Ernest, Marius   GAUTHIER

Date de naissance :

7 septembre 1902

Lieu de naissance :

Sainte-Luce (38 ) France

date de décès :

23 novembre 1979

Lieu de décès :

Gardanne (13) France

Ralliement :

1 septembre 1940 - France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

Matricules :

Marseille 19915

Affectations :

Fort Binger, Aube, Jean L.D., Base Penzance

Grade atteint pendant la guerre :

Officier mécanicien marine marchande

N° membre AFL :

11.816

31 août 1940

Jean Laborde ( Paquebot )

1 septembre 1940

Ralliement France libre - Pointe-Noire 100 ( Congo )

1 septembre 1940   à   22 décembre 1941

Fort Binger ( Cargo )

23 décembre 1941   à   26 juin 1942

Pool Cardiff

17 septembre 1942   à   11 mai 1943

Aube ( Transport pétrolier )

12 mai 1943   à   21 juin 1943

Jean L.D. ( Cargo )

22 juin 1943

Base Penzance

Ernest Gauthier était maître graisseur à bord du Jean Laborde, lorsque, après l'armistice du 22 juin 1940, le paquebot des Messageries maritimes, qui desservait la ligne Chine-Japon, reçut l'ordre de l'amirauté française d'interrompre son voyage vers l'Extrême-Orient. Alors qu'il faisait route de Dakar (Sénégal) à Capetown (Afrique du Sud) le navire rejoignit donc Pointe-Noire (Congo), où il arriva le 26 juin. Le 28 août, le Moyen-Congo ralliait la France libre. Le commandant de la Marine en AEF et le commandant de la défense de Pointe-Noire étaient arrêtés et gardés à vue. Des ordres antérieurs, entretemps annulés, avaient privé le Jean Laborde de pièces essentielles de ses machines déposées à terre. Mais elles lui avaient été rendues à l'insu des autorités locales, ce qui permit au paquebot de quitter Pointe-Noire par surprise dans la nuit du 31 août au 1er septembre. C'est dans ces circonstances, relatées par le commandant du Jean Laborde, qu'une partie de l'équipage abandonna volontairement le bord au moment du départ pour se joindre aux partisans locaux de la France libre :

« Le 1er septembre, vers 1 heure 15, le remontage des pièces étant terminé, je fis appeler l'équipage pour la manoeuvre d'appareillage. A ce moment, une partie de l'équipage, composée en majorité de personnel de la machine, se précipite à la coupée et malgré les observations de Monsieur Gros, Lieutenant, s'enfuit à terre. Plusieurs des fuyards portaient des sacs ou des valises et de la passerelle où je me tenais, j'entendis quelques cris de : "Vive de Gaulle", "Assassins", "On veut nous faire tuer". Dans les conditions où nous nous trouvions, il était indispensable de rester dans le plus grand calme et il ne pouvait être question, le temps étant des plus précieux, de faire des sommations ou d'exhorter ces gens à faire leur devoir. De plus, la présence à bord d'individus qui ne seraient que des éléments troubles ne pouvait être que nuisible à l'exécution de notre projet. Dans la crainte qu'ils n'alertent les gens de terre et pour éviter des incidents qui auraient pu devenir très graves l'appareillage a été poussé encore plus activement que cela n'était prévu. »

Après avoir quitté son bâtiment avec une trentaine d'autres marins, Ernest Gauthier rallia la France libre. Selon sa demande d'admission dans l'Association des Français libres après la guerre, il aurait été immédiatement affecté au Fort Binger. Depuis le 9 juillet 1940, le cargo était immobilisé à Pointe-Noire. Au moment du ralliement du Moyen-Congo à la France libre, le 28 août, le commandant et son état-major, avaient refusé d'adhérer au mouvement et seuls six membres de l'équipage avaient rejoint la France libre.


Par la suite, Ernest Gauthier continua à naviguer à bord de navires marchands de la France libre, avant d'être affecté aux ateliers de réparation de la base des bateaux de pêche de Penzance.


[Mise à jour : 9 août 2024]

Sources :

  • SHD Vincennes, TTY 811
  • Archives FdFL (AFL 11.816)
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site francaislibres.net