Date de naissance :
10 janvier 1919
Lieu de naissance :
Strasbourg (67 ) France
date de décès :
11 mars 1962
Lieu de décès :
Strasbourg (67) France
Ralliement :
31 octobre 1942 - France combattante - Alexandrie 100 ( Egypte )
Engagement dans les FNFL :
11 décembre 1942
Matricules :
2730T37, 10315FN42
Affectations :
Mission Alexandrie, 1er BFM
Grade atteint pendant la guerre :
Quartier-maître chauffeur
N° membre AFL :
10.201
Engagement : Marine nationale pour cinq ans
Matelot de 2ème classe sans spécialité
Matelot de 2ème classe chauffeur
Ralliement France combattante - Alexandrie 100 ( Egypte )
Quartier-maître de 2ème classe
Engagement : FNFL
Renvoyé dans ses foyers et rayé des contrôles de l'activité
Le matelot chauffeur René Fuchs était à bord du Forbin depuis le 17 janvier 1940, lorsque la Force X, à laquelle appartenait le torpilleur, fut internée à Alexandrie par les Anglais dans le cadre de l'opération Catapult (3 juillet 1940). Engagé volontaire pour cinq ans le 7 mai 1937, il était maintenu d'office malgré l'expiration de son contrat. Le 31 octobre, étant permissionnaire, il quitta son bâtiment et ne rentra pas à bord par l'embarcation de 20 h 30. Il fut porté déserteur à l'étranger en temps de guerre du 2 novembre 1942 à 0 h 00.
Le 1er novembre, le lieutenant de vaisseau Oger, officier en second du Forbin, rendait compte au commandant de la désertion de René Fuchs :
« Le 31 octobre à la rentrée des permissionnaires, j'ai appris par le quartier-maître canonnier Puillandre que Fuchs n'était pas rentré à bord et avait l'intention de déserter. Puillandre n'avait aucune idée des motifs de cette décision qu'il expliquait par "un coup de cafard".
Fuchs était un Alsacien de tempérament très fruste, sujet à des crises de dépression, généralement accentuées par les rares nouvelles qu'il recevait de sa famille en Alsace.
Le dimanche matin, je donnais l'ordre au second maître Berroche de se rendre dans la chambre que Fuchs occupait à terre et d'essayer de le ramener. Cette tentative n'eut aucun succès. »
La « déclaration de témoin » du quartier-maître canonnier Puillandre, recueillie par l'enseigne de vaisseau de 1ère classe Oger agissant comme officier de police judiciaire, donne quelques précisions.
Puillandre et Fuchs étaient descendus à terre ensemble le samedi 31 octobre à 12 h 30. Ils s'étaient séparés à 13 h 15, puis s'étaient retrouvés à 15 h 30 au bar « Duquesne », avant d'aller à leur chambre. Ensuite les deux hommes avaient dîné au restaurant « Victoria ». C'est en arrivant à la porte 6 du port d'Alexandrie pour rentrer à bord, que Fuchs avait fait part à son camarade de sa décision de déserter. A Puillandre étonné il aurait dit : « Je suis plus vieux que toi, je sais ce que j'ai à faire. » Le canonnier était resté avec René Fuchs après le départ de l'embarcation pour tenter, en vain, de le faire revenir sur sa décision.
Le témoignage du second maître chauffeur Guillaume Berroche, que l'officier en second avait envoyé à la chambre de Fuchs pour essayer de le ramener, apporte des informations intéressantes sur les motivations de René Fuchs. Le matelot chauffeur expliqua « qu'il en avait marre, qu'il trouvait le temps long, qu'il avait deux frères tués à la guerre et qu'il n'y avait pas de raison pour que lui aussi ne soit pas tué. » Interrogé sur la relève, c.-à-d. sur la possibilité d'être rapatriés en France, il répondit « que cela ne l'intéressait pas, qu'il ne savait pas où aller, que son pays était aux mains des Allemands ».
Pris en charge dans un premier temps par la Mission Alexandrie des FNFL, René Fuchs, signa apparemment son acte d'engagement le 11 décembre 1942, qui est également la date de son affectation au 1er BFM (1er Bataillon de fusiliers marins). Promu quartier-maître pour compter du 31 octobre 1942, date de son ralliement, il combattit jusqu'à la fin de la guerre dans cette unité, qui se transforma en 1er RFM (1er Régiment de fusiliers marins) le 24 septembre 1943. De son engagement dans la Marine nationale en 1937 jusqu'à son ralliement en 1942, René Fuchs avait souvent été puni. Mais, titulaire de la Croix de guerre avec étoile de bronze, sa manière de servir chez les fusiliers marins lui a valu une citation élogieuse :
« Chauffeur de voiture blindée d'une haute conscience professionnelle et très courageux.
A fait preuve en maintes circonstances d'un parfait sang froid tant pendant la campagne d'Italie que dans la campagne de France. »
[Dernière mise à jour : 26 août 2021]
Décorations, distinctions :
Sources :
Documents :