Date de naissance :
21 juin 1894
Lieu de naissance :
Le Portel (62 ) France
date de décès :
22 janvier 1977
Lieu de décès :
Le Portel (62) France
Engagement dans les FNFL :
juillet 1940 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
Boulogne 3097 ou 3907
Grade atteint pendant la guerre :
marin pêcheur
Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
A la fin de mai 1940, Louis Gournay était le second du chalutier à vapeur de Boulogne Sauveur du Monde. Dans un rapport du 25 septembre 1940, Jean-Baptiste Painset, patron du bateau, a relaté son action en 1940 et les circonstances dans lesquelles lui-même et son équipage ont rallié la France libre :
« Je soussigné Painset J Be, patron au bornage inscrit maritime 2510BO, patron du Sauveur du Monde, déclare que le 22 mai 1940 j'ai évacué le port de Boulogne avec mon bateau et mon équipage, qui se composait de 10 hommes et de 150 réfugiés (femmes, enfants et vieillards),pour me rendre à Dieppe. En passant par le travers de ce port, je vis plusieurs incendies, ce qui me fit continuer ma route vers Fécamp, où j'accostai à 21 h 30.
Dans ce port, les réfugiés furent réconfortés par les dames de la Croix rouge.
Je repartis le lendemain pour Cherbourg. Arrivé à environ 15 milles dans le NW de Fécamp, je vis un hydravion amerrir. Je mis aussitôt le cap dessus et, arrivé à une certaine longueur, je vis qu'il était abandonné. J'ai remarqué que c'était un appareil de la marine militaire française du type Latécoère n° 298-n°6. J'ai pris aussitôt l'appareil en remorque et continué ma route vers Cherbourg.
Après avoir été arraisonné en rade, une vedette de l'aviation maritime vint chercher l'appareil. J'ai mouillé en grande rade pour la nuit, le port étant encombré. Je reçus l'ordre de ne pas débarquer les réfugiés.
24 mai : Ayant reçu un ordre de route me disant de continuer ma route sur Granville, je pris la mer à 12 h 30 et touchai ce port à 22 h.
Dans ce port, les réfugiés furent débarqués et les Dames de France se chargèrent de les héberger.
28 mai : Je fus réquisitionné avec mon bateau et mon équipage par le capitaine Mongole, officier en second de l'ACAMBG du port de Cherbourg pour porter des vivres et des munitions à l'armée du Nord à Dunkerque et participer à l'évacuation.
Remplissant ma mission, quelquefois très dangereuse, gagnant la sympathie de l'officier chargé de notre groupe, je fus félicité, ainsi que mon équipage, pour la promptitude, malgré les bombardements, à débarquer notre matériel, et faisant à deux reprises la traversée de Dunkerque à Douvres, sauvant par centaines soldats français et anglais.
Dunkerque étant fini, je revins à Cherbourg le 10 juin.
Le 16 juin, je reçus l'ordre de la Majorité générale de Cherbourg de rejoindre Granville. J'appareillai à 9 h du matin, où j'étais à Granville 15 h.
17 juin : Reçu l'ordre de l'inscription maritime de quitter Granville dans le plus bref délai. Je partis à 2 h du matin, emmenant avec moi 70 réfugiés pour Paimpol, afin de prendre les élèves de l'Ecole hydrographie. J'arrivai dans ce port à 12 h.
Les Allemands étaient aux portes de la ville. J'embarquai, en plus des réfugiés, les élèves, qui se montaient à une cinquantaine. Je reçus à Paimpol un ordre de route de reprendre la mer immédiatement pour regagner la côte anglaise. Ne me désignant aucun port, j'ai choisi Penzance, où j'arrivai les 21 juin à 16 h.
Dans ce port, les autorités anglaises se chargèrent des réfugiés. - J'avais fini ma mission.
A Penzance, je fus retenu avec mon bateau et mon équipage pour l'entretenir jusqu'au 26 juillet.
Sur la demande des autorités britanniques, j'ai remis tous les papiers du bord, en plus ma feuille de route délivrée à Paimpol, acte de francisation, rôle d'équipage, permis de navigation.
De toute cette évacuation, je n'ai touché aucune solde, ni mon équipage.
Demandant aux autorités anglaises de rejoindre Londres, la demande ne me fut accordée que le 26 juillet, date de mon départ de Penzance. J'arrivai à Londres le 27 avec tout mon équipage, pour me joindre aux Forces françaises libres, entraînant mes hommes à me suivre. Mon nom figure en tête de liste de mon équipage.
Sérieux et bon marin, je commandais à la pêche le Sauveur du Monde depuis 9 ans, donnant toute satisfaction à l'armateur et aimé de mes matelots et bon pour eux, je sus leur montrer le chemin du travail.. »
Après son engagement, Louis Gournay navigua comme marin pêcheur en Grande-Bretagne.
Recherches complémentaires :
Sources :