Date de naissance :
14 avril 1920
Lieu de naissance :
Lanester (56 ) France
date de décès :
18 novembre 1986
Lieu de décès :
Lorient (56) France
Engagement dans les FNFL :
16 juillet 1940 - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Matricules :
304L39, 10530FN40
Affectations :
1er BFM, Marine au Levant, 1er RFM
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître de manoeuvre
N° membre AFL :
7.909
Engagement : Marine nationale - Lorient pour trois ans
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe gabier
Engagement : FNFL - Londres 400 ( Grande-Bretagne )
Quartier-maître de manoeuvre
Démobilisé et rayé des contrôles de l'activité
Les dates indiquées par Yvon Gouëlo (ci-dessous) pour ses embarquements après son ralliement à la France libre diffèrent sensiblement de celles indiquées ci-dessus d'après son état signalétique et des services :
Yvon Gouëlo faisait partie du groupe de huit jeunes, qui sont partis du port de Lorient, à la pointe de Kéroman, le 15 juillet 1940 pour gagner clandestinement l'Angleterre à bord de la pinasse Le Grec.
Un des membres du groupe, Pierre Thomas, a livré son témoignage en 1973 :
« Nous partons le 15 juillet 1940 à 5 h 30, tous habillés en pêcheurs... Le Grec a le pavillon blanc en tête du mât. La mer est belle. Une sentinelle allemande allait et venait sur le quai, elle largue notre amarre et nous dit "Heil Hitler !" .
Je prends la barre et Bouter est au moteur. Nous avons largement assez de mazout pour gagner l'Angleterre. En passant les coureaux de Groix, nous rencontrons un chalutier : il nous salue de deux petits coups de sifflet, je lui réponds. Dans l'après-midi nous sommes au large de Brest quand une brume assez légère descend sur la mer. Nous passons non loin d'un convoi anglais que des avions allemands bombardent et je vois trois bombes tomber sur un cargo.
Seuls les trois marins sont debout, les autres, qui n'ont jamais été en mer, sont malades. Le bateau marche à 8 noeuds. J'étais allé, avant la guerre, pêcher sur les côtes anglaises, j'oriente le bateau toujours au N.N.O. Trente six heures après avoir quitté Lorient, nous apercevons des dragueurs de mines. Je stoppe. Nous faisons tous semblant d'être en pêche, en nous affairant sur le pont. Ils passent tout près sans s'occuper de nous. Ce sont des Allemands qui trouvent normale notre présence en ces lieux avec notre pavillon blanc. Serions-nous donc près des îles anglo-normandes ? Je pousse maintenant un peu plus à l'ouest...
Le 17 juillet vers 8 ou 9 h du matin, nous entendons un ronflement : un avion à cocardes vient tourner autour de nous, un anglais ! Il part. Nous voyons peu après un pêcheur sur un petit bateau. Il pêche des crustacés. La mer est belle et la brume, qui nous a protégés pendant la traversée, commence à se lever. L'homme, quand nous sommes tout près de lui, demande : « English ? ? Non, Français ». Nous le faisons monter à bord après avoir pris son bateau en remorque et nous lui confions la barre. La brume levée, apparaît une grande falaise et deux heures plus tard nous arrivons dans une crique proche de Falmouth...
Le lendemain, on nous conduit à Londres. Nous sommes questionnés pendant une quinzaine de jours, de bureau en bureau. "Où sont les Allemands ? Que font-ils ?". Nous disons ce que nous savons, j'indique les batteries de D.C.A., dont une qui se trouve près du cimetière de Locmiquélic, une à Larmor, etc.
On nous demande ensuite d'aller parler à nos compatriotes internés qui veulent rentrer en France. Nous allons d'abord au Crystal Palace [1]. Je trouve là deux Groisillons que j'ai connus quand j'étais mousse, mais ils ne pensent qu'à retourner auprès de leur femme et de leurs enfants. Certains nous invectivent, nous lancent des boîtes de conserves vides, des godasses, etc. Nous renouvelons notre démarche dans deux camps avec le même insuccès.
Ces hommes ? dont l'internement n'est pas rigoureux puisqu'ils sont libres de sortir pendant plusieurs heures par jour et bien nourris ? ne veulent rien entendre.
Nous nous rendons alors à l'Olympia [2], où se trouve le bureau des F.F.L, pour nous engager. »
[Publié par Les Amis de la Résistance du Morbihan. Voir lien Internet dans nos sources.]
Il ressort de ce récit que la date d'engagement dans les FNFL - au 1er BFM - (17 juillet 1940 selon Yvon Gouëlo dans sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre - 16 juillet d'après son état signalétique et des services) est une date théorique à valeur administrative. Il s'agit en fait de la date à laquelle il a débarqué en Angleterre, l'engagement effectif ayant eu lieu une quinzaine de jours plus tard, après les interrogatoires des jeunes Français par les services de renseignement britanniques, vraisemblablement à la Patriotic School.
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[1] Crystal Palace : lieu de détention à Londres des équipages des bâtiments de commerce arraisonnés par les Britanniques.
[2] Olympia : hall d'exposition situé à Hammersmith, agglomération de la petite banlieue au sud-ouest de Londres, transformé en centre de tri pour les ralliés.
[Mise à jour : 2 février 2023]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :