Eugène, Henri, Marie   ARTUR

Date de naissance :

13 avril 1912

Lieu de naissance :

Louargat (22 ) France

date de décès :

8 avril 1975

Lieu de décès :

Guingamp (22) France

Engagement dans les FNFL :

3 juillet 1940

Matricules :

4941FN40, 2701B28

Affectations :

Courbet, Chevreuil, Roselys, La Combattante, Croix de Lorraine

Grade atteint pendant la guerre :

Second maître mécanicien

N° membre AFL :

12.392

avril 1928

Apprenti mécanicien

10 juillet 1928   à   1 avril 1938

Engagé volontaire

8 septembre 1939   à   20 juin 1940

Rappelé et ouvrier aux Constructions navales de Brest

20 juin 1940   à   1 février 1941

Courbet ( Bâtiment base )

1 juillet 1940

Second maître de 2ème classe

3 juillet 1940

Engagement : FNFL

1 février 1941   à   20 avril 1941

Léopard ( Contre-torpilleur )

20 avril 1941   à   18 août 1941

Chevreuil ( Aviso )

11 septembre 1941   à   5 février 1943

Roselys ( Corvette )

5 février 1943   à   19 mai 1943

Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)

19 mai 1943   à   10 février 1944

La Combattante ( Torpilleur )

1 octobre 1943

Second maître de 1ère classe mécanicien

10 février 1944   à   17 septembre 1944

Caserne Bir-Hakeim (Portsmouth)

17 septembre 1944   à   19 mai 1945

Croix de Lorraine ( Frégate )

19 mai 1945   à   25 août 1945

2ème Dépôt (Brest)

25 août 1945

Démobilisé

- A bord de la Roselys


Le 26 janvier 1942, Eugène Artur était à bord de la corvette Roselys lorsqu'elle éperonna un U Boot aperçu dans la nuit et qu'elle coula probablement. Le navire fut cité à l'ordre des FNFL le 5 février et la Croix de Guerre attribuée aux hommes ayant mené l'attaque. 


De mai à juillet 1942, Eugène Artur a participé aux durs convois PQ 16 et QP 13 vers Mourmansk à bord de la corvette Roselys qui fut le seul bâtiment français à assurer l'escorte de convois arctiques. Lors du convoi PQ 16 du 16 au 30 mai 1942 à destination de Mourmansk qui comportait une flotte marchande de trente-cinq cargos formé en neuf colonnes, sept navires disparurent, mais trois quarts des cargaisons, livrées à temps, purent être acheminées vers les zones de combat du territoire soviétique, juste avant la bataille de Stalingrad.


Le convoi retour QP 13 repartit de Mourmansk vers l'Islande le 27 juin 1942, il comprenait trente-cinq navires marchands naviguant sur lest pour la plupart. Le soir du 5 juillet, les navires avançaient disposés en deux colonnes à la vitesse de 8 noeuds sous un vent proche de la tempête avec une mer grosse (de NE 6 à 7), une température de 4°C et une visibilité réduite à 1 mille ; la navigation se faisait depuis 3 jours à l'estime, plus aucun radar ne fonctionnait. Par erreur, le chef du groupe les engagea dans un champ de mines magnétiques posé par les Britanniques au large NW de l'Islande. A partir de 20h40, six navires, touchés par des explosions, coulèrent rapidement. Le lieutenant de vaisseau Bergeret, commandant la Roselys décida de se maintenir dans le champ de mines et fit accroché des filets le long de la coque pour aider les naufragés à grimper, le temps ne permettant pas la mise à l'eau d'embarcations. Des hommes n'hésitèrent pas à descendre au ras de l'eau pour accrocher et haler les marins qui appelaient à l'aide, couverts de mazout, certains souffrant de brûlures et à demi asphyxiés. 

La corvette assura le sauvetage de 179 rescapés, ce qui lui valut la Croix de guerre. La Roselys et son commandant reçurent la reconnaissance de l'amiral Brainard, commandant la 24ème Force d'intervention de la Flotte atlantique des Etats-Unis : « Vous vous êtes acquis le respect et la reconnaissance de la Marine des Etats-Unis ». Des officiers rescapés témoignèrent de « l'habileté manoeuvrière et de l'organisation précise et efficace déployée par le personnel ».


- Rébellion du 20 août 1942

 

 De retour au port de Greenock, Eugène Artur fit partie des trente-deux quartier-maîtres et marins (soit plus de la moitié de l'équipage, mais aucun officier) qui manifestèrent leur désaccord au départ d'un de leur camarade pour la prison de Coatdyke (près de Glascow en Ecosse) en quittant le navire. Vingt-neuf d'entre eux furent envoyés en détention à la caserne Bir-Hakeim près de Portsmouth. Lors des jugements, furent distinguées les punitions de 1er ordre, probablement décidées peu après les faits et celles de 3ème ordre qui furent plus tardives et toutes appliquées : détention, suspension de grade ou de spécialité. Par la suite, l'Etat-Major parut regretter la sévérité des sanctions et l'affaire fut étouffée.



Dans la base des décès enregistrés de l'INSEE, Artur apparaît avec les prénoms Eugénie Henri Marie.

Décorations, distinctions :

  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze
  • Port de la fourragère avec nom Roselys

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 12.392)
  • GR 16 P 19000 [non consulté]
  • Etat signalétique et des services
  • SHD Vincennes, Marine, Archives FNFL : TT Y 631
  • GIRET Marguerite « Corvette Roselys 1942- Convoi de Mourmansk et Rébellion » juin 2024, Penfell-Le Bout du Manque, penfell.leboutdumanque@gmail.com
  • BOUCHI-LAMONTAGNE André, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial (erreurs dans les dates)