Robert, Edouard   FOUGÈRE

Date de naissance :

5 juillet 1920

Lieu de naissance :

Paris 10e (75 ) France

date de décès :

16 août 1969

Lieu de décès :

Fontainebleau (77) France

Ralliement :

10 avril 1943 - France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

Matricules :

571T41, 537FN43

Affectations :

1er BFMC

Grade atteint pendant la guerre :

Quartier-maître fusilier

N° badge commando Kieffer :

91 et 219

N° membre AFL :

7.973

1 mars 1941   à   1 avril 1941

5ème Dépôt (Toulon)

3 avril 1941   à   1 juillet 1941

Chasseur 3 ( Chasseur de sous-marins )

9 juillet 1941   à   9 avril 1943

Richelieu ( Cuirassé )

10 avril 1943

Ralliement France combattante - New York 600 ( Etats-Unis d'Amérique )

4 juin 1943   à   septembre 1945

1er BFMC (1er Bataillon de fusiliers marins commandos)

En mars 1941 Robert Fougère s'engagea dans la Marine à Toulon. Au mois de juillet il fut affecté au cuirassé Richelieu, qui se trouvait à Dakar depuis juin 1940.

Au moment de l'opération Torch (débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942), il fut révolté par les déclarations anti-alliés du commandant du bâtiment, le capitaine de vaisseau Deramond, et par les punitions infligées à des marins qui avaient manifesté leur sympathie pour l'opération alliée.


Après le ralliement des forces armées d'Afrique du Nord et d'AOF aux alliés, le Richelieu fut envoyé à New York pour y être réparé et modernisé. Parti de Dakar le 30 janvier 1943, il entra au bassin de Brooklyn le 18 février. Le 9 avril 1943, Robert Fougère déserta du Richelieu à New York et, le lendemain, remit au bureau de la délégation de la France combattante de cette ville une lettre de demande d'engagement dans les Forces françaises libres. Il y écrivait notamment :

« Depuis longtemps déjà je voulais rejoindre le général de Gaulle mais je n'ai pas réussi étant bloqué à Dakar. [...] Je profite de mon arrivée à New York pour mettre mon projet à exécution. Je n'ai pu rallier les Forces françaises libres pour la raison que j'étais en traitement à l'infirmerie par suite des brûlures occasionnées dans mon travail.
Si je ne pouvais m'engager dans les Forces françaises libres je me mettrais en civil et j'essayerais de partir au Canada comme je pourrais. »

Comme la plupart des marins qui « désertèrent » des bâtiments giraudistes à New York, Robert Fougère a sans doute été acheminé à Halifax (Canada), pour être ensuite transféré par voie de mer en Grande-Bretagne, où il dut signer son engagement dans les FNFL.

Volontaire pour les commandos, il intègra le 1er BFMC (1er Bataillon de fusiliers marins commandos). Avec cette unité il participa le 6 juin 1944 au débarquement sur la plage de Colleville-sur-Orne. Blessé le 11 juin à Amfreville, il fut immédiatement évacué. Il rejoignit à nouveau le commando le 15 août. Le 1er novembre 1944, il débarqua à Flessingue, sur l'île néerlandaise de Walcheren (opération Infatuate). Il témoigna plus tard dans la presse :

« Personne ne veut me croire, mais je n'ai pas tiré un coup de feu au débarquement ! Les Allemands nous voyaient, mais nous on ne les voyait pas. La première fois que j'ai tiré, c'est l'attaque du bois de l'Epine, près de Pont-l'Evêque, le... 19 août. Et le premier Allemand que j'ai descendu c'était dans l'île de Walcheren. J'avais aperçu derrière la fenêtre d'une maison en ruines l'aigle argenté d'un uniforme. J'ai tiré, le gars est tombé. Il mesurait 1 m. 80 et il avait un bazooka ! C'était lui ou moi... »

Après la guerre, Robert Fougère a travaillé à la SNCF.

Sources :

  • Archives FdFL (AFL 7.973)
  • GR 16 P 229901 ? [non consulté]
  • Archives du Comité d'Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (lettre de ralliement du 10 avril 1943)
  • André BOUCHI-LAMONTAGNE, Historique des Forces navales françaises libres, t. 5, Mémorial
  • Site Parcours de vies dans la Royale
  • Site francaislibres.net