Joseph, Léon   HAMON

Date de naissance :

27 août 1912

Lieu de naissance :

Matignon (22 ) France

date de décès :

20 mars 1967

Lieu de décès :

Dinan (22) France

Ralliement :

15 novembre 1940 - France libre - Freetown 100 ( Sierra Leone )

Matricules :

Saint-Brieuc 44541

Affectations :

Touareg, Désirade, Tombouctou, Indochinois, Joseph Duhamel

Grade atteint pendant la guerre :

Marin marine marchande

mars 1940   à   2 novembre 1940

Anne de Bretagne ( Terre-neuvas )

15 novembre 1940

Ralliement France libre - Freetown 100 ( Sierra Leone )

24 décembre 1940   à   8 septembre 1941

Touareg ( Paquebot )

8 septembre 1941   à   23 mars 1942

Désirade ( Paquebot )

5 juin 1943   à   1 décembre 1943

Tombouctou ( Cargo )

8 février 1944   à   28 juin 1944

Indochinois ( Cargo mixte )

27 octobre 1944   à   28 novembre 1944

Joseph Duhamel ( Chalutier )

Joseph Hamon était patron de doris à bord de l'Anne de Bretagne, quand le trois-mâts terre-neuvas de Saint-Malo, commandé par le capitaine Jean-Baptiste Caharel, arriva à Saint-Pierre (Saint-Pierre et Miquelon) le 3 août 1940 après une campagne de pêche particulièrement fructueuse. N'ayant pas de radio de bord, le capitaine devait y prendre les ordres avant de retourner en Bretagne. Alors seulement les marins apprirent la signature de l'armistice. Mais à la mi-septembre ils apprirent aussi l'existence de l'appel du général de Gaulle. Le 24 octobre, le terre-neuvas quittait le port de Saint-Pierre en arborant un pavillon à croix de Lorraine, bricolé par l'équipage et cloué en tête du mât, pour narguer la Ville d'Ys, aviso de la flotte de Vichy. Une fois arrivé en haute mer, le capitaine informa l'équipage qu'il avait reçu l'ordre de rejoindre Bordeaux. Appelés à se prononcer, les hommes refusèrent à l'unanimité d'aller à Bordeaux et la décision fut prise de faire route vers Casablanca (Maroc),

Le 2 novembre à 4 heures du matin, pendant la traversée, le bateau fut abordé et coulé par le cargo anglais Berwickshire, qui avait perdu son convoi et naviguait tous feux éteints. Les trente-deux marins pêcheurs eurent le temps de mettre les doris à l'eau et furent tous sauvés par le bateau anglais qui les débarqua le 10 novembre à Freetown (Sierra Leone, colonie anglaise d'Afrique). Ils furent mis en contact avec le commandant Allégret, représentant local du général de Gaulle et décidèrent de rallier la France libre. Le 15 novembre, le général en personne, informé de la décision unanime des marins de l'Anne de Bretagne, les rencontra dans la toute nouvelle salle de cinéma de Freetown.

Après un mois passé à Freetown, Joseph Hamon et ses camarades montèrent à bord d'un paquebot, dont ils débarquèrent le 23 décembre à Douala (Cameroun), qui avait rallié la France libre le 27 août 1940. Les hommes furent dispersés et affectés, en fonction de leur âge et de leur spécialité, à diverses unités de la marine militaire ou de commerce de la France libre.


Le 24 décembre, Joseph Hamon fut affecté au Touareg. Le paquebot mixte de la compagnie Fraissinet se trouvait à Pointe-Noire au moment du ralliement du Moyen Congo à la France libre le 28 août 1940. Le 30 août, le général de Larminat avait autorisé les militaires, civils et fonctionnaires non ralliés à quitter la colonie sur le Touareg. Le 13 septembre le bâtiment avait donc appareillé à destination de Port-Bouët (Cote d'Ivoire). Mais le 16 il avait été arraisonné dans le golfe de Guinée par le croiseur britannique HMS Dragon, qui l'avait dérouté sur Takoradi (Gold Coast). Le 10 octobre, il avait débarqué à Keta (Gold Coast) cent soixante deux passagers européens et quatre-vingt huit Kroumen (indigènes de la Côte d'Ivoire employés comme marins-dockers). Un autre croiseur, le HMS Dorsetshire, l'avait ensuite conduit à Douala, où d'autres passagers et l'équipage avaient été débarqués [1].


Joseph Hamon débarqua du Touareg en septembre 1941. Il fut ensuite affecté à plusieurs navires de la flotte de commerce de la France libre et de la France combattante.

__________

[1] Informations fournies pour l'essentiel par Pierre SANTARELLI dans le tome 4 de l'Historique des Forces navales françaises libres, pp. 172-173. Elles diffèrent en partie de celles trouvées dans Marc SAIBÈNE et alii dans La marine marchande française 1940-1942.


[Mise à jour : 24 septembre 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 788
  • Archives FdFL (AFL 3.550)
  • Laurent LEFEBVRE, Mer promise - Récit historique vécu par Francis Lefèbvre, Lys Bleu Editions - Laurent Lefèbvre, 2024, pp. 150-164
  • Francis J. LEFEBVRE, Evadé pour rallier, in Revue de la France libre, n° 179, mars-avril 1969
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net