 12 janvier 1943, le bateau appareillait de Cardiff à destination de New York au sein du convoi ONS-150. Quelques jours après son entrée dans l'Atlantique Nord, le convoi affronta une violente tempête avec des creux de 17 mètres. Le 23 janvier, le Ville de Tamatave perdit son gouvernail. Ce qui entraîna sans doute sa disparition corps et biens. Pierre Auffret disparut au cours du naufrage.

Par décret du Gouvernement provisoire de la République française en date du 11 juillet 1945, Pierre Mathurin Auffret a été nommé chevalier dans l'ordre du Mérite maritime à titre posthume avec la citation suivante :

« M. Auffret (Pierre), maître d'équipage (Paimpol 41887) : rallié dès la première heure aux F.N.F.L., a toujours su par son esprit et son courage entraîner les hommes dont il avait la charge. Disparu en mer à bord du S/S Ville de Tamatave vers le 24 janvier 1943. »

Informations complémentaires :

• Sur le Djurdjura : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 97-98
• Sur le naufrage du Ville de Tamatave : Capitaine de vaisseau (h) Pierre SANTARELLI, Historique des Forces navales françaises libres, t. 4, pp. 179-180